BMP – Corps assis aux crayons de couleurs aquarelle

 BMP – Corps assis aux crayons de couleurs aquarelle
Quand je me suis levée ce matin, il y avait en moi un désir de « plein de mélanges à n’en plus finir » ? Je devais alors voir si je pouvais faire naître ce mouvement sur une feuille pour rassasier mon cerveau de son envie de ce matin. Mais en même temps, se posait la question quant à savoir comment le faire.
Quand j’arrive à retranscrire, par un dessin, mes envies, qu’elles soient envies irréelles ou pas, mais qui sont souvent enveloppées d’angoisse, avant de me sentir mieux, je sens en moi un doute, un balancement, et je me demande si oui ou non je dois le faire. J’ai alors l’impression de quelque chose en moi se transfère dans un autre cerveau, qui est un cerveau plus petit, perdu, sans repères, qui flotte. Cette impression de flotter me fait comprendre que si je bouge, je vais basculer dans le vide qui va m’avaler, me manger. Je ne sais pas où je vais et je ne sais pas quand je reviens vers mon propre cerveau, celui qui a sa vraie taille, pour sortir de cette humidité qui m’enserre. En fait ce qui est déroutant, c’est de ne pas savoir où je me trouve, car je suis sans repères et je ne sais même plus si mon corps est là ou pas.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse  ?

J’avais donc envie de plein de mélanges, mais mélanges de quoi ? De nourriture ? Porter des couleurs différentes dans ma tenue du jour ? Dans un dessin ? Mais il y avait un surplus de salive dans ma bouche, c’était écœurant. Je me trouvais dans ce balancement à ne pas savoir trop bien quoi faire.
Mais mes feuilles à dessins ne sont jamais loin, d’où le fait de faire ce geste peut-être de « retranscrire quelque chose sur cette feuille ce qui aussi me pousse à réfléchir pour une forme d’esquisse. À partir de ce moment-là, je me sens plus dans une normalité dans ce temps présent qui ne me semble pas m’avoir quittée. Comment dire que je suis sûre je ne le sais pas là. Je me dis : « pourquoi ne pas trouver et provoquer un mélange avec divers médiums » ?
Je regarde donc derrière moi dans les casiers à rangement et là je perçois mes crayons de couleurs aquarelle qui me semblaient rangés depuis un petit moment, j’allais donc les sortir de ce casier et m’en servir, je devais trouver un deuxième médium pour provoquer ce mélange de mon envie de ce matin.
la peinture aquarelle ça ne pouvait pas fonctionner, car j’avais déjà de l’aquarelle avec les crayons. Je regarde donc dans les encres de Chine, mais rien dans ma tête ne se passait. Pour moi ce n’était donc pas le bon médium. Je continue à regarder dans les casiers et là je perçois les petits pots de couleurs qui me réveillaient l’intérieur de ma tête, car c’est la douceur qui avait subitement pris place. Le : « je ne savais pas », avait disparu. Je me sentais plus en mouvement dans ma tête.L’image de mon esquisse avait pris enfin pris forme : un corps assis était là, à l’aide d’un crayon à papier et du mouvement de mon poignet ? Ça a été tellement vite que je n’est pas vu les minutes passer. Je ne me sentais pas encore rassasiée dans ma tête.
Je commence donc à déposer les premières couleurs pour entourer ce corps d’un mur rassurant, mais aussi solide, ceci permettrait à celui-ci ne pas disparaître je ne sais où. Voilà ce qui me venait subitement. Une fois ce mur rassurant construit par les tons diverses couleurs, cette pensée avait complètement disparue de ma tête.
Mais il me restait à faire quelque chose d’important encore : habiller ce corps, c’est donc, à ce moment-là que je vais utiliser le médium des crayons de couleur aquarelle avec beaucoup de plaisir. Je m’amusais avec les nuances, il y avait ce décalage avec le fond de ma composition, ce mur et ce corps, c’était pour moi rassurant. Tout était dans la sécurité. Dans ma tête, je me sentais mieux, dans ma bouche, il y avait moins de bouchon concernant ma salive.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Feuille de papier blanc, crayons peinture aquarelle, petits pots couleur Pèbéo Setacolor, crayons de couleur aquarelle, crayon papier HB pour l’esquisse.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je ne sens pas de danger autour d’elle quand je la regarde sur le grand chevalet, et pas non plus dans ma tête. Je ne sens pas mes cheveux sur celle-ci. Je ne sens plus le côté gauche. En fait je pense que je me sens pas si mal finalement !

BMP – La cage thoracique en forme d’ampoule

BMP – La cage thoracique en forme d’ampoule
Cette idée est survenue à la suite de douleur que j’ai depuis un moment dans la cage thoracique et qui provoque des problèmes de respiration. J’en connais la cause et une autre opération sera nécessaire. Cela m’angoisse un peu, en fait j’accumule les opérations. Voilà donc d’où est venu cette production qui a aussi pour but de faire passer cette angoisse en la transformant.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

C’est en ouvrant une lumière que l’idée de la forme de mon esquisse est venue. Je parle de l’ampoule ; oui il y a ce mouvement de la lumière qui se déclenche quand on touche à l’interrupteur. Dans ma tête, j’avais l’image de l’air que l’on inspire par le nez et fait se gonfler notre cage thoracique. À ce moment-là, elle est vivante, elle bouge sous l’effet de l’air. Je me suis alors demandé pourquoi ne pas rassembler ces deux idées : l’ampoule et la cage thoracique. Il restait la question de trouver comment intégrer des deux formes en une seule.
Mais quand on regarde une ampoule et la forme de la cage thoracique, toutes les deux finalement présentent une forme arrondie. J’ai alors pensé à rajouter un petit plus à cette forme de base, à savoir un début du bassin et les vertèbres. Je trouvais que cela donnerait plus de réalité à la création.
Pour commencer mon esquisse, j’ai donc représenté par un trait très fin, pratiquement invisible, l’arrondi de la forme de l’ampoule. Puis à l’intérieur de cette forme, j’ai dessiné la cage thoracique. Ont suivi le début du bassin et les vertèbre. Pour finir j’ai fait apparaître le culot, ce qui a donc terminé mon dessin et permis de voir la forme complète de mon ampoule transformée.
Pour le manteau de couleur, je ne voulais pas déposer uniquement le gris de mon crayon à papier, alors j’ai déposé des couleurs de peinture aquarelle : violet, rose, bleu, jaune, vert et un léger marron.
Une fois cela terminé, pour apporter la couleur de la lumière de l’ampoule quand elle est allumée, j’ai rajouté autour d’elle avec du pastel, du jaune, de l’orange et du bleu, des couleurs vives pour retranscrire le fait que cette cage thoracique fonctionne bien grâce à l’éclairage de l’ampoule et à son énergie ! Ce duo fonctionne bien ensemble ! Aucun court-circuit rien !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médiumn : la peinture aquarelle, les pastels secs et un crayon HB.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

J’observe ma production, et je sens qu’en moi l’air passe mieux dans mon nez, je sens bien ma cage thoracique, elle est moins lourde à porter par rapport à cet été. La douleur est là, mais je l’ai transformée et ça, c’est cool ! Le positif est là.