BMP – Un corps dans un élan de couleurs

BMP – Un corps dans un élan de couleurs
– Faire bouger et faire peut-être danser les couleurs.
– Un corps peut-être sans pieds, sans vraiment de forme de bras ou de main.
Mais cela n’empêche pas Les couleurs d’apparaître dans mon dessin.
Je pense que ce corps sera emporté par le mouvement de toutes ces couleurs, parce que c’est grâce à celles-ci qu’il va se mettre à bouger, par cet élan pas bien maîtrisé. Cela se ressentira parce que mes traits partent un peu dans tous les sens, car je ne voulais pas y mettre un point central comme point de départ.
Je voulais laisser une certaine liberté dans mon dessin, aussi bien dans la façon de faire et d’être. Un peu comme une nouvelle danse qui voulait se faire connaître. Une danse de rubans de plusieurs couleurs qui nous emmènerait danser.
Comme un jeu de cache cache qui nous donnerait cette envie d’aller se cacher dans toutes ces couleurs pour en réapparaître dans une autre.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je ne savais pas pourquoi je voulais faire et dessiner une œuvre telle que celui-ci. Pourtant je suis douloureuse dans mon corps. Mais je voulais que de grands mouvements se montrent. Tant pis si par moment les proportions ne sont pas respectées et que rien n’est au carré.
Dans un mouvement, rien n’est proportionnel et par moments les limites ne sont pas présentes.
Comme je l’ai écrit, le corps je l’ai dessiné. Mais seule la forme m’intéressait, les détails tels que les jambes, les pieds et les mains n’avaient aucune importance pour moi.
La forme du corps était là et le principal était que les couleurs puissent entraîner, faire bouger celui-ci et vice et versa.
Je souhaitais qu’au final, on puisse se demander qui entraîne l’autre : est-ce que ça serait le corps, est-ce que ça serait les couleurs ? ou les deux…
Comme une symbiose et que le tout fasse un seul mouvement dans l’ensemble de mon dessin.
Pour les couleurs, j’avais ce jaune dans ma tête et ce rouge et des couleurs plus claires, plus douces. Il n’était pas question que j’y incorpore du noir, ni de la couleur grise, car je ne voulais pas que cela fasse « deuil ».
Je ne voulais pas de larmes non plus. Pourtant je suis douloureuse dans mon corps. Mais le corps que j’ai dessiné, au milieu de toutes ces couleurs, lui n’a pas mal, car cette panoplie de tons, fait comme un pansement. Ce pansement, c’est moi, même si c’est moi qui l’ai déposé sur ce corps avec le geste de mon pinceau. On reste dans les couleurs, mais on reste loin de la danse des rubans. Mais peu importe, ce corps sur cette feuille n’a pas mal. C’est cela le plus important. Danse ou pas…

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin fait sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Crayon HB
Peinture aquarelle.

BMP – Deux visages aux couleurs douces


Deux visages qui se ressemblent ! Des jumeaux ? Deux sœurs tout simplement ? deux amies ?
Le corps est là, mais ils sont cachés dans le fond de ma couleur.
Deux visages qui se ressemblent avec des expressions, mais sont-elles les mêmes ?
Mais je sais que lorsque ce dessin est né, en moi, il n’y avait pas de colère. Mais pourquoi écrire cela ? Je ne ressens rien dans ma tête.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis donc installée comme d’habitude, devant ma feuille, posée sur la table et non loin de la fenêtre ouverte de mon salon.
J’ai commencé par dessiner le premier visage, car initialement c’était ce que je voulais, puis quelque chose m’a poussée à en dessiner deux, le deuxième presque encastré dans le premier.
Puis, sans savoir vraiment l’expliquer, il y avait en moi une très forte envie de douceur.
Leurs corps n’existaient pas à ce moment-là, mais je voulais qu’ils apparaissent, simplement à l’état de trace. D’où l’idée de me dire qu’ils étaient cachés dans les couleurs du fond de mon œuvre.
La forme de mes visages était dessinée, mais je ne savais pas quelle émotion faire apparaître : joie, colère, mélancolie, tristesse et angoisse.
Pourtant je voulais mettre sur mon aquarelle des couleurs douces et chaudes qui pourraient bien traduire une émotion. Finalement peu importe laquelle, puisque moi je savais que quelque chose se passait sur ces visages, quelque chose de vrai et de vivant.
J’avais besoin de me rassurer, d’être sûre qu’il n’y aurait pas de froideur, mais j’étais toujours incapable de faire apparaître une émotion. Un peu comme si j’étais à distance, absente dans la gestation, dans la naissance de ces deux visages. Peut-être pour me protéger, mais de quoi ? Cela je ne le savais pas.
Je pense que finalement je voulais de la douceur au bout de mon pinceau pour pouvoir l’observer après, une fois mon dessin fini, car je n’étais pas capable moi de sentir quelque chose.
Pourtant toutes ces couleurs douces, ne sont pas apparues par hasard, elles étaient bien dans ma tête. Alors peut-être sont-elles l’œuvre d’une de mes parties émotionnelles… Pourtant, j’aime ces couleurs qui sont posées sur cette feuille. C’est un peu une façon de dessiner des points d’interrogation de quelque chose sur quoi je ne suis pas capable de bien m’exprimer. Une façon bien douce je trouve et c’est bien ce que je voulais, peut importe les questions que je me posais alors que je ne savais pas trouver de réponse.
Bon aller j’arrête là 🙂 avant de vous rendre tous dingues.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Aquarelle sur une feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin, peinture aquarelle et aux crayons de papiers 3B et pour terminé aux crayons couleurs aquarelles.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand j’ai regardé mon aquarelle et que je relis mon texte, ma première réaction a été : « Mais quel charabia Béatrice » ! Peut-être mais ce charabia finit dans une forme douce et cette forme finie en une belle composition.