Comment se passe un atelier d’Art-Thérapie ?

Logo-Isabelle-ReboulLes séances se font seul ou en groupe (les groupes sont prévus pour les adultes). Une séance individuelle peut être complémentaire d’un atelier en groupe. Les ateliers sont thématiques : ils sont ponctuels ou annuels, à raison d’une séance par mois pendant 9 mois en général.
Une séance individuelle pour un adolescent ou un adulte dure en général une heure. Pour qui a besoin de plus de temps des séances de 1 heure 30 ou 2 heures sont possibles.
Une séance individuelle pour un enfant dure 45 minutes.
Un atelier de groupe mensuel pour adultes dure 3h ou 3h30.
Un atelier de groupe ponctuel pour adultes dure une demi-journée ou une journée.
Tout le matériel est fourni.

Dans un atelier d’art-thérapie, avec un art-thérapeute…

Ni cabinet de psychothérapie, ni atelier d’arts plastiques, un atelier d’art-thérapie est un lieu tout à fait particulier ! Dans cet atelier, seul.e ou en groupe, un.e art-thérapeute vous accompagne.

L’art-thérapeute a ceci de particulier que son accompagnement et sa formation le situent à la charnière entre l’aide psychologique et l’expression par la créativité. Les deux avancent ensemble. L’art-thérapeute est à la fois un professionnel de la relation d’aide et un artiste, c’est-à-dire quelqu’un qui pratique régulièrement un ou plusieurs arts et qui sait, de l’intérieur, comment le processus créatif est au service de l’humain et de son psychisme.

…une séance vous fait passer par différents moments :

L’accueil pour vous poser et vous accueillir tel-le que vous êtes aujourd’hui ;
la détente pour vous préparer à l’expression créative ;
la création proprement dite – c’est le cœur de la séance d’art-thérapie : le moment où vous entrez en contact avec la matière et où vous créez avec la terre, les crayons et craies variées, la peinture, les images et papiers à découper, déchirer et coller, les objets de récupération à transformer, la voix, les mots créatifs…

«  Quel animal est-ce que je suis aujourd’hui ? »,
« De quelles couleurs sont mes émotions ? »,
« Quelle forme a ma colère ? »,
« Je laisse sortir les sons de ma musique intérieure »«  C‘était l’histoire d’un petit bonhomme qui… »,
« A quoi ressemblent ces voix qui tournent comme un petit vélo dans ma tête ? » 

L’observation et la parole pour observer votre réalisation et exprimer vos émotions, ressentis, découvertes et enfin la mise en route pour intégrer tout ce qui s’est passé.

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Art-thérapie à Montréal : Les Impatients

Logo-Les-impatients2 octobre 2015 dans Canada, Journal
Les concepteurs des ateliers « Les Impatients » ont d’entrée de jeu, dans les années 1990, choisi une approche qui s’est rapidement démarquée de l’art-thérapie pratiquée à l’époque dans les institutions psychiatriques québécoises.
« La présence d’artistes professionnels comme animateurs dans les ateliers, les expositions présentées au grand public ont vite créé des remous dans le milieu de l’art-thérapie. Une volonté de pratique différente ouverte davantage sur le rôle de l’art comme moyen d’expression, de source de plaisir, d’affirmation de soi en dehors du contexte de la maladie a été mise en avant. » Sur le plan artistique, « c’est dans la foulée de la collection de l’Art Brut de Lausanne que la collection des œuvres produites en atelier s’est d’abord constituée. »
Les débuts ont été difficiles : le premier atelier « Les Impatients » existait depuis 1989 dans une salle anonyme de l’Hôpital LH Lafontaine (actuellement IUSMM, Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal). Il était plutôt ignoré d’un milieu médical peu intéressé. Cette situation a duré jusqu’à ce qu’à partir de 1992, une nouvelle instance, « la Fondation pour l’art thérapeutique et l’art brut du Québec », se mette en place de pair avec une nouvelle direction. Cette fondation acquiert alors un local hors les murs de l’hôpital LH Lafontaine qui met en contact une moyenne de 80 patients et anciens patients par semaine avec diverses autres personnes qui fréquentent les lieux et offre aux passants une vitrine insolite. C’est à cette époque qu’un psychiatre du nom de Pierre Migneault s’est intéressé à cet atelier et a déclaré à propos de ces personnes malades mentales : « Le seul fait de s’exprimer leur permet de quitter cet univers de l’inaccessible où elles se sont réfugiées et de se joindre à la communauté dite normale.
À partir de l’an 2000, la Fondation choisit l’appellation « Les Impatients » et dispose de plusieurs espaces dont ceux de la rue Sherbrooke.
Le Dr Pierre Migneault participe, le 19 septembre 2015 au dernier étage du pavillon Bédard de l’IUSMM, à la réunion fondatrice de Psy Cause Canada. Il propose à tous, à la fin des travaux, de descendre dans un lieu historique et quelque peu oublié dans les sous sols. C’est, nous dit-il, une visite qui s’impose pour la naissance de la section canadienne de Psy Cause International. Nous nous retrouvons ainsi devant la grande fresque et le chemin de croix de la chapelle de l’IUSMM réalisés par l’atelier des Impatients, il y a plus d’une vingtaine d’années.

03-Murale_II_Diane_Lenoir-(2)La signature de la grande fresque laisse entendre qu’elle a été peinte par Diane Lenoir en 1992, l’année où la Fondation a pris les choses en mains. Peut-on y voir le cheminement d’une longue cohorte des fous vers une terre promise ? Une métaphore du Nil, de Moïse et de la traversée du désert, voire du baptême et des apôtres qui vont enseigner les nations ? Paradigme de l’art-thérapeute qui prépare ses patients à la rencontre du monde ?
Le Dr Pierre Migneault a également attiré notre attention sur le chemin de croix de la chapelle réalisé, lui aussi, dans le cadre de l’atelier des Impatients. Les stations sont peintes et commentées. L’une d’entre elles (la quatorzième) pourrait être une source d’inspiration pour les fondateurs de Psy Cause Canada. La mise au tombeau dans l’attente de la résurrection insuffle une espérance qui pourrait être une métaphore de l’action à entreprendre après les deux années de gestation depuis notre congrès d’Ottawa en octobre 2013 : accompagner une nouvelle ère de la psychiatrie ? Accompagner, selon les termes de la Dr Suzanne Lamarre, co-coordonatrice de Psy Cause Canada, les mouvements du rétablissement et de la valeur ajoutée au patient ?
Des membres de la délégation de Psy Cause venue de France prolongent cette découverte des Impatients par une visite de leur galerie d’exposition au 100 rue Sherbrooke Est. Aujourd’hui, l’institution Les Impatients a fait du chemin. Elle est devenue, avec l’appui de l’Université de Montréal, en particulier du Pr Emmanuel Stip, et de la Dr Suzanne Lamarre, un vaste ensemble. Une recherche, effectuée dans les ateliers des Impatients et publiée en 2014, suggère que « les programmes d’art favorisent le rétablissement ; ils agissent à la fois sur la personne et la société, réduisent le stigma relié à la maladie mentale et favorisent l’augmentation de l’incursion sociale, du soutien social et de l’empowerment des participants. »
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