BMP – Un joli papillon violet


On est samedi et ça sent déjà la rentrée scolaire et l’automne.
Mais en attendant, je profite de mes petits moments de calme en prenant mon pinceau et en me laissant voyager dans ma tête.
La fenêtre de mon salon grande ouverte, le soleil est là! Les feuilles bougent, un petit vent est présent celui-ci apporte une petite douceur… J’observe ce qui m’entoure, car ça me permet de rester un peu dans le temps présent.
Dans ma tête je pense à cette rentrée qui va se montrer bien mouvementée, mais j’essaie de ne pas me disperser.
Le moment présent !

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Donc installée devant la fenêtre, mon idée, était de faire apparaître un petit papillon dans l’ensemble de toutes ces sensations dont je viens de parler.
Je souhaitais rajouter une petite fragilité et de la douceur. Un papillon de couleur violette, car c’est cette couleur qui était en moi dès le réveil.
Violet comme la couleur du lilas et de son parfum, comme bien sûr, la violette, mais aussi dans certaines variétés de pensées, dans la lavande, ou encore dans les iris de nos jardins.
La feuille posée bien à plat, j’ai commencé par mettre de la couleur blanche rosée légèrement en relief. Puis j’ai positionné mon papillon, avec un mélange de blanc.
Je l’ai ensuite entouré de couleurs : du rouge, de l’orangé, du violet foncé. Je souhaitais faire apparaître des démarcations entre les différentes couleurs. Pour la fin de mon dessin, c’était l’idée de “trancher » qui est apparue.. .Comme pour dire que ce papillon pouvait voler dans deux mondes différents.
J’ai aussi ajouté un peu plus de couleur jaune, comme pour signifier que l’été n’était pas fini.
Un mélange de couleurs rassurantes, mais qui ont le pouvoir, par moment, de nous emmener vers un autre monde incertain.
Ce fut un de ces petits moments que j’apprécie tout particulièrement quand je prends mon pinceau. Ça j’essaie de me le garder. Cela reste mon médicament sans effet secondaire et ça c’est formi… formi… formidable …..:)

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Composition conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm

BMP – Une aquarelle pour exprimer ma peine devant le suicide d’une amie


Ce matin j’ai appris le décès d’une personne que je connaissais bien. Elle s’est suicidée. Je n’en dirais pas plus, sauf que je suis triste et touchée.
La mort me touche beaucoup. Ce qui est terrible c’est de se trouver désarmée, démunie devant une telle souffrance. Quoique l’on fasse, ou que l’on dise, cette souffrance enveloppe la personne qui va mal, l’isole et plus rien ne compte pour elle. J’ai ressenti cela dans mes derniers échanges avec elle. Je l’ai quittée avec beaucoup d’inquiétude, car pour elle, la vie ne comptait plus. Elle ne voulait plus de cette vie là.
On dit souvent qu’une personne qui veut se tuer n’en parle pas avant, et bien c’est faux et cela le montre bien.
Pour m’aider à digérer ma tristesse et ma peine, j’ai donc pris mon pinceau, pour donner le jour à un dessin. Comme je ne vais pas trop bien, j’habillerais cette esquisse, avec des couleurs qui seront comme un manteau protecteur, pour recouvrir ma peine, et peut-être même une colère.
Je sais que dessiner, prendre mon pinceau, sera une aide. Je sais que cela m’aidera à ne pas trop partir dans la peine que je ressens, mais aussi dans la culpabilité, car je n’ai pas su, pas pu la retenir dans son geste.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Dessiner, c’est comme m’envelopper dans un manteau qui me protège, me calme, atténue ma peine, mais aussi une légère colère qui se lève malgré tout en moi. Pour représenter cela, j’ai eu l’idée de dessiner un corps sur une palette, puis de le peindre, de le recouvrir de couleurs.
J’ai donc dessiné en premier le corps, puis la palette et pour finir cette main qui la tient.
Faire ce geste avec ce pinceau qui va recouvrir ce corps avec des couleurs, traduit le début de pansement, un peu comme une pilule que je prendrais sur l’instant présent. Puis en dernier j’ai fait apparaître le pinceau en haut de ma feuille.
Il n’y a pas de larmes dans mon dessin, car je n’y arrive pas, pourtant ma peine est là, mais elle est bloquée, elle ne s’exprime pas par des pleurs.
Pour concevoir les couleurs, j’ai pris les couleurs qui se sont présentées dans ma tête au moment même que je les prenais dans ma boite.
Je ne sais pas si Béatrice voulait y déposer des douces ou des violentes. Je sais juste que je devais recouvrir ce corps qui a de la peine.
Une mort reste pour moi très déstabilisante et très effrayante.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic HB

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand je regarde mon dessin, je me sens inutile. J’ai du mal à écrire, je suis sous le choc. Des questions me viennent est-ce que est-ce que… ?
J’aimerais présenter mes condoléances à sa famille et à ses ami.e.s.