BMP – Un escargot, en forme de visage, à la bouche rouge

BMP – Un escargot, en forme de visage, à la bouche rouge
Une production que je vais proposer pour l’association EgArt.

Mon idée était de déformer le dessin habituel d’un escargot et de le remplacer par autre chose. Cette idée m’est venue, car en ce moment, dans mon jardin, il y a encore des escargots qui se baladent et qui grignotent les feuilles des plantes.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Dans ma tête pour faire naître cette esquisse, je faisais la relation avec l’idée de rester bien au chaud dans la coquille. Je pensais mettre plein de couleurs sans trop réfléchir à l’endroit où je les mettrais.
De fait, la coquille était comme un petit cocon où la chaleur était présente et qui servirait de refuge au visage humain qui y « habite ». La personne pourrait s’y cacher et se reposer.
L’image de cette coquille-cocon me plaisait bien et donc j’avais envie de la retranscrire sur ma feuille.
Me voilà donc à dessiner la coquille, l’idée de l’arc-en-ciel se montrait en moi, pour exprimer cette douce chaleur qui émanerait de cette coquille.
Ensuite, je suis passée à l’étape de faire apparaître la forme d’un visage, avec un nez et cette bouche rouge, les yeux étant à la place des antennes.
A ce moment-là, une autre idée est venue. Je me suis demandée pourquoi ne pas mélanger des formes réalisées avec les crayons aux pointes fines, avec la peinture aquarelle. Je trouvais mon idée sympa. Je ne me demandais même pas si le mélange de mes deux idées donnerait quelque chose d’harmonieux, une fois ma création terminée.
Le plus important était que les couleurs soient bien présentes, mais aussi que la coquille soit un petit cocon chaleureux, dans lequel le visage humain pourrait se cacher pour se reposer.
Une fois mon ébauche achevée, je suis passée à la phase de déposer des couleurs, mais avec ce mélange de peinture aquarelle et de crayons à pointes fines.
J’ai donc commencé par recouvrir la coquille, légèrement dans les tons de l’arc-en-ciel. Dans ma tête ceci me parlait bien et c’est ce que je voulais. Je suis passée ensuite à faire apparaître tous les petits motifs toujours dans les couleurs. J’imaginais en même temps cette chaleur, cette douceur dans cette coquille, j’appréciais ce moment de déposer toutes mes couleurs sur ma forme. Je prenais mon temps. Plus j’avançais et plus je voulais continuer encore et encore.
Pour les finitions, qui sont faites aux crayons à pointes fines, mon envie était de faire parler ce bien-être de plus en plus, comme pour saisir toute ma production.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle. Crayons de couleur à pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe ma production sur le chevalet et dans ma tête je ne perdais pas de vue que dans cette coquille on pouvait s’y cacher, se mettre en boule pour se reposer. Par moment je me sentais comme balancée dans mon cerveau d’un léger mouvement, comme pour appeler et faire parler cette douceur.

BMP – Le reconfinement

BMP – Le reconfinement
Je ne supporte pas ce reconfinement, moins que le premier et pourtant il est important pour nous tous.
Dans ma tête la réalité des événements sèment la pagaille.
Les angoisses sont en boucles, tout comme la pulsion de mort, la lassitude et la solitude.
J’ai beaucoup de mal à percevoir le positif autour de moi. Si j’essaie de réfléchir, ça fait un effet de yoyo dans ma tête. J’ai ma tête qui monte et qui descend.
A nouveau, je ne ressens pas la faim. Par contre boire du jus de pamplemousse toute la journée ça oui. Ce liquide qui recouvre ce trou que je sens en moi.
Mon portable n’est pas vraiment une sécurité, ni même un ami. Il sonne le vide, les silences, ou alors ce sont les mauvaises nouvelles qui l’emportent et qui engloutissent tout.
Le coronavirus est devenu un déstabilisateur, un bouffeur de cerveau ; tout est en remue-ménage et en constante remise à jour. Alors du coup, je n’ai plus de repères, plus rien de stable.
Dans ma tête, même les silences m’agressent.
En ce qui concerne le bénévolat, comme pour tout le monde, c’est en dents de scie. On est en survie. Les consignes changent d’un jour sur l’autre, un jour on peut et le lendemain on ne peut plus. C’est le monde à l’envers. On est censé aider les personnes fragiles et seules, dans ces moments difficiles. Mais rien n’est stable. La moindre demande engendre des écrits encore et encore aux administrations et on attend la réponse.
Je me bats pour laisser en place l’atelier d’arts plastiques en petit groupe, je trouve que c’est important. J’en ai fait part à la présidente de la TJM, on attend la réponse de la préfecture. Pour les autres asso c’est interrompu, il n’y a aucun atelier sur place dans les murs des associations.


