BMP – Cette peinture s’appelle « oubliée »

BMP – Cette peinture s'appelle "oubliée"
Il m’arrive, lorsque que mes dissociations sont trop fortes, d’oublier complètement ce que je venais de dessiner ou autre.
Quand ma création est terminée, qu’elle a pris place sur ma feuille avec son manteau coloré ou pas , aussitôt derrière j’écris mon texte. Ça me fait travailler mon français, la recherche de mots, des synonymes pour bien construire mes phrases, afin d’avoir un sens et une compréhension. C’est important car parfois les médicaments, les dissociations ou autre ça devient par moment beaucoup plus complexe.
Mais, voilà, concernant cette production, je n’ai pas tout de suite écrit mon texte. Je l’ai déposée à part et je l’ai oubliée. Quand je l’ai retrouvée le lendemain derrière une esquisse, cette peinture ne me parlait plus du tout. Pourquoi je l’ai faite et dans quelle circonstance. À ce moment-là, je ne me sentais pas finie.
Quand je l’ai posée sur le chevalet pour l’observer de loin, cette création m’a tout de suite donné l’impression d’avoir perdu son identité. En fait ce n’était pas qu’une impression. Cette production n’avait ni nom, ni son histoire concernant sa naissance, juste des couleurs. Un fait qui m’a beaucoup angoissée sur le moment. Il me fallait lui trouver un nom.
Tant pis pour le texte si celui-ci n’était pas là. Cette peinture devait porter une identité comme toutes mes autres productions.
Il me fallait également la déposer sur le blogue. Parce qu’elle serait en sécurité, mais surtout elle ne reperdra pas son identité. Une peinture qui ne porte pas de nom, ça me renvoie à mon passé.
Ma composition vit maintenant, elle porte le nom de : « oubliée »
Les dissociations, c’est ça, mais le plus important, c’est de repartir dans le mouvement du présent. Pour ma part, je reste terrifiée de rester, un jour, définitivement clouée dans le passé. Personne n’est capable de me dire : non, cela ne vous arrivera pas. Même mon propre psychiatre. Mes troubles sont importants sur une échelle de 10.
Ainsi, la vie, demain, est un autre jour 🙂 Et le soleil sera là.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je me sens angoissée, car il y a ce morceau de vide dans ma tête. Mais le côté positif est que cette création  porte son nom elle sera avec toutes les autres productions sur le blogue. Elle ne sera pas mise de côté.
Je me suis dit : pourquoi ne pas écrire un texte sur ce lendemain quand je l’ai retrouvée ?  Mais je ne le peux pas, car ça serait mentir sur sa première histoire, le jour où je devais la faire naître.

BMP – Deux visages aux couleurs douces


Deux visages qui se ressemblent ! Des jumeaux ? Deux sœurs tout simplement ? deux amies ?
Le corps est là, mais ils sont cachés dans le fond de ma couleur.
Deux visages qui se ressemblent avec des expressions, mais sont-elles les mêmes ?
Mais je sais que lorsque ce dessin est né, en moi, il n’y avait pas de colère. Mais pourquoi écrire cela ? Je ne ressens rien dans ma tête.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis donc installée comme d’habitude, devant ma feuille, posée sur la table et non loin de la fenêtre ouverte de mon salon.
J’ai commencé par dessiner le premier visage, car initialement c’était ce que je voulais, puis quelque chose m’a poussée à en dessiner deux, le deuxième presque encastré dans le premier.
Puis, sans savoir vraiment l’expliquer, il y avait en moi une très forte envie de douceur.
Leurs corps n’existaient pas à ce moment-là, mais je voulais qu’ils apparaissent, simplement à l’état de trace. D’où l’idée de me dire qu’ils étaient cachés dans les couleurs du fond de mon œuvre.
La forme de mes visages était dessinée, mais je ne savais pas quelle émotion faire apparaître : joie, colère, mélancolie, tristesse et angoisse.
Pourtant je voulais mettre sur mon aquarelle des couleurs douces et chaudes qui pourraient bien traduire une émotion. Finalement peu importe laquelle, puisque moi je savais que quelque chose se passait sur ces visages, quelque chose de vrai et de vivant.
J’avais besoin de me rassurer, d’être sûre qu’il n’y aurait pas de froideur, mais j’étais toujours incapable de faire apparaître une émotion. Un peu comme si j’étais à distance, absente dans la gestation, dans la naissance de ces deux visages. Peut-être pour me protéger, mais de quoi ? Cela je ne le savais pas.
Je pense que finalement je voulais de la douceur au bout de mon pinceau pour pouvoir l’observer après, une fois mon dessin fini, car je n’étais pas capable moi de sentir quelque chose.
Pourtant toutes ces couleurs douces, ne sont pas apparues par hasard, elles étaient bien dans ma tête. Alors peut-être sont-elles l’œuvre d’une de mes parties émotionnelles… Pourtant, j’aime ces couleurs qui sont posées sur cette feuille. C’est un peu une façon de dessiner des points d’interrogation de quelque chose sur quoi je ne suis pas capable de bien m’exprimer. Une façon bien douce je trouve et c’est bien ce que je voulais, peut importe les questions que je me posais alors que je ne savais pas trouver de réponse.
Bon aller j’arrête là 🙂 avant de vous rendre tous dingues.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Aquarelle sur une feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin, peinture aquarelle et aux crayons de papiers 3B et pour terminé aux crayons couleurs aquarelles.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand j’ai regardé mon aquarelle et que je relis mon texte, ma première réaction a été : « Mais quel charabia Béatrice » ! Peut-être mais ce charabia finit dans une forme douce et cette forme finie en une belle composition.