BMP – Quand le temps se perd !

BMP – Quand le temps se perd !
Même si, comme je l’ai déjà dit, j’essaie d’avancer toujours un peu plus, de faire chaque jour un pas de plus, il m’arrive hélas de me perdre dans ma tête, mais aussi avec le temps.
C’est quelque chose qui, depuis les complications médicales, perdure, parfois de manière violente, parfois un peu moins. Et de temps en temps, c’est gérable.
Par moment, je me dis que c’est l’une de mes parties émotionnelles  qui se manifeste, mélangée avec le moi Béatrice présent. Des dissociations, j’en ai tous les jours, mais jamais les mêmes. Occasionnellement, je m’amuse en disant qu’elles pourraient remplir tout un livre de couleurs multiples, de dégradées et même faire naître de nouveaux tons et donc inconnus. Je souris en écrivant cela, je perçois sur cette feuille qui m’est parfois trop blanche une nuée de couleurs toutes différentes. Un mouvement chaud, soyeux et doux.
C’est une façon de regarder cette situation plus calmement. Je ne me plains pas, mais échanger sur ce fait, au moins l’aborder, cela peut aider à le vivre avec moins de frayeurs. Mais aussi cela pourrait peut-être rassurer les personnes qui vivent avec des dissociations et qui n’osent pas en parler ou échanger etc. et cela pour plusieurs raisons. Le « aucun jugement » et de mise.
Je vais, en conséquence en ce jour, trouver une forme pour évoquer « se perdre dans le temps ».

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour concrétiser mon ébauche, puisqu’il s’agit du temps, je voulais incorporer des heures, des pendules, former également des morceaux, car tout part en vrille quand je suis dans un autre moi-même.
Surtout je ne devais pas oublier de rajouter du mouvement, pour évoquer ce passage du passé au présent, du présent au passé. Le présent par exemple, c’est le fait d’avoir pu mettre en forme cette création. Je me devais de rajouter un corps de femme légèrement en mode morceaux, car quand je me dissocie je me perçois ainsi.
J’ai commencé, au départ, par dessiner ce corps, puis j’ai positionné mes pendules et  j’ai terminé par toutes les autres formes. Pour recouvrir mon esquisse de sa couleur, comme médium de la peinture aquarelle et des feutres aquarelabes.
Quelques finitions ont été faites aux feutres noirs par-ci et par là.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm.
Comme médium de la peinture aquarelle et des feutres aquarelles. Un crayon HB pour mon esquisse. Un feutre noir pour quelques finitions.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

J’observe ma production posée sur le chevalet. Je me demande qui peut se rendre compte que j’ai abordé les dissociations et le temps… Et là, je me sens rassurée. En fait, quand j’arrive à dessiner sur les dissociations, ces dernières m’effrayent moins. J’apprécie de dessiner une touche d’humour, mais surtout aussi à faire naître une composition hors du commun.
Finalement, nous sommes toutes et tous uniques, c’est cela aussi qui forme notre empreinte !

BMP – Un corps de dos et qui part en morceaux

BMP – Un corps de dos et qui part en morceaux
Je reste dans les morceaux. Je voulais un corps de dos dont les morceaux se détacheraient. C’était ce mouvement de détachement et de morceaux qui se séparent, qui me plaisait. Je pensais qu’ainsi, la douleur qui est en moi, tout ce qui me fait mal, allait disparaitre pour toujours. Que ces morceaux, qui se décollaient du corps, allaient mourir en s’envolant ! Je trouvais que, ce matin, cette manière de percevoir les choses était  positive. Enlever le mal par le biais de la couleur ! En même temps je sais que rien ne pourrait être remplacé. Ce sera un vide positif, ce qui est rarissime pour moi, car je ne supporte pas le vide quand il se présente. Ce sera donc un vide positif et exceptionnel !

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’ai commencé par dessiner le début du corps de dos. Ce geste ne m’a pas gênée ou angoissée, parce que je me perçois ainsi : en morceaux des pieds à la tête !
De dos, avec un visage de profil, car je trouvais cet ensemble de mouvements sécurisant, d’autant qu’ainsi on ne pourrait pas apercevoir une émotion sur le visage. Une fois le début du corps apparu sur ma feuille, je me suis amusée, par la suite, à positionner les divers morceaux de ce corps qui s’envole.
Je retranscrivais ainsi la douleur, mais personne ne pouvait s’en douter. Juste une émotion sera présente. Ah, j’apprécie cette idée, transformer la souffrance, la douleur dans de l’émotion. Alors tout le reste disparaît en silence.
Je n’aime pas les silences, mais parfois quand ils se présentent ainsi je l’apprécie, mais juste dans le mouvement de mon crayon, des formes et dans les couleurs. Mais pas dans celui de la vie !
Mais pour cela, il était nécessaire que je dépose de la couleur avec comme médium de la peinture aquarelle et des feutres aquarélables. Un vrai plaisir de déposer les tons hétéroclites. Je recouvrais mon ébauche de douceur et de positif ! Pour cela, la promenade s’est faite à travers le bleu, l’orange, le jaune, le marron, le rouge, le rose foncé sans oublier de rajouter un mouvement de mélange pour apporter cette touche de bien-être. Plus j’avançais dans mes couleurs et plus je me sentais apaisée. Les morceaux détachés ne devaient pas aller dans tous les sens, cela devait rester canalisé. Un geste qui permettait à l’apaisement de montrer le bout de son nez dans mon cerveau pour ensuite passer dans ma tête ! Cela me fait rire, parce que je me dis que j’ai vraiment une manière curieuse de fonctionner. Le corps et les morceaux sont colorés et cela, ça fait du bien ! Pour bien terminer ma composition, les finitions ont été faites aux feutres noir et gris.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Une création conçue sur une feuille 36 x 46 cm. Comme médium : un crayon HB pour mon esquisse et de la peinture aquarelle. Un feutre noir et gris pour les finitions.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Dans ma tête, je ne me sens pas angoissée, j’apprécie les morceaux qui se trouvent sur ma feuille. Ce corps bien qu’il soit en morceaux ne souffre pas ! Le positif se fait entendre dans ma tête !