Le RDV avec mon psy, ne me semble pas assez fort. Tout comme pour les autres événements. Tout le monde est à l’envers avec ce coronavirus. Je m’attends à chaque instant que mes RDV changent ou soient annulés. Tout comme le traitement pour le cancer a déjà été reporté. Rien de stabilisant, et ça m’angoisse fortement, la crainte, les questions etc.. ne me quittent plus. Peut-être que l’on fait comme si le danger n’existait pas, mais la sécurité elle aussi, n’existe plus.
Mon petit rayon de soleil, c’est prendre mon crayon et dessiner. Mais je dois surtout essayer de ne pas me poser des tas de questions car si je fais cela, je ne sais plus qui je suis dans l’instant présent. Aussitôt, je me sens agressée.
Le blogue est là mais j’ai cette impression de le rendre triste. Mais quand je m’y plonge, il me semble qu’il reste très fort, qu’il est ma limite, qu’il n’est pas dangereux pour moi.
Le monde extérieur est difficile à vivre, il suffit de regarder les informations. Tout comme c’est difficile en ce moment de vivre dans mon cerveau et dans ce corps.
Ma production retranscrira ce deuxième confinement.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Pour mettre en route cette esquisse, il n’y avait pas “le beau” dans ma tête, et je sais que je devrais refaire un autre dessin plus tard, plus positif. Mais aujourd’hui, je n’y arrive pas.
Mon idée était donc de faire une forme à partir de ma phrase : mon portable n’est pas vraiment une sécurité ou même un ami. Il sonne le vide, les silences, ou alors ce sont les mauvaises nouvelles qu’il engloutit.
Ce téléphone est le lien avec le monde extérieur, ce monde qui pour le moment me semble agressif et insécure. Peut-être que si j’arrivais à mettre mon mal-être sur la feuille, il se détacherait de moi et je pourrais regarder ce qui se passe autrement.
J’ai dessiné la forme de ce téléphone, avec cet effet de vide, de tristesse. Le mal-être, je l’ai représenté par cette forme humaine, prête à sauter, qui observe tout cet ensemble, et le sang rappelle la pulsion de mort. Pour mettre en scène le coronavirus, j’ai dessiné le haut d’une bouteille de désinfectant et le tuyau par où passe la solution.
Pour les couleurs, elles seraient malgré tout assez gaies, du bleu, du jaune de l’orange, histoire de montrer que tout n’est pas noir. Pour le reste, elles sont un peu plus violentes. Je souhaitais mettre cette empreinte, traduire ce que je ressens dans ma tête en ce moment, avec ce mal-être généralisé. Les finitions ont été faites aux crayons noirs, et rouge cerise.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle. Feutres de couleur.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’ai fini ma production, je me sens pas au top, mais une lueur réchauffe l’intérieur de ma tête. J’ai déposé sans agresser qui que ce soit ce qui me travaille en ce moment. Après je voudrais que l’effet calme soit plus présent et plus fort, que ce soit le positif qui prenne le dessus. Je m’y accroche !
Je compte bien refaire une autre production mais elle sera plus en mouvement plus rassurant mais aussi plus apaisant !