BMP – Défi n°5 – L’éphémère

BMP – Défi n°5 – L’éphémère

Sans doute, le moral en berne et l’esprit ailleurs on ne peut pas dire que le défi sur l’humour ait fait recette la semaine dernière.
La morosité ambiante ne doit pas pourtant nous empêcher de créer.
Confinement, saison 2, épisode 5 : je vous propose de vous pencher sur la phrase de Ionesco « seul l’éphémère dure ».
Représenter, écrire, inscrire le passager, le fugace, le fugitif, le précaire, le transitoire dans le temps n’est-ce pas la seule façon qu’il dure ?
N’oubliez pas, prenez les arts

Catherine Jubert.

Oh la la, sacré défi. Mais ce défi est enrichissent et je ne vais pas fuir, je vais tout faire pour mieux le connaître.
Mais que dire sur cette phrase « seul l’éphémère dure ». Par définition, ce qui est éphémère ne dure pas. Alors qu’est ce que ça veut dire cette phrase de Ionesco ?
Ce qui me parait évident c’est que l’éphémère est une source insoupçonnée de mouvement, de changements d’opportunités. C’est comme une espèce de voyage mais qui ne dure pas.
Je sais que quand je me transforme en « petite sorcière », ce que je crée, c’est de l’éphémère. Les odeurs qui comptent tellement pour moi et que je dépose sur ma feuille ne restent pas. Elles sont éphémères. Mais quand je revois plus tard ma création, il y a les couleurs, et simplement regarder fait revenir en moi l’éphémère des odeurs. L’éphémère nous dit que tout est mortel, (sauf le minéral) mais malgré tout, l’éphémère, le mortel, fait trace en chacun et il dure.
On parle aussi d’expositions éphémères, qui par définition auront une durée limitée dans le temps, mais dont le thème lui-même sera éphémère. Il y a donc la question de la durée. Mais par exemple, on peut voir une rose, qui ne vivra pas longtemps, mais qui par sa forme ou sa couleur, laissera une empreinte en nous. C’est pareil pour certaines rencontres, on peut entendre un pianiste une fois et ne jamais l’oublier. Il y a des gens qu’on croise dans la rue et qu’on n’oublie pas non plus et que bien sûr on ne reverra jamais.
Maintenant comment trouver mon idée de forme à mettre sur ma feuille.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

En réfléchissent, je vais rester sur ce lien, donné : ce qui est éphémère ne dure pas.
Pour la durée, j’avais envie d’exprimer cela par une pendule qui part en morceaux. Faire parler ce qui ne dure pas.
Puis je voulais faire apparaître un papillon debout, exprimant la légèreté et le côté éphémère, avec des courbes d’un corps humain, en lui rajoutant des jambes et des pieds. Le papillon, c’est bien la représentation de l’éphémère. Certaines espèces ne vivent qu’une journée et pourtant ils sont si beaux.
Dans ma tête cela exprimerait bien la situation de l’éphémère d’une jolie façon.
Voilà donc mes deux idées. Je vais les faire apparaître sur ma feuille, au crayon.
Ensuite j’ai recouvert cette ébauche de couleurs. Les couleurs seraient entre le foncé et le clair, car on devait bien percevoir la démarcation entre la pendule et la forme du papillon. Il me fallait malgré tout un papillon humain aux couleurs vives et chaudes, même si la duré de “vie » est courte, celle-ci devait être présente et donner vie à ma production.
J’ai fait les finitions en repassent sur les contours de ma forme avec des feutres de couleur aux pointes fines pour faire apparaître un peu plus les divers tons.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle et crayon à pointe fine de couleur.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’ai aimé ce thème, même avec sa difficulté du départ, et c’est ça qui m’attire aussi par moment, c’est constructif et nourrissant.
J’ai eu des doutes au début, ce qui a fait par moment sortir une angoisse. Mais bon, ça c’est mon habitude, l’inconnu ! je ris en l’écrivant ce qui peut vouloir dire que cette angoisse n’est pas importante.

BMP – Défi n°4 – De l’humour avant toute chose

BMP – Défi n°4 – De l’humour avant toute chose
Défi 4 : De l’humour avant toute chose

Étant donné que nous n’approchons pas vraiment de la fin de ce confinement, et que créer est toujours permis, continuons à prendre les arts.
« S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. »

Pierre Desproges. Tribunal des flagrants délires sur France Inter 29.09.1982

Vous l’aurez compris le thème de ce quatrième défi sera placé sous le signe de l’humour plus que jamais vital et nécessaire !
A vos arts !
Je me suis un peu amusée avec vos créations de la semaine dernière en les assemblant. J’ai mis du mouvement dans le mouvement. J’espère que vous ne m’en voudrez pas de ces collages et mariages.

Catherine Jubert.

Ma réaction a été : « Et bien dis-moi elle a fait fort Catherine pour ce défi ! » Je riais en moi-même, car je me disais, non elle ne nous aura pas, on va lui faire des belles surprises ! L’envie était toujours là et je devais trouver mon idée pour faire ma production. J’ai laissé passer la nuit et c’est dans mon lit, ce matin, que j’ai trouvé le fil conducteur pour faire naître ma création.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Avec les jeunes de l’association de la Table de Jeanne-Marie nous avons travaillé sur l’histoire du petit Prince. Mon idée était de me servir de celle-ci mais en la détournant à la façon de Béatrice sur le chemin de « l’humour”. Dans ce conte il y a ce passage où le Petit Prince demande à l’aviateur : « S’il te plaît, dessine-moi un mouton”.

https://www.youtube.com/watchv=JOWw5OaaZf8&ab_channel=FilmsActu

Mon idée était donc d’écrire comme une histoire :
J’ai dessiné une petite fille à la place du Petit Prince, qui se promène avec un très grand crayon plus grand qu’elle. Elle va demander à ce monsieur qui est un drôle de chercheur aux grandes seringues, de lui dessiner le vaccin contre le coronavirus. Elle va même lui demander d’inventer ce vaccin afin de tuer ce Coronavirus !
Un drôle de “luron” ce chercheur, il vient d’une autre planète, ça c’est sûr !
Je lui ai donné une forme de corps plus qu’intrigante, à la fois rigolote, un corps spécial avec comme organe, un taille-crayons, une grosse seringue, des espèces de pieds palmés, sans oublier les deux dents qui lui restent. Ce n’est pas pour rien que je l’ai surnommé : « le chercheur aux grandes seringues, car il n’emploie que cela… avec des doigts légèrement tordus. Un luron qui aurait tendance à nous faire courir très loin, si on le rencontrait !
La petite fille, elle, est toute menue avec des grandes chaussures, mais elle très forte. Elle a, avec elle, ce grand crayon très important qu’elle emporte partout durant son voyage.
Pour terminer mon esquisse, je devais donc faire apparaître ce coronavirus en colère.
Maintenant, allez savoir ce qui va se passer avec ce chercheur, au corps si spécial ?
Pour les couleurs, je voulais un mélange de tons divers, mais pas forcément trop rationnels. J’avais juste envie de couleurs gaies, qui apportent une touche de bonne humeur à ma composition. Puis c’est l’humour qui se fait entendre.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, crayon à papier HB, feutres à pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En ce qui me concerne, je peux dire que je me suis amusée, en particulier pour imaginer le thème de mon esquisse.
Ce fut un vrai moment de détente.