BMP – Visage en deux parties reliées par un effet accordéon

BMP – Visage en deux parties, reliées par un effet accordéon
Quand je me suis levée, j’avais la sensation que mon visage partait en arrière, comme un accordéon. Je sentais la coupure en dessous du nez. C’est vraiment très anxiogène. Dans ces cas-là, on se demande ce que va être la journée. Voilà l’origine de ce tableau.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour concrétiser mon esquisse, je commence donc par dessiner le visage coupé en deux par cette forme d’accordéon. Dans ce mouvement, je percevais plusieurs couleurs, ce qui est positif. J’arrivais à refaire avec mes deux mains ce mouvement que je venais de dessiner, ce qui était rassurant.
Puis je continue mon ébauche en y rajoutant un cou, toujours dans le geste de l’accordéon, puis l’arrondi d’un dos. Je termine en rajoutant deux mains, ces mains qui m’ont permis de refaire ce mouvement d’accordéon pour le dessiner sur ma feuille. Au bout des ces mains, des bras légèrement déformés.
Je me sentais un peu rassurée. L’angoisse de ce matin était toujours là, mais un peu moins forte. Il me restait à ajouter les couleurs. Il me fallait juste laisser venir. Ce mouvement de couleurs, peu importe que celles-ci soient gaies ou pas, est le mouvement de la vie.
Je me suis baladée entre le marron, le bleu, le rouge, le kaki, le violet, le jaune, sans oublier l’orange et le vert, avec toujours une petite touche de dégradé.
J’ai apprécié de déposer ces couleurs. J’ai surtout apprécié de donner vie à ce mouvement accordéon, à ce visage et à ce début de corps, qui petit à petit m’ont rassurée sur l’anxiété qui était la mienne. Toutes les finitions ont été faites aux feutres à pointes fines.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette création a été conçue sur une feuille blanche d’un format de 36X46 cm, comme médium de la peinture aquarelle, un crayon HB pour dessiner mon esquisse et pour finir des feutres à pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre création ?

J’observe ma production. Dans ma tête, je me sens plus libre et moins dans l’étouffement de ce matin au réveil et moins dans l’anxiété. Parfois, je me dis que déposer des couleurs est comme un pansement.
Je suis émue car je peux encore dessiner.
Je reste très fatiguée et fragile, mais ça ce n’est pas le plus important. Car du moment que je peux avoir ces RDV avec la matière et mes crayons.
Que les mouvements de recevoir et de partagés existent encore ! que je peux sourire à cette vie ! le reste … 🙂

BMP – Un gentil fouillis au travers d’un visage

BMP – Un gentil fouillis au travers d’un visage

Les locutions prépositionnelles à travers et au travers (de) confrontent la recherche linguistique à un défi qui nous paraît exemplaire à plus d’un titre. Certains synonymistes (par exemple, Bénac 1956 : 964 ; cf. aussi le TLF) soutiennent que si à travers « suppose un passage vide, libre, ou un jour », au travers (de) suppose, au contraire, « un passage qu’on se fait entre des obstacles ou en traversant, en pénétrant un obstacle ». D’autres auteurs, comme Dupré (1972 : 2579-2580), Grevisse (1986 : § 924), Hanse (1983 : 943-944) ou Spang-Hanssen (1963 : 231-233), plaident, à l’inverse, pour une « synonymie grammaticale » entre les deux expressions.

Là encore, j’ai laissé venir des morceaux, encore des morceaux, car ces morceaux on peut les placer comme on veut tout en leur donnant la forme que l’on souhaite. Donc, pour cette fois-ci, je désirais prendre plaisir à faire apparaître comme une espèce de fouillis. Mais le coloré sera de mise.
L’idée était de donner vie à une production en forme cubiste qui arrive en général quand je me sens un peu en fouillis dans ma tête.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée était là, mais je devais rajouter un petit truc en plus, ce visage sera dessiné avec une bouche de travers, elle sera positionnée sur le côté. Les yeux seront dessinés de face mais l’un d’entre eux sera légèrement en train de loucher. Quant au nez il sera mélangé dans les autres formes que je rajouterais au fur et à mesure.
Voilà l’idée, seulement l’idée chez moi peut varier au cours du temps. Mais l’important est que ce gentil fouillis apparaisse. C’est important car c’est le titre de ma composition.
Je commence donc par dessiner la position des deux yeux, puis cette bouche de côté. Puis je continue en rajoutant un nez qui sera mélangé dans toutes les autres formes diverses. Le nez n’était pas l’organe le plus important à ce moment précis.
Une fois le visage terminé, je continue mon esquisse en rajoutant un semblant de cou, toujours avec des morceaux, puis un début d’épaule, mais là sans morceaux. Le fouillis était là, et je devais le faire apparaître également à travers les différentes couleurs que je déposerais sur mon ébauche. Celles-ci je les ai choisies au hasard, car le fouillis, c’est un peu ça, un peu de tout, mais rien de bien précis.
A ce moment là, je n’arrivais plus à bien réfléchir puisque qu’en moi il y avait comme un léger brouillard, semblable au fouillis de mon esquisse. Mais cela n’avait pas d’importance, parce que ce mouvement que j’apprécie tant et qui retranscrit la vie, était présent ! De même que le plaisir de mettre en avant le cubisme.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 X 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour faire naître mon esquisse, de la peinture aquarelle, et pour terminer des feutres de couleurs. Toutes les finitions ont été faites aux feutres de couleurs à pointes fines.

Que ressentez-vous face à votre création ?

J’observe ma création, je me sens penchée et loin de mes pieds, ça me faire rire. Mais je ne sais pas pourquoi, du moins je n’en ai pas de souvenir. Le plaisir est présent quand je regarde ma production.