Effects of Art Therapy The Case of Personality Disorders cluster B/C

Effects of Art Therapy The Case of Personality Disorders cluster B/C
Suzanne Wilhelmina Haeyen
14 mars 2018
ISBN: 978-94-6295-831-9.
The Radboud University Nijmegen
Behavioral Science Institute


Chapter 1 – General Introduction
Chapter 2 – Perceived Effects of Art Therapy in the Treatment of Personality Disorders, Cluster B/C: A Qualitative Study
Chapter 3 – Measuring the Contribution of Art Therapy in Multidisciplinary Treatment of Personality Disorders. The Construction of the ‘Self-expression and Emotion Regulation in Art Therapy Scale’ (SERATS)
Chapter 4 – Development of an Art Therapy Intervention for Patients with Personality Disorders: an Intervention Mapping Study
Chapter 5 – Efficacy of Art Therapy in Individuals with Personality Disorders Cluster B/C. A Randomised Controlled Trial
Chapter 6 – Promoting Mental Health versus Reducing Mental Illness in Art Therapy with Patients with Personality Disorders: A Quantitative Study
Chapter 7 – The Psychometric Properties of the SERATS. A Further Investigation
Chapter 8 – Summary and General Discussion
Chapter 9 – Samenvatting en Algemene Discussie


Chapitre 1 – Introduction générale
Chapitre 2 – Effets perçus de l’art-thérapie dans le traitement des troubles de la personnalité, Groupe B/C : une étude qualitative
Chapitre 3 – Mesurer la contribution de l’art-thérapie dans le traitement multidisciplinaire des troubles de la personnalité. La construction de l’échelle SERATS (Self Expression and Emotion Regulation in Art Therapy Scale)
Chapitre 4 – Développement d’une intervention en art-thérapie pour les patients souffrant de troubles de la personnalité : une étude de cartographie des interventions
Chapitre 5 – Efficacité de l’art-thérapie chez les personnes atteintes de troubles de la personnalité Cluster B/C. Un essai contrôlé randomisé
Chapitre 6 – Promouvoir la santé mentale par opposition à réduire la maladie mentale dans l’art-thérapie chez les patients atteints de troubles de la personnalité : Une étude quantitative
Chapitre 7 – Les propriétés psychométriques du SERATS. Une enquête plus approfondie
Chapitre 8 – Résumé et discussion générale
Chapitre 9 – Samenvatting en Algemene Discussie

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En quoi l’art peut être thérapeutique ?


En quoi l’art peut être thérapeutique ?
Publié le 8 mars 2019 par Josiane Gagnon

étude de cas : Nina

Angela Evers (2010), dans son livre « Le grand livre de l’art-thérapie », raconte la situation thérapeutique d’une femme. Nina a un problème de dépendance à l’alcool et l’art-thérapie a permis de révéler la grande souffrance que camouflait sa consommation.
Pour commencer, lors de son premier atelier d’art-thérapie, Nina s’est dessinée en se représentant portant une poche à patates. Elle tenait entre ses mains sa tête décapitée. Cette expression artistique a permis à Nina de faire ressortir les séquelles des traumatismes de l’enfance dont elle a été victime. Ce premier dessin (l’image d’un corps morcelé) donne des indications importantes pour guider le travail de réparation et de guérison.

Nina en contact avec elle-même

Ainsi, nous voyons comment cette activité artistique a permis à Nina d’être en contact avec elle-même. Plus précisément, elle l’a permis au plan physique par l’utilisation de matériel d’art et au plan psychologique par la symbolisation d’une souffrance. De plus, elle a réussi à s’exprimer autrement que par des mots et de façon plus complète et rapide.

Utilisation des fonctions cérébrales

Selon une vision neurophysiologique, nous pouvons dire que Nina a utilisé ses fonctions cérébrales droites pour prendre contact avec des souvenirs douloureux. (Muret, 1983). L’hémisphère gauche est principalement associé à la communication verbale et à la logique. L’hémisphère droit est associé à la communication non verbale, à l’intuition, à l’imaginaire, aux souvenirs et à l’inconscient.

Lorsque nous créons des images, l’hémisphère droit est beaucoup sollicité. Watzlawick, (1980 : cité Muret, 1983) soutient que dans cette région du cerveau s’opère le processus du changement. Hoppe (n.d. : cité dans Muret, 1983) avance que les troubles psychosomatiques répondraient à un blocage de l’hémisphère droit. De son côté, Winnicott (1975 : cité dans Muret, 1983) proposait à ses patients de faire des gribouillis afin d’y remédier.

Les différentes approches en psychologie

En outre, de nombreuses approches en psychologie se servent de l’art pour sa fonction thérapeutique.
L’approche cognitivo-comportementale s’intéresse à l’art pour modifier certains symptômes, comportements et cognitions. Dans le cas de Nina, la création artistique pourrait être utilisée pour la restructuration cognitive.  Les schémas de pensées et les émotions liées à des événements traumatisants, qu’elle aurait exprimées sur papier, doivent être travaillés en même temps.

L’approche humaniste parle de l’actualisation du soi par la création. Les art-thérapeutes humanistes vont aider la personne à renouer avec son potentiel créatif. Plus précisément, l’approche gestaltiste va mettre l’accent sur l’expérience immédiate lors de la production artistique. Une attention particulière au processus de création sera portée. Un art-thérapeute gestaltiste pourrait demander à Nina, par exemple, ce qui l’étonne ou la surprend (ce qui est prégnant) dans l’image qu’elle vient de créer.

L’approche psychodynamique s’attarde à l’image comme étant un réceptacle de l’inconscient qui favorise les prises de conscience. La relation transférentielle est importante et nous la voyons comme se jouant à trois (triangulation), entre le client, l’œuvre et le thérapeute, et de façon multidirectionnelle.

Judith Rubin

Plusieurs auteurs se partagent la vision psychodynamique, dont Judith Rubin (1982) qui voit la création artistique comme un va-et-vient entre vivre des tensions et s’en libérer.

Édith Kramer

Pour Édith Kramer (1971), le mécanisme de sublimation reste central en permettant de concilier l’instinct et le social. Selon, elle, l’art est thérapeutique en soi, car il soutient le développement de l’identité et la maturation. Les mécanismes de défense deviennent problématiques quand ils bloquent la créativité et que l’art ne trouve plus son chemin vers l’expression. Par exemple, les mécanismes de répétitions sont productifs quand ils sont au cœur de l’apprentissage. Ils sont voués à l’évolution de la personne alors qu’ils la font pratiquer (répéter). Ils sont néfastes quand ils font tourner la personne en rond sans la faire avancer.

Jean-Pierre Klein

Par ailleurs, Jean-Pierre Klein (2009), souligne l’importance que l’abréaction (décharge émotionnelle) soit transformée par l’activité artistique. Selon lui ce qui est thérapeutique c’est de se re-créer et non pas simplement offrir un écoulement des affects. Ce qui est réparateur, ce n’est pas tant la compréhension de soi ou de son environnement, mais, de permettre au verbe de prendre vie, de s’incarner dans l’individu par le biais de la création d’œuvres artistiques. Le processus de création permet de convertir le symptôme et redonne la santé à la personne.

Quoi qu’il en soit, par l’exemple de Nina, nous pourrions dire que l’art-thérapie est une façon de parler de soi sans dire le je.  Cependant nous gardons une distance sécuritaire avec le traumatisme qui est en même temps révéler au thérapeute.

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