François Cheng – L’écriture, la beauté

François Cheng
La Grande Librairie
29 janvier 2020
Cette semaine, François Busnel propose une émission spéciale autour de François Cheng. Poète, écrivain, calligraphe et plasticien, l’académicien a nourri son œuvre de sa double culture chinoise et française, de son amour de la nature et de sa spiritualité. En avril 2019, il avait témoigné de la portée universelle de Notre Dame de Paris sur le plateau de « La Grande Librairie », quelques jours après l’incendie qui avait ravagé la cathédrale.
François Busnel et son invité sont entourés de Christiane Rancé, qui publie un « Dictionnaire amoureux des saints » chez Plon, et de Danniel Tammet qui, dans « Fragments de paradis », édité par Les Arènes, évoque sa conversion au christianisme à l’âge adulte.

« À partir de l’âge de quinze ans, il y a ce désir d’écriture comme un sauvetage qui m’a empêché de sombrer. »

Comment François Cheng parvient-il à véhiculer autant de sens et de poésie en seulement quatre vers ? L’auteur explique sa vision du quatrain et sa manière d’écrire. Son processus créatif demande un vrai travail spirituel, un dépouillement et un lâché prise.

La création d’un quatrain selon François Cheng

Au fil de ses nombreuses activités, la poésie, la calligraphie et surtout l’écriture, François Cheng, de l’Académie française, explore la beauté partout où elle surgit. Mais si celle-ci reste un mystère, il souligne aussi combien l’existence du mal est l’autre mystère de notre existence. Réfléchir et méditer sur la beauté et le mal avec François Cheng : un moment rare, une sorte de cadeau de Noël… Merci, monsieur !

La beauté

Dans son apparition, la beauté semble un mystère. A la fois unique, observable par tous, chacun en a l’expérience. D’une émotion commune, elle reste cependant entièrement subjective. D’un vol d’oiseaux, d’un défilé de nuages, de fleurs anonymes, ou d’un rayon de soleil, la beauté se lit comme un luxe exclusif, en ce sens qu’elle n’est pas indispensable à la vie. L’univers peut fonctionner sans la beauté, ainsi qu’un monde de robots, où chaque être serait interchangeable.
Mais, ce qui fait de la vie une aventure, réside dans la singularité, la complexité et les différences de chaque être. Chacun se sent habité par une capacité à la beauté et surtout au désir de voir, sentir, toucher la beauté. Quand celle-ci se manifeste, dans la « fulgurance de son élan », elle suscite perception, attirance et exaltation.

Les sens

Le mot « sens » illustre cette idée du pouvoir d’attraction de la beauté. S’attachent aussi les notions de sensation, direction et signification. La beauté a le don de provoquer en nous les ressentis les plus forts et les plus immédiats, qu’ils soient charnels ou émotionnels. D’instinct, la beauté absorbe. En la suivant, l’individu prend une direction, et donne une signification à son existence.

« La beauté est fondamentale dans la mesure où elle participe aux fondements de notre existence et de notre destin. »

Pourquoi l’univers recèle-t-il de la beauté ? Dès l’origine, la matière contenait en elle-même, une promesse de beauté, apte à aboutir à ces ciels étoilés, ces visages émouvants. Pour autant, que devient la beauté, lorsqu’elle séduit à des fins machiavéliques, qu’elle trompe, entraînant mort et destruction ?
Est-ce toujours l’œuvre de la beauté ou est-elle pervertie par la laideur ?

Livre – Création et prison par Caroline Legendre

Ed. decréation_et_prison20100423 l’Atelier, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)
1994
Est-il possible de créer en prison ? Sous quelles formes l’art peut-il pénétrer dans ce monde clos ?
Qu’apporte-t-il aux détenus ?
Quel rôle peut-il jouer dans l’institution pénitentiaire ?
Quels effets l’enfermement exerce-t-il sur la création ?
L’art peut-il servir d’outil à certaines thérapies en milieu carcéral ?
Peut-il libérer une parole captive ?
Comment concilier liberté de créer et contrainte de l’enfermement ?
Ce livre tente de répondre à ces différentes questions en publiant les principaux actes du colloque Création et prison, organisé en avril 1993 au Tribunal de Grande Instance de Créteil dans le cadre de la manifestation L’Art et la Prison. Plusieurs peintres qui ont participé à l’expérience lyonnaise Complicités d’Évasion exposent l’histoire, le sens, les résultats et les perspectives de cette opération. La parole est également donnée à des professionnels intervenant plus régulièrement en détention dans les ateliers de peinture, de théâtre, de danse, etc. Une table ronde réunit des spécialistes de différentes thérapies utilisant en prison diverses formes d’expression artistique : art-thérapie, musicothérapie, etc. Ainsi, la création plus qu’une évasion, peut fournir les outils d’une construction ou d’une reconstruction de l’individu en prison. – 4e de couverture –
(date de publication : décembre 1994)