« Transformation », voilà ce que je désirais ce matin. Transformer un objet, une fleur, un livre ou autre en autre chose. Parfois, je me dis que si on pouvait transformer notre passé ça serait pas mal.
En attendant le jour où cela pourrait arriver, aujourd’hui, je vais transformer une fleur, en y intégrant un corps de femme comme tige. Mais je ne vais pas me faciliter la tâche, car je veux rajouter un vase pour que cette fleur puisse s’hydrater comme elle le voudrait.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
J’avais dans ma tête l’image d’une fleur aux couleurs orangé-jaune. Orangé comme un jus exotique et jaune comme les citrons dont l’acidité m’aide à faire fuir mes nausées. Mais aux couleurs, il faudrait associer les goûts pour que les papilles aussi participent rien qu’en regardant ce tableau. C’est peut-être une image un peu incongrue, mais j’aimerais que ceux qui regardent mes tableaux, puissent voyager grâce à tous les sens.
Je me lance donc en dessinant en premier le vase, au milieu de ma feuille. Puis à l’intérieur, j’intègre des feuilles et un peu d’eau. C’est à partir de là, que je commence à faire apparaître des jambes de femme pour remplacer le début de la tige. Puis je rajoute le haut d’un corps de femme, de dos. On peut y percevoir petit à petit des fesses, un dos, un cou, puis la chevelure en forme d’arrondi comme pour faire une forme de chignon. Je rajoute un bras qui longera la continuité pour achever de dessiner la tige et enfin je rajoute la forme de la fleur avec de grands pétales.
L’ensemble de mon ébauche était terminée. Mais j’avais du mal à bien voir cette forme vivante, en mouvement, sur ma feuille. Pourtant, tout était là. C’est là, que je me disais combien il était important d’y incorporer un manteau de couleur en noir, gris ou en couleur. Que l’esquisse n’est finalement qu’un début de « corps » pour commencer à donner une vie, mais que sans son manteau, celle-ci ne pourrait vivre et respirer le mouvement de vie.
Quand j’y pense, c’est légèrement anxiogène. Je me mets donc à déposer mes premiers tons verts sur les feuilles, je rajoute un semblant d’eau avec un ton blanc légèrement mélangé avec la couleur de mon crayon à papier. Puis, je décide de faire une petite pause. Un peu plus tard, je reprends la couleur, mais par les pétales de la fleur. Là, je me promène dans le jaune-orangé et je termine par le corps plus dans un marron clair mélangé dans du vert clair avec beaucoup d’eau. Je finis par des finitions au crayon à papier et par des feutres à pointes fines.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Création conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium : crayon HB pour mon esquisse, de la peinture aquarelle. Des feutres pour les finitions.
Que ressentez-vous face à votre création ?
J’observe ma production, dans mon cerveau, je me sens penchée sur un côté. J’essaie de chercher le milieu pour rester en équilibre qui me semble par moment perdu dans ma tête.
Mais voilà une drôle de fleur non ? La transformation est là et elle vit.
Joyeuses fêtes de Pâques 😉