BMP – La danse contre la morosité du temps


Je voulais faire apparaître dans cette composition, du rythme, des courbes, de l’action, du remous, de l’élan et de la gaîté à l’intérieur d’un groupe. Le tout enrobé de couleurs.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

L’idée était de dessiner des corps, qui sont enchevêtrés avec des morceaux qui s’entremêlent, des corps qui se retrouvent en entier. Une peinture où, comme dans un nœud, on sentirait la joie déborder. Mais je voulais malgré tout une forme bien centrée au milieu de ma feuille, à partir de laquelle le reste pourrait virevolter, mais sans que cela ne parte dans tous les sens.
Et il fallait que ça bouge, que ça danse. Emmener un peu de soleil pour couvrir ce temps morose qui s’est installé pour le moment.
J’ai donc commencé par faire apparaître les deux premiers corps, (Jaune et vert) qui seraient comme la base du début de la danse, de cet élan de tous ces corps que j’allais ensuite dessiner, en observant la naissance de chaque mouvement, ce qui les différencient les uns des autres.
Je devais faire apparaître de l’harmonie dans cette peinture. J’avais en tête que les formes des corps devaient aller avec les couleurs, que celles-ci devaient participer à ce rayon de soleil que je souhaitais apporter.
Pour les couleurs de mon esquisse, j’étais attirée par un méli-mélo. Je voulais faire en sorte que les différents corps qui étaient en entier puissent s’exprimer et emmener de la vie dans leurs déplacements. Je me suis amusée à faire des mélanges sur ma palette, je cherchais à faire apparaître une couleur inconnue. Quant à savoir pourquoi, je ne le sais pas moi-même, mais c’est mon éternelle recherche du magique 🙂

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Aquarelle conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 7B, 3B.
Aquarelle, feutre de couleur noir.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En observant mon dessin, je trouve que le noir et le gris léger, apportent une petite touche de plus pour la finition.
J’avais du rire en moi, car je me disais que si ce n’était pas trop difficile à dessiner les formes, par contre peindre c’était autre chose pour ne pas s’emmêler les pinceaux… Mais je dois dire que j’ai passé un bon moment 🙂 et puis ma danse a fonctionné le soleil est là par rayon !

BMP – Les mains du partage


Je souhaitais refaire un dessin sur le mouvement des mains, car le dernier que j’avais fait en voici le lien BMP – Jeux de mains, n’a pas fait vraiment naître une situation riche en émotion dans le présent.
C’est je trouve le passé qui s’est exprimé dans ce dessin et cela m’a un peu attristée, parce que ce n’est pas ce que je voulais transmettre.
Quand je réfléchissais à ce dessin, ma première pensée a été de créer des mains qui expriment le partage et qui montrent les émotions que l’on peut ressentir. J’en reviens à la relation humaine, car ce sont bien des émotions fortes qui apparaissent lors de mes échanges avec les personnes migrantes. Il se passe dans ces moments-là comme une transmission, on reçoit quelque chose et il y a aussi une acceptation. Cela (cet échange) se confirme également dans leurs dessins, mais aussi dans les sourires, dans leur gentillesse, dans l’écoute, dans leurs gestes. C’est dans leurs attitudes en générale. C’est cela que j’aurais dû exprimer dans mon dessin précédent des mains.
Donc dans ce dessin, je devais faire apparaître plusieurs mains dans des postures différentes, pour montrer que celles-ci font des gestes différents.
Puis je devais chercher un petit détail qui ferait parler cette force qui se passe dans nos échanges etc. Et là j’ai pensé à des espèces de racines qui seraient reliées à toutes ces mains.
Des racines comme celles des arbres, car je trouve que celles-ci représentent bien cette force et cette longévité.
Ces racines qui peuvent être parfois très longues, très profondes, et qui sont difficiles à détruire, ce qui montre bien la force qui est en elles.
Cette force de caractère de toutes ces personnes migrantes retranscrit également cette force de vouloir se battre pour rester en France. Apprendre le français pour également mieux partager mais aussi pour comprendre les autres personnes. C’est une marque de respect je trouve.
J’ai choisi les mains comme forme, car je trouve que c’est par celles-ci que l’on peut se faire une idée des personnes. Je m’explique : une personne qui vous serre la main alors que celle-ci n’a aucune force, qu’elle glisse dans la votre, pour moi, cela reflète une personne « molle » etc. J’aime bien serrer des mains dans lesquelles je sens de la confiance et non des doutes. Quand je serre la main de toutes ces personnes réfugiées et bien je ressens une certaine fermeté positive, c’est franc et sûr. Leurs mains ne glissent pas dans la mienne, on sent qu’on est dans le présent et qu’une relation humaine est là, et non du semblant ou autre. Et je dirais que cette attitude fait également partie des émotions qui se transmettent.
Et en ce qui me concerne, c’est ce que je voulais exprimer : cette force positive qui se dégage quand je suis en relation avec ces personnes migrantes. Cette relation humaine qui se passe.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc commencé par dessiner les premières mains qui se trouvent en bas de ma feuille. Dans une position un peu comme des racines, de manière à faire apparaître ce qui est fort et ce qui se dégage. Puis je suis remontée doucement vers le haut de ma feuille, tout en dessinant des mains dans le mouvement. Et le fait de les dessiner proches les unes des autres, met en évidence cette notion de partage. Mais je voulais que cela soit représenté discrètement.
Pour concevoir le manteau de mon esquisse, j’avais cette peur qui revient sans cesse que l’aquarelle allait comme gommer certains détails, en le recouvrant de couleur.
Et pourtant je voulais y incorporer de la couleur. Je devais donc travailler sur les nuances, c’est-à-dire par moment plus dans le foncé ou dans les tons clair. Ainsi les détails apparaîtraient, détails qui resteraient en gris.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 7B, HB.
Aquarelle

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En observent mon dessin, je me disais que celui-ci fera partie des peintures que j’aimerais exposer avec les autres productions que j’ai faites en rapport des personnes migrantes. Ce sont des mains positives et qui existent dans le présent.
Je ne ressens pas d’angoisse non plus. Je rajouterais la situation de bienveillance qui est là, dans les deux sens.