BMP – Garder les couleurs de l’été

BMP – Garder les couleurs de l'été
La fin de l’été arrive, mais j’avais pourtant envie de garder les couleurs de celui-ci et de continuer de les faire danser sur ma feuille.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre production ?

Du rouge, du jaune, du orange, du bleu, une petite goutte de noir. Sans oublier une petite balade de mes glaçons sur ma feuille qui au passage créait d’autres couleurs que je m’empressais de faire grandir au fur et à mesure que cette composition prenait vie.
A chaque fois que j’avançais avec mon pinceau, je recherchais un nouveau mouvement qui ferait naître la forme cachée en lui, forme inattendue, que je pouvais laisser telle quelle ou au contraire la remélanger par une autre forme et couleur. La peinture est un monde sans fin, c’est une balade colorée remplie de belles surprises.
Les couleurs de l’été étaient devant moi sur cette feuille et elles jouaient avec moi tout comme je jouais avec elles. Avec par moment cet invité : l’inattendu et ces moments d’absence.
Leurs empreintes étaient là et je ne pouvais pas les ignorer, je devais les intégrer dans ma composition à l’état pur ou dans une autre transformation.
Quand cela ne me plaisait pas trop au regard, je rajoutais une autre petite couche de couleur, comme le violet et la couleur rouge. Par moment il m’arrivait même de laisser fondre un minuscule petit glaçon pour essayer d’apporter cet effet eau à ma production.
J’étais là et je m’amusais, je jonglais sans voir le temps passer. Dehors le temps était pluvieux mais le soleil était dans ma composition.
Plus j’avançais et plus, dans ma tête, je me sentais moins serrée. L’air me semblait moins figé. Certes il y a cette préoccupation, cette angoisse, mais pour l’instant je dois me montrer patiente. Là je ne peux rien faire. Alors je me plonge dans mon univers pour m’aider. J’ai noyé mon attente qui m’angoisse dans les couleurs de l’été, dans le jeu.
Par moment j’aimais faire apparaître des formes, comme des cercles, qui me faisaient penser à des bulles d’eau. Sans oublier de voir apparaître les formes qui sont provoquées par l’instant présent alors que je n’ai pas prise sur elle.
Donner une vie à mes productions, j’apprécie de les voir respirer un instant, le temps de les observer et de les voir naître et grandir. Comme là !
C’est là, c’est présent. Par moment je ne demande rien, c’est simplement tous ces mouvements de mon pinceau, de mes couleurs choisies ou pas, des imprévus et peut-être aussi une petite touche de symbiose dans tout cet ensemble. Des surprises, allez savoir, moi-même je ne le sais pas ! Mais je me dis que oui.
En attendant l’été est encore là pour nous, mais autrement. Ces couleurs nous réchauffent et peuvent évoquer le soleil, qui sait…

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, glaçons.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Ma production est terminée, je me sens pas mal et dans ma tête : l’air circule, celle-ci est moins lourde. Mon inquiétude est dans ma production on ne la perçoit même pas et ça c’est génial. Le soleil et l’été sont là, ma composition vit.

BMP – Travail à l’éponge

BMP – Travail à l'éponge
Toujours à travailler mes couleurs : mon idée était de les travailler seulement avec une éponge, donc sans pinceau.
Je me voyais bien faire ce mouvement dans ma tête avec cette petite éponge de couleur jaune, mais je n’arrivais pas à amener ce geste sur ma feuille, à le faire apparaître. Alors il me fallait trouver et essayer.
Me voilà lancée, mais avant je devais concevoir mon esquisse.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Me voilà donc devant ma feuille, j’avais ma petite idée en ce qui concerne mon tracé de dessin.
Dans ma tête il y avait un petit mélange de cubisme et de décalage. En moi, il n’y avait pas d’émotion particulière, telle que colère, joie, tristesse, mélancolie ou autre. Pourtant il y en avait bien une qui était là, mais je ne la sentais pas. Parfois cela m’arrive. Ça me fait repenser au niveau d’angoisse et au questionnaire de l’étude sur l’anxiété en période de confinement.
J’étais pourtant bien dans le présent et j’avais hâte de pouvoir essayer de travailler mes couleurs et de peindre avec l’éponge.
J’ai donc commencé mon esquisse, en dessinant un corps de femme, ce corps aura un visage et je me suis empressée de le faire apparaître.
Puis je suis passée aux différentes autres formes pour habiller le corps, comme une robe à plis, mais légèrement en une forme cubiste et décalée, de même que les  bras que j’ai dessinés dans cette esquisse.
Par moment quand je dessine ainsi, je ne pars pas en vrille mais dans mes « doux délires » et j’aurais tendance à faire apparaître ces drôles de formes, qui une fois peintes, me font sourire. Pour cette fois-ci c’est un peu cela, je serai partie, mais je ne sais où… 🙂
Mais, du coup, mon esquisse est bien finie !
La phase couleur, là où je dois prendre cette éponge qui, pour cette fois-ci, va remplacer mon pinceau.
J’ai donc mis quelques couleurs sur ma palette et je me suis lancée. J’ai commencé par mouiller mon éponge en trouvant le bon dosage d’eau qui restera à l’intérieur de celle-ci, et surtout qui sera suffisant pour se mélanger avec la peinture aquarelle mais aussi sur ma feuille sans trop la mouiller. Pour arriver à cela, il faut comme je dis un bon tour de main.
Le début a été en tâtonnements, puis je me suis un peu plus détendue mais jamais trop. C’est le dosage qui m’angoissait.
C’est comme trouver le bon dégradé entre le noir et le blanc. Pour moi, c’était pareil, trouver le bon dégradé, en eau et dans le mélange de mes couleurs et tout cela avec mon éponge.
Mais pour une première, je trouve que je me suis bien débrouillée : on ne perçoit pas trop les auréoles.
Pour les finitions, je voulais, avec le crayon noir, faire apparaître un peu plus le corps de la femme. Une petite démarcation.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, Peinture aquarelle. Éponge, feutre noire à pointe fine.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, je me sens moins angoissée qu’au départ. Après il y a cette partie de moi qui cherche les défauts ! J’apprends toujours à me raisonner là-dessus ! On est dans le présent. Dessiner pour moi c’est du plaisir !