BMP – Cœur grenade !

BMP – Cœur grenade !
Un cœur qui explose comme une grenade : l’état de mon cœur à certains moments.
Occasionnellement, il y a en moi, cette sensation effrayante que cet organe va exploser. Cela est lié aux effets secondaires des traitements. J’ai l’impression que mon cœur va exploser, qu’il va sortir de mon corps. Il se met à gonfler subitement, une grande sensation de propulsion se fait sentir, tout comme un manque de place. À l’intérieur de moi, ça me tape partout, ça craque, mon organe part en vrille dans son « tempo du battement » sans oublier qu’il va se dégoupiller comme une grenade.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour diminuer cette sensation désagréable, je voulais dessiner cette grenade. C’était même plus important que de faire apparaître la forme de ce cœur qui va quand même faire partie de ma production, car c’est bien au niveau de celui-ci que je ressens cette sensation désagréable.
Je devais intégrer ces deux formes, pour n’en faire qu’une seule. Je devais aussi rajouter des petits détails qui nous feraient penser à une grenade.
Tandis que je donnerai vie à mon esquisse, je faisais tout pour y intégrer ce mal-être, de manière à le détacher de mon corps, tout en essayant de respirer tranquillement, ce que j’ai toujours du mal à faire, même si je sais que c’est important. Mais il y a certainement en moi une sorte de mécanisme automatique qui se met en place, et dont je ne me rends pas compte à chaque fois et plus rien ! Je ne sais pas si c’est un mécanisme de défense ou de protection car, par moment, c’est la violence qui prend place.
J’ai vraiment pris plaisir à donner naissance à mon ébauche. Je réfléchissais aux couleurs et aux médium que j’allais prendre pour recouvrir mon esquisse de son manteau.
D’ailleurs en abordant ce sujet dans ma tête, une envie de couleur rouge sanguine était présente.
J’ai donc déposé, sur ma table à dessiner, des crayons et un crayon rouge sanguine. J’aime utiliser ce crayon, d’autant qu’il se mélange bien avec le fusain que j’ai également incorporé dans les mélanges de mes divers tons. De plus, cela apporte toujours cette petite note d’imprévu dans les nuances.
Les finitions ont été faites au fur à mesure que je déposais le manteau de couleur.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille 36 x 46 cm. Comme médium : un crayon HB pour mon esquisse. Des crayons Pencils, Winsor Newton, un crayon  rouge sanguine Faber Castell. Du fusain.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Dans ma tête, je ne me sens pas au top, mais par rapport au mal-être lui est moins violent. Mon idée d’intégrer une grenade dans ma création me rassure. Avoir pu déposer tout cela sur ma feuille m’apaise.

BMP – Le reflet de la moitié du visage

BMP – Le reflet de la moitié du visage
Cette idée m’est venue à la suite d’un travail que je compte faire avec une autre association, qui a des relations avec l’hôpital. Le sujet proposé est : le reflet et l’eau. Le but sera de donner une suite à une photo sans y toucher, à l’aide d’un médium ou d’un collage. Ce travail se terminera par une exposition.
Donc de mon côté, je souhaitais faire une composition qui se rapprocherait de ce projet.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Mon idée était de dessiner un visage avec juste le début du haut du corps : le cou et les épaules, qui se refléteraient par exemple dans l’eau. Voilà comment je peux percevoir un exemple de reflet.
Ma feuille blanche étant bien à plat sur mon bureau, je prends mon crayon HB pour donner naissance au visage avec son cou et le début des épaules. J’ai pris la feuille par la verticale.
J’avais à ce moment-là, l’impression d’avoir perdu la visualisation de cette photo dans ma tête. C’est inquiétant, mais je refusais de m’y laisser prendre.
Plus j’avançais dans mon ébauche, plus je percevais bien à quel endroit je devais commencer à faire apparaître le reflet. Je le voyais, mais dans ma tête, j’en étais moins sûre. Il y avait un écart. Je sentais aussi mon pouls cogner en moi, mais cela ne m’a pas empêchée de continuer.
Mon esquisse était terminée, mais prendre de la peinture aquarelle, cela ne me disait rien. Par contre, utiliser le fusain naturel de saule, me plaisait plus, et puis, peut-être que j’avais envie de me salir les doigts de jouer à cache-cache avec mes empreintes sur la feuille. Il y avait cette situation ; il y avait longtemps.
Je commence donc à travailler sur la partie du visage que je ferai un peu plus foncée que l’autre. Je me rends compte que je n’ai jamais fait rien de tel, mais je me lance, avec cette goutte de découverte et cette envie d’essayer de faire apparaître un début de reflet avec la « patte » de BMP.
Finalement j’ai joué entre les nuances du foncé au plus clair, c’est ce que je ressentais en moi. Il y avait aussi une interrogation, mais l’important étant d’essayer, et cela j’aime. Je me suis servie de la couleur de mes divers crayons graphiques pour créer ce reflet, puisque la peinture aquarelle ne me parlait pas du tout.
Ma composition est finie, je perçois une forme : la moitié plus dans le clair et l’autre dans le foncé. Je vois un relief, mais je ne me sens pas vraiment bien rassurée.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur une feuille 36×46 cm, un crayon fusain naturel de saule. D’autres crayons graphiques comme le 3B, le 6B

Que ressentez-vous quand vous regardez votre production ?

Je regarde ma production, je me dis que j’ai essayé. Ensuite, quand je la regarde de loin, je me sens moins angoissée et pourtant je ne suis pas sûre de moi. Le fait de l’avoir créé je crois que c’est cela qui me rassure. Je ne regrette rien, car c’est ainsi que je peux apprendre. J’apprécie ce nouveau mouvement de mon crayon.