BMP – Deux visages aux couleurs douces


Deux visages qui se ressemblent ! Des jumeaux ? Deux sœurs tout simplement ? deux amies ?
Le corps est là, mais ils sont cachés dans le fond de ma couleur.
Deux visages qui se ressemblent avec des expressions, mais sont-elles les mêmes ?
Mais je sais que lorsque ce dessin est né, en moi, il n’y avait pas de colère. Mais pourquoi écrire cela ? Je ne ressens rien dans ma tête.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis donc installée comme d’habitude, devant ma feuille, posée sur la table et non loin de la fenêtre ouverte de mon salon.
J’ai commencé par dessiner le premier visage, car initialement c’était ce que je voulais, puis quelque chose m’a poussée à en dessiner deux, le deuxième presque encastré dans le premier.
Puis, sans savoir vraiment l’expliquer, il y avait en moi une très forte envie de douceur.
Leurs corps n’existaient pas à ce moment-là, mais je voulais qu’ils apparaissent, simplement à l’état de trace. D’où l’idée de me dire qu’ils étaient cachés dans les couleurs du fond de mon œuvre.
La forme de mes visages était dessinée, mais je ne savais pas quelle émotion faire apparaître : joie, colère, mélancolie, tristesse et angoisse.
Pourtant je voulais mettre sur mon aquarelle des couleurs douces et chaudes qui pourraient bien traduire une émotion. Finalement peu importe laquelle, puisque moi je savais que quelque chose se passait sur ces visages, quelque chose de vrai et de vivant.
J’avais besoin de me rassurer, d’être sûre qu’il n’y aurait pas de froideur, mais j’étais toujours incapable de faire apparaître une émotion. Un peu comme si j’étais à distance, absente dans la gestation, dans la naissance de ces deux visages. Peut-être pour me protéger, mais de quoi ? Cela je ne le savais pas.
Je pense que finalement je voulais de la douceur au bout de mon pinceau pour pouvoir l’observer après, une fois mon dessin fini, car je n’étais pas capable moi de sentir quelque chose.
Pourtant toutes ces couleurs douces, ne sont pas apparues par hasard, elles étaient bien dans ma tête. Alors peut-être sont-elles l’œuvre d’une de mes parties émotionnelles… Pourtant, j’aime ces couleurs qui sont posées sur cette feuille. C’est un peu une façon de dessiner des points d’interrogation de quelque chose sur quoi je ne suis pas capable de bien m’exprimer. Une façon bien douce je trouve et c’est bien ce que je voulais, peut importe les questions que je me posais alors que je ne savais pas trouver de réponse.
Bon aller j’arrête là 🙂 avant de vous rendre tous dingues.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Aquarelle sur une feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin, peinture aquarelle et aux crayons de papiers 3B et pour terminé aux crayons couleurs aquarelles.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand j’ai regardé mon aquarelle et que je relis mon texte, ma première réaction a été : « Mais quel charabia Béatrice » ! Peut-être mais ce charabia finit dans une forme douce et cette forme finie en une belle composition.

BMP – Un seul arbre de couleur bleue


Des couleurs, de grands mouvements, des glaçons, des couleurs liquides, un coup de pinceau et voici qu’il se crée un drôle de paysage, avec juste son arbre de couleur bleue.
Parfois quand j’ai trop de pensées en tête, pour en diminuer la pression, j’aime bien laisser venir sur ma feuille toutes sortes de formes, qui explosent de manière non maîtrisées, comme pour me délester.
J’aime aussi utiliser des glaçons, comme pour donner de la fraîcheur à mon dessin, mais aussi pour me rafraîchir les doigts et  observer comment les glaçons fondre, cela fait venir des idées. J’aime faire glisser un glaçon sous les doigts, le sentir fondre, car j’ai l’impression qu’il rentre dans la feuille pour s’y cacher, après s’être transformé en eau.
Quant au mouvement, c’est pour moi faire parler le présent. C’est là, dans l’Ici et Maintenant, c’est de l’instantané, que cela soit voulu ou pas. Quand je parle de grands mouvements, c’est pour faire comprendre que c’est comme cela que je retranscris le présent dans la forme qui se crée.
Les couleurs aussi sont importantes. Parfois elles révèlent d’autres formes ; parfois les mélanges créent de l’imprévu ou peuvent être considérés comme des intrus.
Je peux aussi bien y cacher des secrets, que faire apparaître ce côté de moi que j’aime, le côté petite sorcière.
Pour en revenir à mon dessin, c’est l’imprévu qui l’a fait naître, ainsi que les grands mouvements, pas toujours maîtrisés.
Plus j’avançais dans mon dessin et plus les couleurs se mélangeaient dans des tons divers. Un paysage magique, légèrement houleux dans sa forme.
C’est à ce moment là que j’ai vu apparaître cette forme d’arbre dans le haut de ma feuille. Au milieu de toutes ces couleurs dégradées et de ce bleu, couleur ciel.
Sur le moment en observant cet arbre je le trouvais fragile et je me suis dit pourquoi ne pas le garder. Ceci m’a poussée à en rester là. J’ai juste ajouté quelques couleurs, sans oublier de garder cette fragilité dans mon dessin.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 7B, HB. Peinture aquarelle.