BMP – Les ciseaux ballerines

BMP – Les ciseaux ballerine
En coupant une feuille avec des ciseaux, je me suis pincée le doigt ; certes je ne sais pas trop comment je m’y suis prise, un moment d’inattention peut-être, mais en attendant j’ai un gros bleu qui me fait mal. C’est là que cette idée m’est venue en tête, pourquoi ne pas transformer ce « mal » en un bien c’est-à-dire en faisant une nouvelle forme.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse  ?

Avant de faire quoique ce soit, je prends donc ces ciseaux entre mes mains et je les observe dans tous les sens afin de savoir comment je pourrais les transformer en une forme d’esquisse sur ma feuille. Le haut de ceux-ci me faisaient penser à des formes d’anneaux de gymnastique. Mais cette idée, était tout sauf esthétique. Subitement, en regardant la pointe des ciseaux, je perçois cette image de pieds et de chausson de danse classique. Cette idée me plaisait beaucoup plus que la première, celle des anneaux de gymnastique.
Je me lance donc pour dessiner le haut des ciseaux sur ma feuille avec mon crayon à papier. Puis je continue ma forme en descendant vers le bout de ceux-ci que je vais donc remplacer par des chaussons de ballerines. Je dessine donc le premier et je perçois cette émotion esthétique que je recherchais dès le départ pour la naissance de mon esquisse, j’ai donc fait apparaître le deuxième.
Mes ciseaux ballerines avaient pris forme sur ma feuille. Le mouvement du découpage pourrait nous envoyer à cette image que cet « outil danse ». Je fais appelle à cette image qui nous renvoie à l’imagination ! Il ne me restait plus qu’à rajouter des couleurs dansantes qui iraient avec la forme et le titre de ma création une fois terminée. Je me suis donc baladée entre les couleurs, jaune, rose, rouge, violet et vert entre autre. Un mélange de tons doux, mais aussi brillants où je déposais en même temps ce « mal » qui se trouvait sur mon doigt, ce mal que m’avait fait ces ciseaux, à cause de ce moment d’inattention. Quelques finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Médium un crayon HB, de la peinture aquarelle et des feutres.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

J’observe ma production, dans ma tête, la douleur n’existe pas. Je sens mon pouls taper fort dans ma gorge, ça me fait une sensation bizarre, mais je ne sens rien d’autre. Je ris, car mon regard envers une paire de ciseaux sera désormais bien différemment.

BMP – Quand l’instant présent s’écrase sur moi

BMP – Quand l'instant présent s'écrase sur moi
Quand l’instant présent s’écrase sur moi avec brutalité, j’ai la sensation d’être collée contre un mur, presque écrabouillée. Je ne sais plus ce qui a provoqué ce phénomène, mais ensuite, c’est le poids de la tristesse qui a pris la suite qui m’avait comme envahie dans sa toile, dans son manteau. Je me suis alors retrouvée dans une folle angoisse. Cela peut paraître tout bête ce que j’écris, mais c’est quand même déstabilisant. Quand je vis cela, je me sens comme un cerveau à l’envers ! Ce que je souhaitais alors, c’était prendre mon pinceau et faire voler plein de couleurs sur ma feuille, les faire voler dans tous les sens et surtout bien les mélanger les unes dans les autres.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Le but était de prendre mon pinceau et de remplir cette tristesse, cette angoisse d’un mouvement de balayage et ceci par le biais des couleurs. Un grand balayage comme un grand vent, mais qui serait très positif, car il recouvrirait cet instant qui s’est écrasé sur moi.
J’ai donc commencé par dessiner un corps assis, avec un visage penché portant cette tristesse et cette angoisse ! L’expression du visage devait bien s’exprimer ainsi, si je voulais que tout soit balayé par le mouvement de mon pinceau et des couleurs. Sur le moment faire apparaître des bras n’était pas important. Non, c’était juste la position du corps et cette expression émotionnelle du visage qui devait apparaître. J’avais cette appréhension que si je rajoutais trop de détails, ceux-ci mangeraient ce que BMP souhaitait faire naître dans sa création. Je suis ensuite passée aux couleurs, et là, je me suis grandement éclatée avec mon pinceau et ça allait bien dans tous les sens comme je le souhaitais dans ma tête ; c’était la petite artiste qui était là et qui recouvrait avec ce mouvement coloré, le cerveau de Béatrice la femme. Je déposais le pansement, je balayais ce qu’elle avait sentie l’instant présent s’écrasait sur elle ! Pour terminer avec mon pinceau j’ai juste fait le tour de corps sans m’y attarder !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour l’esquisse. Mais aussi de la peinture aquarelle pour recouvrir mon ébauche.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Dans ma tête, j’ai cette impression d’avoir fait voler les couleurs sur ce corps. Je ressens de la légèreté entre mon cou ma tête et le corps ; j’ai cette impression que rien ne se tient. Ce corps sur ma feuille n’a plus mal, dans le mien je ne ressens rien de bien précis. BMP s’est sentie bien avec les couleurs.