BMP – Rester dans le temps avec de belles chaussures

Qu’avez-vous voulu dessiner ?

Rester dans le temps présent m’est encore difficile mais un peu mieux. Ça me donne de la force de vouloir me battre encore et encore et encore plus ! Donc voici une toile restée dans le temps avec de belles chaussures 🙂

Comment avez-vous dessiné ?

Dans ma cuisine près de la fenêtre pour réaliser l’esquisse mais pour la recouvrir de son manteau aquarelle je me suis installée dans le salon ma feuille sur le chevalet.
Pour commencer mon aquarelle, j’ai dessiné les chaussures, je voulais réaliser une étude rigolote et originale, même si mes dissociations restent parfois compliquées.
Puis j’ai continué en réalisant la figure, une bouche de travers, où il ressort des dents : dissociation = visage un peu déformé. Des yeux sans pupilles, la dissociation je la perçois comme ceci je ne vois rien, la crise je ne la sens pas venir, voilà pourquoi il n’y a pas de pupilles.
Une pendule un peu bizarre en haut de la tête, celle-ci représente les temps.
Pas de corps je me suis demandé pourquoi en réalisant l’esquisse, ma réponse je n’en vois pas l’utilité.
Pour la recouvrir de son manteau j’ai commencé par les chaussures avec cette petite aire d’ombre. Ensuite je suis remontée doucement vers le visage, en réalisant des pauses pour pourvoir l’observer de loin, ce qui a été un peu difficile parfois avec mes dissociations.
J’ai terminé par le fond en pastels secs.

Matériaux

Feuille de format 50 x 70 cm à grain fin
Fond de mon aquarelle, pastels secs.
Crayon Pitt artist pen (Black) M ,F
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes :
Ocre jaune, terre de sienne brûlée, terre d’ombre brûlée, noir d’ivoire, blanc de Chine, rouge écarlate, bleu outremer

Qu’avez-vous ressenti ?

Lors de mon observation, je voyais parfois les pieds bouger ce qui m’a un peu causé des difficultés pour pouvoir choisir le reste des couleurs de ma composition. J’ai constaté après un pause, un calme revient dans ma tête. Ce qui me permet de mieux poursuivre mon tableau. Suivre le mouvement de mon pinceau m’aide à ne pas trop m’évader dans des questions inutiles. Ça m’aide à me concentrer car je suis le pinceau, je suis les couleurs qui s’étalent sur ma feuille.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

Un zen. Un sourire ressort en regardant ma toile, même sans corps il reste original.
Peut-être un peu trop de bleu qui m’angoisse un petit peu.

Intégration du Cycle de la Vie : thérapie des troubles de l’attachement, de la dissociation et du trauma

Trauma-et-résilienceCatherine Clément, Joanna Smith, Dorinda Bernardo
Page 296
Dans son travail thérapeutique avec les adultes, Peggy Pace a noté elle-même l’effet « désastreux » des carences affectives, négligences, traumatismes survenus avant l’âge de 2-3 ans. Reprenant l’hypothèse neuroscientifique selon laquelle un attachement sécure, qui permet de créer un sens de cohérence du soi chez le tout petit, va pouvoir se mettre en place à partir de la construction mutuelle pour le parent et l’enfant des récits autobiographiques de l’enfant (Cozolino 2002), elle propose au patient adulte de montrer à son moi nouveau-né le récit de sa vie et ce, lors de nombreuses répétition au cours desquelles il y aura progressivement intégration de son histoire, avec des changements notables dans sa vie d’adulte.

Pour reprendre la métaphore de la maison, aujourd’hui nous savons renforcer, voire donner des fondations, à des édifices qui en manquaient. La thérapie par intégration du Cycle de Vie, notamment le protocole de la naissance au présent, semble faire ce même travail : construire un attachement là où il manque. Il permet au patient de retrouver son récit de vie, de réaliser que l’histoire passée est réellement passée, qu’il n’est plus dans le temps du trauma. Il y aura, avec cette réalisation, la libération d’une énergie mentale et psychique au profit d’une bien meilleure efficience dans sa vie présente, avec une fenêtre de tolérance et de résolution face aux situations actuelles qui va s’élargir et une capacité à profiter des événements heureux de façon beaucoup plus pleine et consciente. C’est à travers une stimulation neuronale répétée que ces changements vont se faire, en regardant le « film » de sa vie un nombre de fois au cours des séances, que se développera la cohésion du soi.