BMP – Visage aux trois yeux

BMP – Visage aux trois yeux
Composition aux deux médiums différents: peinture transparente et peinture aquarelle.
Je suis toujours dans le mélange de deux médiums différents et dans la manière de les déposer sur ma feuille. Sans oublier l’amusement !

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée était de faire apparaître, diverses manières d’appliquer le médium choisi sur une esquisse qui retranscrit des formes elles-mêmes décalées et mélangées. Dessiner sans se poser de questions. La fatigue est trop envahissante y compris tous les effets indésirables, alors je voulais m’amuser, m’aérer le cerveau et faire apparaître un mystère, même si ce que j’ai dessiné n’a aucune tenue et ne tient pas debout. Mais l’important était que l’on puisse bien percevoir la différence dans l’application du médium. Mais avant de commencer, puisque la douleur devient trop violente, je m’attèle à un exercice de respiration. Je m’y accroche et j’essaye surtout de bien le faire.
Une fois cet exercice réalisé, je peux laisser aller mon crayon sur ma feuille. C’est le côté déjanté qui a pris place dans ma tête et du coup, je m’éclate. Ceci a permis que le côté qui existe en moi et qui se traduit par « je me prends la tête » a été recouvert par ces mouvements positifs et du coup il me perturbe un peu moins.
Me voilà bien en mouvement avec mon poignet, un trait, deux traits, trois traits et on commence à percevoir ce visage à trois yeux avec une bouche qui peut nous faire penser à une forme de nœud de papier de bonbon, avec des oreilles dont la forme provient de je ne sais où ! Il y a aussi une joue en forme de rond géométrique qui pourrait nous faire penser à un gros nez. Ce premier tout va se continuer par d’autres formes toutes aussi bizarres, qui vont apporter la finition à mon esquisse.
Puis, avec le premier médium, la peinture transparente j’ai commencé à déposer les premières couleurs, avec un pinceau au bout arrondi, que je tapotais. Tenir mon pinceau est tout un art maintenant ! Mais là, je le tiens bien. Comme manteau pour mon ébauche, j’ai choisi des tons vert, bleu, jaune, rouge. Tout était là sur ma feuille, et je me faisais plaisir, je m’amusais et c’était un peu une sorte de douce folie. Puis j’ai utilisé le deuxième médium qui était la peinture aquarelle. Le mouvement était plus dans l’apaisement et dans le plat, l’absence de relief, mais les tons choisis étaient bien colorés.
Voilà ce drôle de visage avait pris ses couleurs. Il pouvait nous regarder lui aussi avec ses trois yeux et avec son nez bien arrondi, car finalement, c’est bien un nez et non une joue ! Comme quoi la couleur peut, elle aussi, tout changer dans une forme. C’est amusant je trouve, en fait c’est aussi l’empreinte de l’inattendu ! Quelques finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium j’ai utilisé de la peinture aquarelle, un crayon HB pour l’esquisse et de la peinture transparente. Feutres à pointes fines.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma création sur le chevalet et je vois apparaître deux visages : petit détail que je n’avais pas vu avant. Effectivement, c’est un drôle de visage. Dans ma tête je me sens rire, mais je sens cette angoisse qui ne me quitte peu. Je me suis amusée ! Ma fatigue se fait moins sentir, je savoure ce moment présent !

BMP – Une fleur-femme aux couleurs lilas

BMP – Une fleur-femme aux couleurs lilas
En ce moment, quand j’observe toutes les couleurs de la nature qui prennent leurs manteaux d’automne, je trouve que c’est un beau voyage. Mais quand je peux donner une autre vie, cela « me botte », si j’ose dire. Je ne me lasserai jamais de ces saisons du printemps, de l’été et de l’automne.
L’observation, par moment, est une grande aide. Ça permet à l’esprit de grandir ; elle permet d’enlever certaines œillères. Souvent cette observation me permet de trouver de nouvelles idées pour donner naissance à de nouvelles créations.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Avant l’été, j’avais mis de côté, dans un sac de congélateur, un petit peu de Lilas. Je voulais aussi savoir si on pouvait conserver ainsi des fleurs pour plus tard.
J’ai eu cette idée : pourquoi ne pas faire un collage qui intégrerait les couleurs qui naissent juste avant l’été et les incorporer dans la saison de l’automne.
Avant de faire quoique ce soit, j’ai donc commencé par laisser ce décongelé, doucement, les fleurs du lilas, puis je les ai essuyées avec délicatesse avec un essuie-tout. Avant de commencer cette nouvelle création, je devais trouver une forme d’esquisse. Cette forme devait aller dans le mouvement de la nature de l’extérieur et avec les couleurs du lilas. La nature était une idée, mais je voulais trouver le moyen de détourner la forme, et à ce moment-là, j’ai pensé fleur. Avec une fleur on peut facilement transformer la tige en un corps de femme par exemple, et y intégrer des feuilles et les couleurs de mon lilas, avec une petite touche de peinture aquarelle.
J’ai donc dessiné cette fleur. Dans ma tête j’avais déjà les odeurs, qui nous ramènent aussi de la gaieté avec ses couleurs. Le plaisir était là : pouvoir figer sur ma feuille le temps présent, pour ne pas l’oublier. Mon esquisse étant terminée, j’ai alors commencé à déposer les couleurs de ma peinture aquarelle en me baladant dans les tons jaune, vert, en passant par le marron, sur le chemin du turquoise. Les couleurs devaient aller avec ce que nous offre la nature. Pour apporter un petit plus j’ai rajouté ensuite une touche de couleur pastel pour apporter un fond coloré. Celui-ci irait dans les jaunes orangés.
Je souhaitais quelque chose de discret dans le fond de ma production. Discret implique douceur. Voilà ce que j’entends quand j’écris discret concernant les couleurs dans les productions. Ensuite je suis passée au collage. Pour faire apparaître celui-ci j’ai donc déposé quelques gouttes de colle directement sur ma feuille puis j’ai pris une paire de ciseaux et j’ai découpé mon lilas en tous petits morceaux. Ces morceaux, je les ai pris délicatement avec mes doigts ou une pince pour les déposer sur la forme de mon esquisse. Par moment, je me suis aidée à l’aide d’une pince pour repositionner certains morceaux. Oui, il faut un peu de patience. Ma patience était parfumée grâce à l’odeur discrète du lilas que je collais.
À la fin de mon collage j’ai fait apparaître quelques petites finitions au feutre, mais je ne souhaitais pas en faire partout. Je voulais que cette nouvelle forme de cette nature se montre aussi bien dans sa forme que dans ces couleurs.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

J’ai utilisé une feuille blanche de format 36 x 46 cm. Un crayon à papier HB. De la peinture aquarelle. De la colle et une branche de lilas. Deux pinceaux, une pince.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production sur le chevalet. Je trouve cette composition colorée en un parfum très discret. J’aimerais avoir un champ plein de fleurs avec plein de couleurs, ainsi je pourrais donner vie à plein de nouveaux collages.