BMP – Deux corps en un

BMP – Deux corps en un
Apporter un peu de calme : c’est vraiment ce que désirait dès que je me suis levée. Ce matin, dès que j’ai mis le pied par terre, j’ai senti tous les effets secondaires des traitements d’un coup. Comme un séisme qui vient se jeter sur toi d’une grande force. Je ne sais pas, mais je pensais que si je pouvais peindre, j’allais l’empêcher de grandir, et de plus, j’allais m’amuser et prendre du plaisir. Ce plaisir est un bon médicament !

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

En réfléchissant, avec du recul, je me demandais commet allait être cette nouvelle esquisse et à quoi elle ressemblerait.
Il y avait ce drôle de lien qui était apparu comme ça, qui n’avait rien à voir avec mon idée bien fragile et en morceau dans ma tête, mais qui, finalement, même si c’était comme un cheveu qui tombe dans la soupe, allait me servir pour faire naître ma création. C’est pour cela que je ne mets pas toujours de côté ce qui intervient comme ça d’un coup !
Ce lien était de cajoler ma partie intérieure, le « moi », afin de l’apaiser. Apaiser cette partie qui part en vrille par moment. Je me disais que mes autres parties émotionnelles pourraient peut-être suivre. C’est là que l’idée de faire apparaître deux corps mélangés qui finiraient par en faire un. C’est la forme qui m’attirait, car elle me parle de symbiose dans ma tête. Tout se mélangerait sans danger et sans aucun problème. Une pause qui fera du bien et qui permettrait de me dire plein de choses et qui retirerait ce qui m’a blessée et qui a blessé les personnes qui me sont importantes.
Voilà mon idée était là, mais dans ma tête, je n’arrivais pas à bien percevoir l’émotion, je devais donc faire apparaître tout cela sur ma feuille, l’esquisse terminée me permettrait de mieux me projeter pour la suite. Mais il y avait trop de points d’interrogations ou bien même des questions.
Je dessine ainsi les deux corps sur ma feuille, mais de façon qu’ils soient tous les deux reconnaissables dans leur forme. Je prenais plaisir à faire apparaître les courbes, les formes légèrement dans l’arrondi, qui me serviront également de visage. Je prenais plaisir, mais j’avais le pouls qui ne voulait pas partir de l’emplacement de ma gorge !
Tout se mélangeait, mais pas dans un bon mouvement, plutôt dans le sens d’un brouillon.
J’ai, de ce fait, repris cette ébauche, elle devait me parler ! L’harmonie, le calme devait s’incruster dans ma tête, doucement les courbes étaient présentes comme je le souhaitais. Mais je devais les solidifier.
Ce n’est qu’ensuite que j’ai déposé le manteau de couleur, et le mélange se faisait tout seul avec et dans les couleurs et les unes dans les autres. Le « un » corps, était apparu, il était là, le « moi » inférieur et l’adulte que je suis avaient pris place. Aucune finition n’a été faite, car j’ai voulu laisser cette composition dans sa « nature. »

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette composition a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour faire apparaître l’esquisse, de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en face de votre création  ?

J’observe ma production, dans ma tête, je me sens avec un peu plus d’énergie. Bien sûr, par moments, je me force à prendre mes pinceaux et jamais je ne le regrette. Le positif sonne dans mon oreille et je souris.

BMP – Une femme cubiste assise aux traits de couleurs

BMP – Une femme cubiste assise aux traits de couleurs
Dans ma tête je voulais beaucoup de couleurs, beaucoup de traits, et cela plus qu’une forme. Mais je devais bien dessiner une forme pour que cela puisse voir le jour. Du coup, je dois me lancer pour trouver une idée de forme pour mon ébauche.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

En ce qui concerne les médiums, je savais que j’utiliserai les différentes couleurs des stylos gel. Comme j’en ai quarante, il y a de quoi faire. Je devais donc trouver une forme dans laquelle je pourrais commencer à les y intégrer.
Il me fallait donc plusieurs formes, et là, je remercie ce monde du cubisme.
Mais dans ma tête, il y avait une question qui attendait une réponse, mais BMP n’avait pas encore de réponse, cette question étant : « faut-il faire apparaître un visage dans cette nouvelle production aux multiples couleurs ? » Mon idée étant de dessiner un corps, mais tout corps possède une tête, un visage, sauf que moi je n’avais pas envie de le montrer ce visage, car à ce moment-là, je souhaitais rester dans mon cocon. Seulement un corps sans tête peut emmener les personnes qui regardent sur un chemin flippant.
Comme je ne savais répondre à ce questionnement j’ai pris mon crayon à papier HB et j’ai commencé à dessiner les premiers traits sur ma feuille. Ces mêmes traits quand il y en aura suffisamment, se transformeront en de nouvelles petites formes géométriques. C’est ainsi que mon ébauche a pris forme sur ma feuille. Dans ma tête, je ne savais toujours pas si je devais faire apparaître une bouche, un nez, etc. Le « non » était bien implanté en moi.
Je continue donc avec ce « non » et je me mets à déposer mes premiers traits de couleurs. En fait je n’attendais que cela : pouvoir mettre beaucoup de traits et des couleurs. Cette attente s’est transformée en une drogue, en un manque, comme une famine que je devais combler, en me gavant littéralement de ces traits.
Je prenais  plaisir à mettre tous ces traits avec une grande attention, mais  cette attention s’est, hélas, mise à disparaître petit à petit. Mais comme ce fut petit à petit, j’ai pu terminer le manteau de mon esquisse. C’était comme si tout était dosé, ce dosage devant s’arrêter de lui-même une fois que j’aurais fait le plein dans mon cerveau, combler mon plaisir. C’est ce que je percevais à ce moment-là : un mouvement de l’instant présent.
Aucune finition n’est faite. Elles se faisaient toutes seules au fur à mesure. Finalement, j’ai rajouté des yeux et une bouche, mais je ne sais pas ce qui m’a fait changer d’avis !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour l’esquisse et différentes couleurs des stylos gel Roller.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je ris car je suis rassasiée de traits de couleurs dans ma tête. Au début, j’avais du mal avec ces crayons, mais maintenant, je me sens plus à l’aise. Cela me fait travailler ma patience qui parfois a tendance à me quitter. Je n’ai pas vu passer le temps de ce rendez-vous avec le médium. Je suis dans un autre monde qui passe trop vite.