BMP – La femme instrument assise dans son fauteuil

BMP – La femme instrument assise dans son fauteuil
Dans ma tête, j’avais envie de méli-mélo. Une manière d’exprimer ce qui se passe en ce moment dans ma vie, du bien, du moins bien et du rien ! Un dégradé de tons différents !
Mais le but concernant cette forme, était qu’elle devait faire apparaître une émotion esthétique et non une espèce de mal-être.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Méli-mélo, cela évoque les mélanges. Cela peut partir un peu dans tous les sens, mais malgré tout, cela doit rester cadré dans l’intérieur d’une forme. Pourtant, j’ai choisi de dessiner une forme de corps dans laquelle on pourrait bien se perdre. Ce qui pourrait provoquer cet effet, ça sera le mélange de tous mes traits, de toutes mes courbes, de tous mes arrondis, en ajoutant cette petite goutte de magie qui apporte la transformation. Ce fut le mélange d’un instrument dont il est  impossible de trouver le nom, il sera encastré dans cette forme qui donnera naissance à un corps de femme instrument.
Pour terminer, cette forme d’une femme adulte sera assise dans un fauteuil dont la forme sera également mélangée dans la forme générale de cette nouvelle création. Tout était là ; je m’amusais déjà en la faisant naître sur la feuille qui était devant moi, feuille qui n’attendait que cela, être le support qui fera parler cette émotion esthétique ! Mon mal-être, à ce moment précis, était beaucoup moins présent. J’étais en train de donner vie à cette ébauche dansante dans un méli-mélo. Ce drôle de corps de femme instrument, assise dans son fauteuil, n’attendait plus qu’à être recouvert de son manteau de couleurs.
Pour cela, j’ai sorti la peinture aquarelle. Je me suis promenée dans les tons jaune, jaune-vert, violet, dans les tons orangé, orangé-jaune ; sans oublier une goutte de marron clair, marron foncé, de rouge, rouge rose. Ce méli-mélo me faisait du bien dans ma tête, mais ce qui me faisait également du bien, c’était ce que moi, je cachais derrière cette forme, c’est-à-dire un mal-être, indiscernable par les yeux des autres. Cela est rassurant, sécurisant pour moi, de ne pas transmettre le mauvais. Cela me fait sourire. L’émotion était là, ainsi que  plaisir de recouvrir mon esquisse de son manteau. Les finitions ont toutes été faites aux feutres noirs et gris.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm. Comme médium : de la peinture aquarelle, un crayon HB pour donner naissance à mon ébauche ; un feutre noir et un feutre gris.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

Je me sens sourire. Mon mal-être est moins fort, ce sont les couleurs qui ont pris le devant et qui sont plus fortes. Finalement la douceur est présente ! La thérapie par la couleur me parle dans ma tête !

BMP – La tristesse d’être encore hospitalisée

BMP – La tristesse d'être encore hospitalisée
C’est remuant les hospitalisations, je n’aime pas, d’ailleurs qui aime ça ? Ça bouscule les projets, surtout que j’en ai deux gros en route. Je dois m’organiser autrement, en particulier pour les ateliers que je continue, tant que ma santé le permet.
Quand trop de choses s’accumulent cela devient une source d’angoisse.
En ce qui concerne cette hospitalisation, j’y vais pour être rapiécée ! Je n’écris pas, pour être soignée, car c’est plus complexe. Mais de l’écrire fait sortir une petite pointe de positif et c’est déjà ça. Comme cette nouvelle hospitalisation me rend triste et pas trop bien, je me suis dit que j’allais prendre mes crayons et en faire naître une création.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Après un petit moment de réflexion, puisque cette hospitalisation touche mes émotions de dessiner un cœur qui est triste. Mais pour ajouter un petit plus, celui-ci jouerait de la musique triste. Car ceci exprime bien mon état actuel : tristesse et anxiété.
Je commence alors par donner vie à la forme de cet organe avec des bras et des jambes. Comme il pleure de tristesse, je symbolise cela par un violon, d’où sortiront des notes tristes.
Quand je dessine, certes, je suis triste, mais en même temps, sur le moment même, il y une petite sensation d’apaisement qui se pointe très timidement. Ce que je souhaitais, c’est que celui-ci ne s’enfuie pas de ma tête. Mon cerveau, ça je ne le sens pas, ce n’est pas la première fois, un peu comme ci celui-ci s’était mis en mode fermeture, je ne veux rien sentir de négatif. Je souris, trop bizarre mon fonctionnement. Dans ma tête cette image de mon cerveau n’existe pas par moment.
Mon esquisse a pris forme sur ma feuille, je devais y déposer les couleurs violettes et rouge qui me parlaient dans ma tête. Comme un pansement d’apaisement, un peu pour rassurer ce cerveau qui a tout bouclé pour ne rien sentir de négatif ! Le simple fait de déposer les couleurs, a ralenti les battements de mon cœur, qui depuis quelques jours, bat la chamade ! Mon esquisse a trouvé ses couleurs, et je me suis promenée dans le violet, la couleur rouge, un léger marron, une goutte de rose, une petite goutte de la rosée du matin !
Quant aux finitions, elles ont été faites aux crayons de couleurs.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm.
Comme médium de la peinture aquarelle. Des crayons de couleurs pour les finitions. Un crayon HB pour mon esquisse.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

Je regarde ma production, dans ma tête, j’appréhende cette hospitalisation, mais je sens plus forte dans ma tête, cette pointe d’apaisement, qui est apparue timidement durant ce temps, Dans mon cerveau, je me sens moins rétrécie.