BMP – Une composition à l’adoucissant textile


Je vais vous laissez pour quelque temps… avec cette composition abstraite née avec de l’adoucissant de couleur bleue.
Ce mois d’octobre sera un peu mouvementé. Mais ça va aller oui ! oui ! oui ! 🙂
Me re-voilà repartie dans mes idées sans limite : je voudrais vous emmener dans un autre monde, où votre imagination pourra vagabonder.
Cette idée de mélange m’est venue alors que j’allais mettre une machine à laver le linge en route.
C’est aussi la couleur de cet adoucissant et son odeur, qui m’ont poussée à mettre mon idée sur feuille.
Seulement, je ne savais pas trop comment j’allais l’incorporer. Il est quand même très liquide, mais une idée était là.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre composition ?

Je me suis donc installée devant ma table.
A côté de moi des tubes d’aquarelle, des encres liquides, des pinceaux, un rouleau moyen et une grande feuille blanche.
Je ne savais toujours pas comment j’allais commencer, mais ma première idée a été de verser quelques gouttes de cet adoucissant directement sur ma feuille. L’odeur se dégageait déjà et embaumait la pièce.
Pour l’étape suivante, j’ai mis directement sur cette grosse goutte d’adoucissant un peu de couleur aquarelle en spray et j’ai mélangé, puis j’en ai rajouté d’autres et j’ai re-mélangées. Ce qui a donné naissance à de nouvelles couleurs et aussi à d’autres mélanges.
J’appréciais ces divers mélanges, d’autant que j’étais enveloppée dans l’odeur agréable de l’adoucisseur. Je n’avais alors qu’une idée : développer ce début dans d’autres tons.
Alors j’ai continué en rajoutant de la pure peinture aquarelle directement sur mon mélange, mais aussi à côté de celui-ci, en y incorporant un peu plus d’adoucissant. Mais avant de re-mélanger le tout, j’y ai pulvérisé des couleurs liquides aquarelle plus voyantes, comme du rouge et du bleu. J’ai refais ma « mixture » et j’ai fait apparaître d’autres couleurs.
Je me suis mise à rire car en observant ma forme qui avait bien grandi, j’avais cette impression d’y voir apparaître un corps tout en rouge, caché dans les autres couleurs avec une grande bouche ouverte.
J’avais besoin que mon œuvre fasse apparaître une vraie forme. Je ne voulais pas que dans ma tête ça me dise : « tu as simplement déposé tes couleurs sur ta feuille et c’est tout » ! Si cela se passe comme ça, alors je culpabilise et je n’aime pas cela, car du coup je pars en dissociation à cause de la honte que je ressens.
J’avais besoin que l’on puisse comprendre que ce n’était pas juste cela, poser des couleurs. Car il y avait bien une forme que l’on peut décrire. J’ai travaillé cette forme au pinceau et avec le glissement de l’adoucissant qui se promenait sur ma feuille.
J’accomplissais un nouveau geste que je découvrais sur ce temps présent, sur cet instant présent et que je voulais faire apparaître dans un nouveau mouvement mais aussi intégrer celui-ci dans les couleurs de mon dessin. Pour terminer j’ai rajouté une touche de jaune, jaune orangé, rouge et de marron pour apporter un peu plus de vigueur à ma composition.
Après voilà, les dissociations sont venues s’incorporer dans mon dessin rempli de couleurs. Pourtant, je dirai bien qu’on ne le perçoit pas, mais je ne sais pas. J’avais malgré tout cette envie de me rassurer en disant que ma composition est de l’abstrait.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin. Peinture aquarelle, encres liquides, des pinceaux, un rouleau moyen.

A bientôt…

BMP – Une composition à la fourchette


J’avais besoin de prendre un petit moment pour moi, histoire de me vider un peu la tête.
Je n’ai pas de souvenir d’avoir fait une production en me servant d’une fourchette, alors je me suis lancée.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre œuvre ?

Installée devant la fenêtre de la cuisine, la porte ouverte, car il fait encore bon, même si le soleil se fait discret et puis j’aime bien entendre le bruit de l’extérieur. Mon matériel était près de moi, je n’avais plus qu’à me lancer.
J’ai donc commencé par bien mouiller ma feuille ; j’ai déposé ensuite de la couleur aquarelle, un mélange, sans oublier une légère goutte de cet adoucissant de couleur bleue.
Puis j’ai pris une fourchette et j’ai fait des gestes rapides et sans repasser dessus, des gestes allant vers le haut de ma feuille, des gestes verticaux.
Je devais donner plus vie à ma forme, je dirais un peu plus de violence, mais une violence positive pour apporter cette vie.
J’ai donc rajouté plus de couleur aquarelle, que j’ai travaillée avec mon pinceau, tout en essayant de garder la même direction du sens de ma peinture. De temps en temps je reprenais ma fourchette, je trouvais sympa de faire un mélange du geste de mon pinceau et de cette fourchette. Par moments, quand j’observais mon motif de loin, je ne percevais pas trop la différence entre les deux. Mais moi je savais qu’il y avait des différences.
Puis, pour continuer ma toile, j’ai eu une autre idée de dernière minute : prendre une feuille et la poser sur ma composition qui était presque terminée et la retirer délicatement. Ce qui m’a permis de réaliser cela, c’est qu’à ce moment-là, ma feuille était bien humide.
Ce nouveau geste a permis de ramener un nouveau sens et une nouvelle vie à ma forme, comme par exemple d’y voir un soleil caché tout en gardant celle que je venais de faire naître juste avant.
Dans ma tête j’avais l’impression d’emmener plusieurs empreintes, qui se laissaient deviner dans les petites « veines » qui apparaissaient dans ma production.
Pour terminer j’ai renouvelé un mélange de tous ces mouvements que j’avais fait depuis le début, ce qui finalement a le motif de mon travail.
J’aurais pu continuer comme ça encore et encore, comme quoi le mouvement, que cela soit de notre poignet, du pinceau, de la fourchette, peut vraiment nous étonner et nous amener dans un monde de surprise.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Composition conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Fourchette, peinture aquarelle, aquarelle encres liquides