BMP – Visage légèrement ondulé, comme enchâssé dans un arc-en-ciel

BMP – Visage légèrement ondulé, comme enchâssé dans un arc-en-ciel
Lorsque j’avais crée la composition que j’ai nommée “un corps, un cou, un cri”,

BMP – Un corps, un cou, un cri

j’avais pris plaisir à faire naître cette production. Ici, j’avais envie de m’y replonger. J’apprécie de mélanger les couleurs pastels, avec mes doigts. Je les vois disparaître sous mes doigts, doucement calmement et je remets une autre couche de pastel par dessus, ce qui me permet d’obtenir une autre nuance, et je recommence et je recommence. Je m’amuse avec mes couleurs. C’est du plaisir, je ne vois pas le temps passer.
Par contre il arrive que l’idée de ma création du départ varie. En général je ne reviens pas en arrière, car j’oublie. Quand je m’en aperçois, comme mon idée s’est envolée, j’apprécie d’en trouver une nouvelle et de rester sur le chemin des nouvelles découvertes.
Pour cette production c’est ce qui s’est passé. Mon idée du départ a disparu et donc j’ai continué sur une nouvelle idée pour finir ma composition.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Mon idée de départ était de dessiner un visage de profil et de le travailler avec les crayons graphiques. Je l’aurais fait évoluer au fur et à mesure, mais il n’était pas question d’y mettre des couleurs, enfin je crois, car rien ne me parle du tout ! De toute façon c’est du passé !
Tout ce que je sais, c’est quand je me suis levée ce matin, je voulais dessiner, aucun souvenir de couleur dans ma tête. J’ai commencé à travailler mon ébauche et mes yeux se sont arrêtés sur ces petits carrés de couleurs pastels et là j’ai craqué. J’avais mis de côté mon crayon graphique qui m’a servi à dessiner mon esquisse.
Concernant les carrés il y avait assez de couleur. J’étais étonnée. Donc ce visage, dans ma tête, finirait en couleur ? Moi qui me réjouissais à l’idée de me salir les mains !
J’ai donc pris le premier carré de couleur rose, puis celui de couleur jaune, puis celui de couleur violette, puis le vert. Je posais mon premier doigt dessus délicatement pour avoir une empreinte sur mon doigt. Puis je suis passée à y déposer le deuxième. Mais ensuite, je me suis laissée aller à glisser tous les autres doigts. C’était doux, ça glissait tout seul. là je voulais vraiment me salir et ce n’est qu’ensuite que j’ai déposé mes doigts sur la feuille. Je souhaitais profiter de ce moment. J’ai commencé à faire des petits mouvements saccadés. Puis j’ai repris d’autres petits carrés et j’ai refait d’autres nouveaux mouvements beaucoup plus travaillés. L’effet ondulé est apparu ce qui a fait apparaître la chevelure bien colorée pour ce visage. Je ne voulais pas aller plus loin. Il y avait ces petites marques blanches qui l’accompagnaient, qui l’habillaient et cela me plaisait bien.
Comme quoi l’imprévu peut parfois nous laissez sans voix.
Mais il y avait ce petit détail au niveau de la bouche qui me semblait bizarre mais tant pis, il était là, incorporé dans ma production.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, Carrés couleurs pastels, Conté à Paris.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, j’aurais tendance à la trouver tordue mais ce n’est pas grave. C’est le petit plus de son originalité. Je sens pourtant un petit fond d’angoisse, même si j’ai passé un bon moment. Je voudrais juste être plus capable de repérer ces petits signaux en moi, ainsi la vie !

BMP – Encore une autre manière de dessiner un corps

BMP – Encore une autre manière de dessiner un corps
Je pense que je ne cesserais jamais de dessiner des corps. A travers les courbes, les traits, les couleurs, des émotions s’expriment au travers du corps. Pourtant il y a ce problème avec le mien. Mais cela ne m’arrête pas d’essayer.
Ce matin dans ma tête j’essayais de faire des liens entre brouillard, manque, dissociation, peur de se montrer, transparence, indifférence, mais je ne trouvais pas.
Une impression d’avoir commencé quelque chose, mais de ne pas terminer. Alors essayer de traduire cela dans un dessin je me suis dit et pourquoi pas ?

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre dessin ?

Je ne sais pas si je cherchais une réponse, mais j’avais ce besoin important de mettre comme une fin à ce questionnement. J’ai alors choisi dans cette série de mots que j’ai évoqués plus haut, le mot manque. Il sera le fil conducteur de ce dessin. Créer un corps avec un côté qui serait absent.
Mais cela ne suffisait pas, il y avait le désir de travailler aussi avec le mot dissociation. Un peu comme pour faire un autre clin d’œil à Grr grr, monsieur le grignoteur.
Ce qui ferait le lien, c’est que ce manque conduit souvent à la dissociation. J’avais donc mon duo et c’était important pour moi, pour aller jusqu’au bout de ma réflexion du matin, pour arriver à une solution. Est-ce vraiment logique ? Je ne sais pas, mais ça n’a pas d’importance. La réponse serait peut-être ma production une fois terminée.
J’ai donc fais apparaître ce corps où il manquait tout le coté droit, et là c’est la ”situation » de brouillard qui a pris la relève, en gommant du coup les autres mots : manque et dissociation. Seule cette situation de brouillard, situation que je connais bien restait présente. Pourtant ce manque du présent me parlait bien, mais je ne voulais pas interrompre ma pensé du moment présent et justement celle du présent. Ne pas déjouer le temps.
Pour les couleurs, du rouge sanguine, car ce rouge là me renvoie à de la douceur et je peux le mélanger avec le crayon charbon et avec ma couleur marron.
J’apprécie de créer des mélanges car j’ai toujours l’impression d’aller vers une découverte. Les nuances ne sont jamais pareilles, on en revient au dosage des matières utilisées. Puis je ne sais pas, je percevais une lumière dans cet ensemble de couleurs mélangées. Après c’était peut-être dans ma tête.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Crayons graphiques, 3B, 8B. Crayon charbon. Crayons de couleur, rouge sanguine et marron.

Que ressentez-vous devant votre dessin ?

Quand je regarde ma production, je ne me sens pas attirée par le haut du visage, qui me semble absent. Mais par contre le corps ne me semble pas hors du temps et je me sens rassurée à la limite j’aurais tendance à me dire : ton corps là qui apparaît sur la feuille est en entier.