Art-thérapie sensibilisation santé mentale
Publié le jeudi, 23 août 2018
Par Gabrielle Lemire, journaliste
La santé mentale est un sujet préoccupant pour tous, surtout sur les campus universitaires et collégiaux. Randy Sidawi, un ancien étudiant du collège Algonquin a décidé de sensibiliser la population d’Ottawa à cet enjeu d’une façon colorée : l’art-thérapie. Les Ottaviens lui doivent l’initiative Paint therapy Ottawa, une journée où le grand public est invité à peindre au grand air sur la colline parlementaire.
C’est l’expérience qu’a vécue Sidawi avant de créer Art-thérapie pour la santé mentale qui l’a poussé à mettre sur pied ce projet. « L’aide que j’ai reçue quand j’ai dit au collège que je traversais ce que je pensais être une dépression, on m’a envoyé à un conseiller, qui n’était vraiment pas en mesure de me venir en aide. » explique Randy Sidawi. « Les conseillers sont sensés nous orienter dans nos études, nous guider, mais pas au niveau de la santé mentale. »
Selon Randy, les services et les ressources se sont grandement améliorés dans les dernières années, mais c’est leur accessibilité et visibilité qui serait à revoir. D’ailleurs, pas moins de 17 ressources et lignes téléphoniques sont présentées aux étudiants sur le site web des services de santé de l’Université.
Randy Sidawi était au collège et menait un quotidien de rêve avant d’être frappé par une dépression majeure. « Vu de l’extérieur, tout était incroyable. Je travaillais, je gagnais vraiment beaucoup d’argent. J’étudiais, j’étais probablement l’un de ceux connaissant le plus de succès à mon travail. Pourtant, il manquait quelque chose. Je n’arrêtais pas de me questionner. » Il explique aussi avoir eu des problèmes de sommeil ainsi que s’être surpris à pleurer au travail.
Un succès inattendu
À l’origine, l’événement n’était sensé être qu’une idée mais force est de constater que cette dernière a donné pour la troisième année consécutive quelques centaines de « peintres » d’un jour sur la colline parlementaire. C’est dans le cadre d’un cours de parole publique que Sidawi a décidé d’utiliser son expérience avec la dépression pour redonner à la communauté. « C’était sensé être hypothétique. On a créé un évènement Facebook et les gens ont commencé à aimer la page, à la partager et à identifier leurs amis dans les publications. » explique Sidawi. L’étudiant a donc pris la décision de créer un événement réel qui aurait bel et bien lieu sur la colline.
Des dons sont récoltés par l’organisme Paint Therapy remis à deux organismes pour la santé mentale : Do It for Daren et le Réseau ado, une initiative de CHEO.
L’art-thérapie, ce n’est pas nouveau
C’est l’importance récente accordée aux arts et à la culture par les médias et l’opinion publique qui a permis à l’art et à la psychothérapie de s’allier à nouveau pour pallier les problèmes de santé mentale dont on est de plus en plus témoins dans notre société.
Déjà en 1900, le public pouvait voir des oeuvres peintes par de gens souffrant de troubles psychologiques présentées en galerie à une « exposition d’art psychopathologique » à l’hôpital royal Bethlem à Londres. Cette thérapie par l’art est toujours d’actualité et des milliers de professionnels de la santé offrent de suivre ce type de traitements alternatifs aux médicaments. C’est ce que Randy recherchait. Dans le cadre d’un cours au collège, celui-ci crée un événement simple et accessible qui sensibiliserait la population d’Ottawa à la santé mentale.