BMP – Le temps

Le temps
Je me promenais sur le blogue ; je voulais voir sur quel sujet je pourrais revenir, voir aussi s’il y avait une évolution. C’est là que m’est venue cette idée de dessin : comment est-ce-que je perçois le présent après qu’une journée soit terminée ?
J’écris souvent qu’il ne faut rien lâcher. Parfois c’est plus dur et comme pour vous tous, il m’arrive de passer des moments difficiles, des moins bien et des sympas.
Depuis un bon moment, le soir dans mon lit, je fais une rétrospective de ma journée, un petit compte rendu. Savoir s’il y a des choses que je dois changer, ou reprendre etc. J’en profite pour retenir le positif et pour finaliser. Je cherche un mot qui correspondrait à cette journée : cela peut renvoyer à un moment précis, ou à une émotion qui se serait fait entendre et qui se serait un eu trop rapidement évaporée. Ahh les émotions et moi c’est une grande aventure… Heum oui… !
J’ai pu ainsi observer que cela m’était très difficile de tout retenir et ces moments de grands vides, se révèlent très angoissants.
Alors par moment, j’essaie de recoller les morceaux, mais cela m’emmène vite dans un vide et dans le noir.
Alors je ne m’attarde pas trop car j’ai cette impression d’avoir ma tête coupée en deux et qu’il me manque un morceau de cerveau. Et puis il y a cette désagréable sensation d’avoir comme une froideur dans ma tête et que mon pouls ne tape que d’un côté de celle-ci.
Alors j’essaie de ne pas trop m’attarder sur ce phénomène, même si je voudrais me sentir en moi entière.
J’essaie de me reprendre et de me concentrer sur une pointe de positif.
Mon dessin montrera donc comment s’accrocher au présent même si celui-ci s’effrite en fin de journée.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Dans mon esquisse je devais donc faire apparaître ce temps présent comme décomposé, légèrement déformé, rien de carré pour faire parler les dissociations, qui expliquent le fait que des blancs sont présents lors de ma rétrospective du soir. Ce temps je vais le représenter comme une horloge pas complètement terminé et qui part en petit morceaux.
Puis je devais aussi dessiner un corps humain qui s’accroche à ce temps présent.
J’ai donc dessiné en premier l’horloge, puis la personne qui s’accroche de toutes ses forces à ce temps présent, quoi qu’il puisse arriver.
Pour les couleurs j’ai joué avec le noir de mon crayon aquarelle et avec le gris de mes divers crayons de papiers. Les seules couleurs déposées sur ma feuille, sont là,pour habiller la personne qui se trouve dans le présent. Je l’ai habillée car on ne se promène pas toute nue, et puis c’est une sécurité pour elle.
Pour terminer, j’ai mis du bleu, histoire de faire parler la vie le geste, le mouvement.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 3B, HB. Crayons de couleurs aquarelles, pinceau, eau.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En regardant mon dessin sur le chevalet, il y a les blancs qui se font entendre, mais j’essaie de me rassurer avec ce qui reste et qui existe. Enfin oui j’essaie…
Bien entendu, c’est une situation qui est là et qui existe et que je ne peux pas vraiment l’ignorer, car les blancs enlèvent des moments sûrement importants. Mais je ne dois pas non plus, me laisser trop emporter par ces situations qui font mal. Parce que si non j’aurais tendance à tourner en rond et à en vouloir des réponses etc.
Un jour dans ma tête j’aurais une journée entière et sans trous. Oui oui je sais, mais s’il vous plaît laisser moi y croire  😉  🙄  !

BMP – Une composition à l’adoucissant textile


Je vais vous laissez pour quelque temps… avec cette composition abstraite née avec de l’adoucissant de couleur bleue.
Ce mois d’octobre sera un peu mouvementé. Mais ça va aller oui ! oui ! oui ! 🙂
Me re-voilà repartie dans mes idées sans limite : je voudrais vous emmener dans un autre monde, où votre imagination pourra vagabonder.
Cette idée de mélange m’est venue alors que j’allais mettre une machine à laver le linge en route.
C’est aussi la couleur de cet adoucissant et son odeur, qui m’ont poussée à mettre mon idée sur feuille.
Seulement, je ne savais pas trop comment j’allais l’incorporer. Il est quand même très liquide, mais une idée était là.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre composition ?

Je me suis donc installée devant ma table.
A côté de moi des tubes d’aquarelle, des encres liquides, des pinceaux, un rouleau moyen et une grande feuille blanche.
Je ne savais toujours pas comment j’allais commencer, mais ma première idée a été de verser quelques gouttes de cet adoucissant directement sur ma feuille. L’odeur se dégageait déjà et embaumait la pièce.
Pour l’étape suivante, j’ai mis directement sur cette grosse goutte d’adoucissant un peu de couleur aquarelle en spray et j’ai mélangé, puis j’en ai rajouté d’autres et j’ai re-mélangées. Ce qui a donné naissance à de nouvelles couleurs et aussi à d’autres mélanges.
J’appréciais ces divers mélanges, d’autant que j’étais enveloppée dans l’odeur agréable de l’adoucisseur. Je n’avais alors qu’une idée : développer ce début dans d’autres tons.
Alors j’ai continué en rajoutant de la pure peinture aquarelle directement sur mon mélange, mais aussi à côté de celui-ci, en y incorporant un peu plus d’adoucissant. Mais avant de re-mélanger le tout, j’y ai pulvérisé des couleurs liquides aquarelle plus voyantes, comme du rouge et du bleu. J’ai refais ma « mixture » et j’ai fait apparaître d’autres couleurs.
Je me suis mise à rire car en observant ma forme qui avait bien grandi, j’avais cette impression d’y voir apparaître un corps tout en rouge, caché dans les autres couleurs avec une grande bouche ouverte.
J’avais besoin que mon œuvre fasse apparaître une vraie forme. Je ne voulais pas que dans ma tête ça me dise : « tu as simplement déposé tes couleurs sur ta feuille et c’est tout » ! Si cela se passe comme ça, alors je culpabilise et je n’aime pas cela, car du coup je pars en dissociation à cause de la honte que je ressens.
J’avais besoin que l’on puisse comprendre que ce n’était pas juste cela, poser des couleurs. Car il y avait bien une forme que l’on peut décrire. J’ai travaillé cette forme au pinceau et avec le glissement de l’adoucissant qui se promenait sur ma feuille.
J’accomplissais un nouveau geste que je découvrais sur ce temps présent, sur cet instant présent et que je voulais faire apparaître dans un nouveau mouvement mais aussi intégrer celui-ci dans les couleurs de mon dessin. Pour terminer j’ai rajouté une touche de jaune, jaune orangé, rouge et de marron pour apporter un peu plus de vigueur à ma composition.
Après voilà, les dissociations sont venues s’incorporer dans mon dessin rempli de couleurs. Pourtant, je dirai bien qu’on ne le perçoit pas, mais je ne sais pas. J’avais malgré tout cette envie de me rassurer en disant que ma composition est de l’abstrait.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin. Peinture aquarelle, encres liquides, des pinceaux, un rouleau moyen.

A bientôt…