Ce dessin est venu, alors que je réfléchissais sur le mélange des couleurs.
Dans ma tête, je me centrais sur le mélange, par forcément sur la forme qui pouvait apparaître. Quand je fais ces mélanges, je me dis que je peux à chaque fois découvrir encore plus, grâce à ces arc-en-ciel de couleurs.
Puis travailler sur le mélange, avoir le geste juste, le bon mouvement, verser juste ce qu’il faut, c’est aussi un moyen de faire travailler ma concentration, mais aussi de contrôler mon poignet.
Après pour observer et donner un sens à la forme qui se crée, je reste interrogative.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Lors de la création de mon esquisse, j’avais une envie, même si en principe je ne pensais pas à une forme, c’était de faire apparaître un cœur. Les premiers mélanges donnant naissance aux premiers battements.
Je me suis installée dans ma cuisine, la porte grande ouverte. La fraîcheur rentrait et j’appréciais.
1 – Ma feuille bien à plat devant moi sur la table, j’ai commencé par dessiner mes premières formes sans pour autant me demander ce que j’allais faire apparaître quand ce serait fini. Ne pas trop penser. me concentrer sur ce qui se passait avec les mélanges.
2 – Puis, au centre de ma feuille, j’ai dessiné des formes très petites. C’était l’envie de trouver une sécurité dans mon dessin : on pourrait s’y mettre à l’abri comme un caméléon qui se fond avec la couleur de ce qui l’environne, ou encore jouer avec les couleurs au moment présent, ou bien même encore jouer avec celle-ci.
3 – Puis un idée parasite est venue : et si on ne trouvait pas de sens à cette composition ? Si on s’amusait à vouloir trouver un sens ? Si on laissait les personnes qui regardent cette aquarelle en trouver un ? Si c”était le cas, est ce que je l’accepterai ?
Finalement je ne savais pas, mais je voulais continuer à créer des mélanges de couleurs encore et encore, sans arrêt, sans point final.
4 – Puis tandis que je continuais mon esquisse dans ces formes, mon poignet a commencé à faire faire à mon crayon des mouvements plus amples. Cela a apporté plus de force à ces battements dont je parlais dans le début de mon texte.
5 – Plus j’avançais dans le dessin de mon esquisse et plus je désirais utiliser ces mouvements plus larges, plus sereins, plus sécurisants. Ces formes attachées les unes aux autres, renforçaient cette sécurité.
Je sentais qu’il se passait quelque chose en moi, mais je n’en comprenais pas encore le sens. Je trouvais que finalement certes il y avait des formes, mais juste des formes. Cela ne m’empêchait pas de mettre des couleurs gaies mélangées avec des couleurs plus foncées.
6 –J’ai déposé plusieurs teintes dans mon assiette, du jaune, du bleu, du vert, du marron, du rouge, du violet et de l’orange. J’ai alors commencé par déposer une couleur pure comme du jaune et ce n’est qu’ensuite que j’ai commencé mes divers mélanges entre les couleurs déposées sur ma palette.
Plus les mélanges étaient présents dans ma palette et plus ma pulsion de vouloir continuer était là. J’en oubliais presque la forme de mon dessin et le sens.
Par contre je souhaite qu’une harmonie dans l’ensemble apparaisse.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Aquarelle réalisée sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Pour les finitions crayons Art Grip Aquarelle. Aquarelle, pinceau.
Que ressentez-vous face à cette aquarelle ?
En regardant mon aquarelle posée sur le chevalet, j’ai vu apparaître comme un visage avec une espèce d’oreille en l’air parmi toute cette panoplie de couleurs. Du coup, à l’aide d’un crayon, j’ai rajouté un œil et un début de bouche pour qu’ils puissent faire un clin d’œil.