BMP – Jouer avec les mots

BMP – Jouer avec les mots

Consigne : jouer avec les mots

Les mots peuvent aussi trouver toute leur place comme matière à investir, à modifier, à travestir… à penser. L’intérêt majeur d’utiliser les mots est de permettre à la pensée de s’élargir, de prendre du champ, de la nuance, de la distance, de la complexité. Notre pensée consciente s’exprime le plus souvent par des mots mais la souffrance psychique nous les réduit bien souvent à des significations univoques, comme un code informatique qui ne renvoie effectivement qu’à une fonction, alors que chacun de nos mots est riche de plusieurs sens, renvoie à plusieurs expériences… Jouer avec les mots peut donc aider à redonner de l’espace, de la richesse, aux mots employés et soutenir ainsi une plus grande souplesse de pensée.

Je ne sais pas si ce matin, en la lisant, j’ai bien compris la consigne : dans ma tête c’est un peu le bouleversement total ce matin.

J’ai des nausées, je manque d’appétit, j’ai très froid, beaucoup de salive dans ma bouche, je ne dors pas ou peu, ma concentration joue à la fuite. Par moment des phrases de printanisation dans ma tête. Beaucoup d’inquiétude pour les autres personnes, manque d’air, mes émotions sautent dans tous les sens. Une sensation d’inutilité se propage et je ressens beaucoup d’incompréhension. Je ne sens comme un puzzle.

Mais j’essaie de continuer à dessiner, même si la consigne ne me dit rien et que les liens ne se font pas. Mais j’essaie de faire apparaître une forme, c’est important que je m’accroche à cela pour ne pas me laisser envahir dans une espèce d’incertitude sans fond, de vide, de solitude et d’angoisse.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Pour faire ce petit travail, j’ai commencé par écrire des mots qui me parlaient dans ma tête comme par exemple : Impossible, solitude, contaminer, et pour terminer traumatisme.

Puis dans chacun de ces mots, je me suis amusée à changer les lettres de place ou faire apparaître de nouveaux mots, mais tout en gardant les mêmes lettres du mot et sans en rajouter de nouvelles. J’ai été un peu aidée par ma petite dernière.

Cela paraît simple quand on lit la consigne, mais passer à la pratique c’est tout autre chose. Cela m’a demandé de la concentration mais aussi cela a fait de moi un observateur, sans pour autant trop baisser ma vigilance. La première fois que j’ai lu la consigne, je n’avais rien compris. Ensuite plein de trucs sont apparus dans mon cerveau, après le doute de ne pas avoir bien compris.

J’ai essayé et voilà ce que cela a donné.

Pour les mots que j’avais trouvé, je voulais tous les retranscrire dans une forme sur ma feuille,comme un calligramme, donc un visage, un visage pas complètement fini dans le haut de sa tête, car je ne me sens pas en entière en ce moment, pourtant je suis bien dans l’instant présent, je voulais également y incorporer de la couleur avec des pastels secs. Une petite note positive et coloré. Comme pour donner vie à ce visage.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand je regarde ma production, j’ai toujours aussi froid, j’ai cette impression que mon sang a du mal à circuler. J’ai du mal à me concentrer, mais je sais que je suis dans le présent.
Je ne sens pas d’angoisse, je pense que je ne sais pas ce que je ressens.
Par contre le fait d’avoir fait ce travail, m’a permis de ne pas me poser des tas de questions et cela à fait travailler mon vocabulaire mais aussi la recherche. Je n’ai rien lâché même si j’ai rencontré des difficultés.

Mots choisis

Impossible :

Possible, poile, plomb, bip, œil, empli, pile, les, mise, plomb, impolie, miel, simple, bile, bosse, biopsie, lisse, moisie, amis, sel, moi, boss, bel, oies, mole, soie, loi, mobilise, emplois, mobile, simple, ombre, missile, mise, isole, bois, pose, sosie, lime, bols, pie, pli, os, pies, sosie, bise, semis, omise, impolis, poisse, lobe, miss, ils, slims implose, ses, impose, mobile, omise .

Solitude :

Doutes, soul, tues, suit, isole, solide, deuils, dilues, toile, doit, lieu, utile, seul, soie, dose, lit, use, sot, dilues, liste, outil ,toise , suite, situe, tuiles, sole, loue , toue soue, tous, dise, loi , duel , ouste, œil ,idoles , dites, studio, lieus, oie , eus , duo, sel.

