Art-thérapie : la créativité au service des élèves perturbés

Logo-le-figaro.fr-santéJulie Carballo – le 22/01/2015
L’évaluation d’un programme de thérapie par l’art en Angleterre révèle les bienfaits de la création artistique sur les enfants éprouvant des problèmes d’intégration scolaire
L’art-thérapie, ou l’exploitation du potentiel artistique à visée thérapeutique, aiderait les enfants perturbés (troubles de l’apprentissage, de concentration, du comportement, manque de confiance…) à vaincre leurs difficultés, selon une récente étude réalisée par des chercheurs de l’université d’Oxford et publiée en janvier dans le journal The Arts in Psychotherapy.
L’équipe de scientifiques s’est penchée sur le compte-rendu d’un programme-test baptisé « Art Room » : neuf établissements spécialisés dispersés à travers l’Angleterre qui ont accueilli plus de 10 000 enfants depuis leur inauguration en 2002. Destinées aux élèves de 5 à 16 ans identifiés comme « perturbés et nécessitant un support émotionnel et comportemental » par leurs instituteurs, ces structures procurent aux enfants un environnement créatif et positif à travers lequel ils peuvent « apprendre, s’exprimer et réaliser à travers l’art », explique Melissa Cortina, psychologue et consultante à l’« Art Room » d’Oxford, en Angleterre. « Dessin, peinture, danse, théâtre ou encore musique, toutes les formes d’art sont mobilisées au service des enfants », précise-t-elle.
Des questionnaires ont été remis à 169 élèves intégrés au programme et à leurs professeurs, après dix semaines de séances régulières (une à deux fois par semaine). Les enfants ayant pris part à l’expérience d’art-thérapie « ont progressé dans tous les domaines », estiment les enseignants, qui sont 37 % à noter une réduction des difficultés toutes catégories confondues chez leurs élèves. Près de 41 % ont témoigné d’une diminution des problèmes émotionnels, 15 % ont signalé une baisse des problèmes de comportement et 24 % des instituteurs ont constaté une amélioration du comportement des enfants en société.

La confiance, clé de la réussite

Les chercheurs ont également indiqué une baisse remarquable des symptômes de dépression. Au début du programme, 16 élèves (soit 22 % des participants) ont été diagnostiqués comme « dépressifs ». Ils n’étaient plus que 4 % au terme de l’expérience.
« Les jeunes avaient aussi nettement plus confiance en eux, assure Melissa Cortina. La clé de la réussite repose sur la démarche créative qui permet aux enfants de retrouver leur assurance. Une fois qu’ils réalisent qu’ils sont capables d’accomplir quelque chose avec succès dans la « Art Room », ils reportent leur nouvelle confiance en eux sur l’école et leur vie quotidienne ». Les animateurs des « Art Room » travaillent sur les capacités d’adaptation sociale des enfants aussi bien que sur leur éducation ou leur rapport à l’autorité. « Le but est de les aider à se sentir à l’aise au sein de la classe afin de contribuer à leur réussite scolaire future », souligne la psychologue.

En France, l’art-thérapie est appliquée par un art-thérapeute qualifié et titulaire d’un diplôme reconnu par l’État mais « cette pratique n’a pas encore reçu d’échos très favorables dans notre pays et c’est dommage », estime Jean-Pierre Royol, docteur en psychologie clinique et président de la Ligue Professionnelle d’Art-Thérapie. Les patients profitant de ce type d’exercice dans l’Hexagone sont majoritairement des personnes de plus 60 ans, atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de la maladie de Parkinson. Ils représentent 49 % du public bénéficiaire, contre 29 % pour les moins de 18 ans, d’après les chiffres d’une enquête nationale réalisée par la faculté de médecine de Tours en 2012.

« C’est dommage car dans le domaine de la prévention de la violence, par exemple, l’art-thérapie peut aider le sujet à cesser de prendre pour cible le corps de l’autre ou le sien, en exprimant ses sentiments néfastes par l’intermédiaire du langage artistique », conclut Jean-Pierre Royol. Une bonne raison de faire entrer l’art à l’école ?
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Le son et la médecine – L’atelier du son – France culture

images31 octobre 2014 – 23 heures
Musique et soin, son et thérapie, médecine et son… voilà une thématique qu’il fallait qu’on aborde un jour (une nuit) dans L’Atelier du son. Quiconque a passé un examen médical sait que le son est fondamental. Que ce soit le silence encombrant d’un cabinet médical (surtout quand c’est vu du côté du patient), ou le bip-bip d’une machine qui mesure ceci ou surveille cela, ou une alarme d’une chambre voisine, ou la voix du thérapeute, le son est partout autour du soin, autour de patient, autour du médecin… Il y a cent ou mille émissions à faire en ce sens. Ce soir, on en fait une qui rassemble le Dr. Jean-Michel Issartel, qui a développé la méthode et le logiciel Hiperion, en collaboration avec un ingénieur du son, Emmanuel Favreau qui est présent aussi ce soir, ainsi qu’Isabelle Julian, secrétaire générale de l’Association française de musicothérapie, et Gaëlle Perrot-Brenzinger, infirmière qui a rédigé un mémoire sur le son dans le bloc opératoire.

Le son indique, le son inquiète, le son rassure, le son opère, le son crée le lien : l’usage et le sens du son, dans un cadre de thérapie, varient. On en tente un premier tour avec nos invités ce soir.

On a l’occasion ce soir de diffuser des extraits de l’album de Matmos « A chance to cut is a chance to cure », composé à partir de son d’opérations médicales. Les deux membres de ce groupe électro américain, Drew Daniel et Martin Schmidt, sont enfants de médecins…

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