Ateliers d’Art-Thérapie au Québec – Quand l’art s’attaque à la maladie mentale
Caroline Morneau
ATELIERS. L’organisme reconnu à la grandeur du Québec, Les Impatients, offre dorénavant des ateliers à Joliette. Le but : supporter les personnes aux prises avec la maladie mentale, et ce, à travers la création artistique.
« On propose plusieurs types d’ateliers. Il est important de retenir que lors des séances, il n’est jamais question de maladie mentale. Les participants sont traités comme des personnes à part entière », témoigne Frédéric Palardy, directeur général de Les Impatients.
Concrètement, l’organisme permet chaque semaine à trois groupes de dix personnes atteintes de maladie mentale de s’adonner à la peinture, au dessin ou encore au collage, sous la supervision de l’animatrice et artiste d’art contemporain, Marilyne Bissonnette et d’un intervenant en psychiatrie. Les activités sont d’une durée de deux heures. L’un des ateliers est offert au Centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL) tandis que les deux autres prennent place au Musée d’art de Joliette. Un décor parfait pour laisser aller sa créativité.
« Donc, si on fait le calcul, 30 participants prennent part au projet chaque semaine », précise Dre Valérie Falardeau, psychiatre au CHRDL. Elle indique par ailleurs que les requérants du service sont placés sur une liste d’attente et que la priorité, pour le moment, revient aux patients suivis par un psychiatre. L’atelier présenté au CHRDL est proposé à la clientèle qui y réside et qui éprouve des difficultés à se déplacer.
« On veut donner une chance au plus grand nombre de gens possible de participer aux activités, c’est-à-dire, pas seulement ceux en psychiatrie, mais également ceux qui reçoivent l’aide d’un psychologue, d’un médecin de famille ou d’une infirmière. Pour le moment, c’est un projet pilote, alors on doit définir des priorités, mais on a déjà le financement pour éventuellement offrir un quatrième atelier hebdomadaire. »
Les types d’art proposés sont appelés à se diversifier, ajoute-t-elle. « On veut éventuellement aller vers la danse, la musique et les ateliers d’art littéraire. »
Ateliers qui portent fruit
« Les Impatients nous font sortir de notre solitude », témoigne Lucie Tremblay, participante au projet. « Dessiner, ça me procure tellement de bien. Quand on sort de trois semaines en psychiatrie, on ne sait plus quoi faire. Le dessin m’a beaucoup aidée à me désennuyer. »
Selon des données fournies par Dre Falardeau, une personne sur quatre serait atteinte de maladie mentale, avec ou sans diagnostic. Elle stipule que les ateliers de l’organisme Les Impatients contribuent à briser les tabous quant au phénomène tout en permettant aux patients de s’exprimer librement à travers l’art. « Ça leur procure un sentiment de fierté et d’accomplissement. Trop de gens vivent dans la honte, alors qu’il n’y a pas lieu d’être. »
Frédéric Palardy ajoute que 87 % des participants disent voir des bénéfices directs quant à leur santé et 66 % mentionnent avoir évité l’hospitalisation.
Soulignons que le projet est d’abord une initiative d’étudiants du Cégep de Joliette. Deux d’entre eux, Mélanie Gagnon et Annie Grégoire, ont raconté en conférence de presse que leur équipe a eu l’idée de faire appel à Les Impatients dans le cadre d’un projet académique en technique d’éducation spécialisée. Le tout s’est concrétisé avec la participation de divers partenaires, tels quel la Fondation pour la santé du nord de Lanaudière qui finance les activités.
Pour lire l’article, cliquez sur le logo de l’action.com