Contaminer :

Contamine, crainte, mort, actionner, contenir ,amorcent , ricanent , mitonner , cartonne ,aimeront , canotier, narcotine , raconte , romance, incarne , cantine , matrice , croient , certain, rince , nominer , entrain , racinent , ricanent , mitonner , citron, mention , incarne, romance, cramer , notaire, nacre, mentir, crient, crier, contre, nominer, noter, animer, craint, carnet, criant, notice, ricane, manoir, marine, noient, recoin, rame, narine, nation, orient, nient , crime , mince, citer, miner ,aorte, noire , tenir, acte , coin , amer, mine, rein , rien, nom, amer ,trace , miner , matin, noter , crime

Traumatisme :

Triste, samu, amers, traumas, immature, emmurais, autismes, remuais, assumer, masseur, masser, attiser, ramasse, tuerait, mutait, sauter, assure, truite, armes, masse, mimes, suite, tiers, tuera, aises, saut tasse, muait, taire, aire, murs, tirs, teste, mutait, situer, remis, suture, assume.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, 3B.
Gros feutre noir. Pastel secs.Crayons metallic, et crayons métallic marker pens.

BMP – Consigne : L’anxiété – Les mains – Suite

BMP – Consigne : L'anxiété – Les mains – Suite
Donner une suite en collage au travail sur l’anxiété – Les mains

BMP – Consigne : L’anxiété – Les mains

Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais, dans ma tête, je souhaitais donner une suite sur cette méthode d’Alice Albertini, art-thérapeute M.A, ATPQ basée à Montréal.
J’ai donc repris ma production et je l’ai découpée. Ceci fait, je me suis servie de tous les morceaux, pour faire un début de collage. Pourtant la couleur noire de ma table comme fond ou j’avais déposé les morceaux, m’attirais et j’étais à la limite de m’arrêter à ce moment.
L’étape suivante était d’agrandir ma création en continuant de me servir de tous ces morceaux. J’ai commencé par me servir du contour de la main non dominante, pour moi la gauche et j’ai retranscris à l’intérieur en mots ce que ça me dit dans ma tête.
C’est-à-dire :
– Pensées récurrentes
– Confusion
– Frustration
– Souvenirs
– Perte d’appétit
– Mort
– Incertitude
– Insomnie
– Peur.
Une fois cette étape terminée, en essayant de prendre du recul sur tous ces mots, sans les ignorer, j’essaie de me dire que mon inquiétude est liée à l’angoisse et que celle-ci est normale au vu de la situation actuelle, mais que je ne dois pas l’entretenir dans ma tête, mais plutôt la transformer en quelque chose de plus apaisant, de coloré et d’instructif et non d’aller vers une destruction.
Puis je me disais également que j’avais cette autre main qui est aussi dans le mouvement : cette main qui est là et qui m’aide à dessiner. J’essayais aussi de me persuader que rien n’était enfermé, aucun barreau n’était là dans le moment présent, dans le Ici et maintenant.
Je devais apporter plus de couleur à mon collage, j’ai commencé par faire naître au crayon et sur une autre feuille, l’empreinte de mon autre main, c’est-à-dire la droite. Je l’ai aussi découpée et je lui ai apporté de la couleur.
Pour cela, je me suis servie de sable de différentes couleurs, que j’ai éparpillé un peu partout en faisant un petit mélange doux, pour apporter un peu de calme dans ma tête, mais aussi pour faire fuir tout ce qui me tracasse dans mon cerveau. Un peu comme une antidote.
Une fois bien recouverte de ces couleurs, je l’ai rajouté à mon collage, j’ai positionné cette main en face de la même main droite d’hier qui était dans un mouvement positif. Comme pour apporter plus de force à mon collage. Comme pour continuer une chaîne dans un éclat de couleur, apporter un peu de chaleur dans cet instant présent.
Pour terminer ce travail, j’ai pris un crayon et j’ai rajouté des mots plus purs et non interdits comme :
– Prendre une boisson
– Mettre des mots sur ce qu’on ressent
– Écouter de la musique
– Essayer de se raisonner
– Réfléchir

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Collage conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Sable de couleurs différentes
Colle, ciseau cranté. Petite feuille blanche A4.
Crayon de couleur noir.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Une fois terminé, j’ai mis mon collage sur le chevalet et je l’ai observé.
Mon ressenti sur le moment présent, c’est que je me suis sentie moins loin de mon corps. J’essaie de démêler mes émotions dans ma tête pour poser les bonnes dans mon écrit, sauf que j’ai beaucoup de mal, car c’est encore une sac de nœuds.
J’écrirais que j’ai pris plaisir à mettre des couleurs sur ma feuille, et je me suis sentie moins dans un vide. Je me sens moins en prison.