BMP – Les mains du partage


Je souhaitais refaire un dessin sur le mouvement des mains, car le dernier que j’avais fait en voici le lien BMP – Jeux de mains, n’a pas fait vraiment naître une situation riche en émotion dans le présent.
C’est je trouve le passé qui s’est exprimé dans ce dessin et cela m’a un peu attristée, parce que ce n’est pas ce que je voulais transmettre.
Quand je réfléchissais à ce dessin, ma première pensée a été de créer des mains qui expriment le partage et qui montrent les émotions que l’on peut ressentir. J’en reviens à la relation humaine, car ce sont bien des émotions fortes qui apparaissent lors de mes échanges avec les personnes migrantes. Il se passe dans ces moments-là comme une transmission, on reçoit quelque chose et il y a aussi une acceptation. Cela (cet échange) se confirme également dans leurs dessins, mais aussi dans les sourires, dans leur gentillesse, dans l’écoute, dans leurs gestes. C’est dans leurs attitudes en générale. C’est cela que j’aurais dû exprimer dans mon dessin précédent des mains.
Donc dans ce dessin, je devais faire apparaître plusieurs mains dans des postures différentes, pour montrer que celles-ci font des gestes différents.
Puis je devais chercher un petit détail qui ferait parler cette force qui se passe dans nos échanges etc. Et là j’ai pensé à des espèces de racines qui seraient reliées à toutes ces mains.
Des racines comme celles des arbres, car je trouve que celles-ci représentent bien cette force et cette longévité.
Ces racines qui peuvent être parfois très longues, très profondes, et qui sont difficiles à détruire, ce qui montre bien la force qui est en elles.
Cette force de caractère de toutes ces personnes migrantes retranscrit également cette force de vouloir se battre pour rester en France. Apprendre le français pour également mieux partager mais aussi pour comprendre les autres personnes. C’est une marque de respect je trouve.
J’ai choisi les mains comme forme, car je trouve que c’est par celles-ci que l’on peut se faire une idée des personnes. Je m’explique : une personne qui vous serre la main alors que celle-ci n’a aucune force, qu’elle glisse dans la votre, pour moi, cela reflète une personne « molle » etc. J’aime bien serrer des mains dans lesquelles je sens de la confiance et non des doutes. Quand je serre la main de toutes ces personnes réfugiées et bien je ressens une certaine fermeté positive, c’est franc et sûr. Leurs mains ne glissent pas dans la mienne, on sent qu’on est dans le présent et qu’une relation humaine est là, et non du semblant ou autre. Et je dirais que cette attitude fait également partie des émotions qui se transmettent.
Et en ce qui me concerne, c’est ce que je voulais exprimer : cette force positive qui se dégage quand je suis en relation avec ces personnes migrantes. Cette relation humaine qui se passe.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc commencé par dessiner les premières mains qui se trouvent en bas de ma feuille. Dans une position un peu comme des racines, de manière à faire apparaître ce qui est fort et ce qui se dégage. Puis je suis remontée doucement vers le haut de ma feuille, tout en dessinant des mains dans le mouvement. Et le fait de les dessiner proches les unes des autres, met en évidence cette notion de partage. Mais je voulais que cela soit représenté discrètement.
Pour concevoir le manteau de mon esquisse, j’avais cette peur qui revient sans cesse que l’aquarelle allait comme gommer certains détails, en le recouvrant de couleur.
Et pourtant je voulais y incorporer de la couleur. Je devais donc travailler sur les nuances, c’est-à-dire par moment plus dans le foncé ou dans les tons clair. Ainsi les détails apparaîtraient, détails qui resteraient en gris.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 7B, HB.
Aquarelle

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En observent mon dessin, je me disais que celui-ci fera partie des peintures que j’aimerais exposer avec les autres productions que j’ai faites en rapport des personnes migrantes. Ce sont des mains positives et qui existent dans le présent.
Je ne ressens pas d’angoisse non plus. Je rajouterais la situation de bienveillance qui est là, dans les deux sens.

BMP – La mer et sa vague bleue en mouvement


Un petit dessin à la peinture aquarelle, avant de partir à l’association de « La table de Jeanne-Marie » pour accompagner les personnes immigrées à une partie de foot.
Hum, oui « j’encadre » parce ce que si je joue vous ne me retrouverez plus :)) mais peut-être que à voir 🙂 …
Le temps est bien mitigé ce matin, mais il ne pleut pas et ça c’est agréable.
Donc dans ma tête ce matin ce sont les couleurs orange, bleue, et jaune qui sont là, qui s’expriment. Prendre mes pinceaux, va me permettre d’en fixer la trace.
Par ailleurs, on m’a proposé un projet d’exposition avec une autre association, sur les moments de peinture que je propose à l’association de “La table Jeanne-Marie“ et je me dis que je ne dois pas décevoir. Mais cela m’angoisse terriblement. Alors je cogite je fais le tour de la question.
Pour en revenir à mon dessin je me suis dit que de belles couleurs sont présentes dans la tête et que j’allais en faire quelque chose, créer un tableau avec elles.
J’ai commencé par étaler mon orange, agrémenté de jaune, mais subitement j’ai visualisé des agrumes. Alors avec cette image, j’imaginais des odeurs qui partaient et venaient, comme la mer au moment de la marée basse et que toutes les odeurs marines se précipitaient pour la suivre et puis pour revenir, toujours avec la mer qui entre temps était redevenue plus agitée.
Ceci explique le titre de mon dessin : la mer et sa vague bleu en mouvement.
Une fois, le jaune et l’orange posés sur ma feuille, me voilà partie avec une petite lichette d’un léger violet. Et puis ça a été le tour du blanc et je suis revenue sur la couleur orange. Le tout accompagné avec le mouvement de mon poignet.
J’ai continué en prennent la couleur bleue, pour faire naître cette seule vague bleue, avec derrière un espèce de nuage blanc de folie.
Et voilà un tableau qui, je dois le dire, est apparu sans que je n’ai vraiment de forme en tête. Ce matin, seules les couleurs étaient là.
J’aime quand je peux exprimer celles-ci qui me parlent sous la forme d’un tableau, et surtout si ces couleurs sont douces. Et j’aime aussi ces petits mélanges de couleur, qui se créent à mon gré.
Voilà ce qui me plaît : prendre mes pinceaux à n’importe quelle heure, à n’importe quel moment, et partir comme en promenade avec eux pour inventer de nouveaux manteaux de couleurs. Je dirais que c’est un tableau que l’on peu aussi retourner dans l’autre sens. On découvre un autre paysage.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Aquarelle.