BMP – L’explosion d’un corps

BMP – L'explosion d'un corps
En ce moment, je suis dans les morceaux et les éclats, alors, je souhaitais essayer avec la forme d’un corps.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Dans ma tête, j’avais du mal à percevoir cette image d’un corps qui éclate en morceaux. Mais mon idée était donc de faire naître un dessin contenant des morceaux qui, par moments, seraient attachés, ainsi que des éclats qui viendraient de ce même corps, mais qui se disperseraient autour de lui. À l’intérieur, j’y rajouterais un semblant de forme de côte tout comme des disques qui feront penser à un morceau de la colonne vertébrale.
Je souhaitais, malgré tout, que l’on puisse percevoir que c’est un corps.
Puis, comme parfois j’ai envie de faire exploser mon corps, ce n’est pas une idée qui tombe comme un cheveu sur la soupe !
Je commence donc par faire apparaître, en haut de ma feuille, un visage avec une bouche ouverte prête à sortir un son de voix. Des yeux sont présents, mais ils seront envahis par la couleur noire et de rouge. Ceci retranscrit la force de cet éclatement qui se produit. Ensuite, j’ai continué en dessinant un cou puis les épaules des bras et des mains et là, j’y incorpore le mouvement d’être en morceaux, ou de partir en plusieurs éclats et ça jusqu’au bout des doigts.
En dessinant mon esquisse, je ne me sentais plus dans un corps en entier, je n’avais même pas cette angoisse qui, par moments, me saisit. Non, je ne me sentais pas bien, pas présente, mais pourtant j’avais le pouvoir de donner un sens à ce corps en morceaux. Je continue donc mon esquisse en mettant sur ma feuille, la forme du ventre avec, à l’intérieur, comme je l’ai écrit plus haut, des morceaux de disque de cette colonne vertébrale qui nous permet de pouvoir rester droit. J’ai fini par le bassin qui est en morceaux également. En ce qui concerne les jambes, il n’y en aurait pas. D’ailleurs je ne compte pas sortir aujourd’hui.
Mon ébauche terminée, je me réjouis encore plus de pouvoir y déposer dessus son manteau avec l’aide du médium la peinture aquarelle et d’un pinceau. Les couleurs que je choisis seront : rouge, rouge rose, grise et noir. L’envie de dégradés de couleurs sonnait en moi. À ce moment précis, je ne percevais aucune violence pour ce rouge, ce qui n’est pas toujours le cas. Je prenais plaisir à faire apparaître tous les détails et cela jusqu’aux finitions. J’ai terminé par un fond avec du pastel sec, qui rappelle les tons rouges et noirs qui proviennent de ce corps.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium : crayon HB pour mon esquisse, de la peinture aquarelle. Pastels secs.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je dépose ma production sur le chevalet. En moi, j’avais encore cette envie de plus de morceaux. Je ne sens pas l’intérieur de mon cerveau. Je sens juste une lourdeur au niveau du cou. J’ai pris plaisir, mais ce plaisir je ne le sens plus quand j’écris le texte qui accompagne ma production.

BMP – Un visage de profil créé à partir d’un mouvement de mains

BMP – Un visage de profil créé à partir d'un mouvement de mains
Je souhaitais retranscrire d’une autre manière le blanc des dissociations, par exemple un visage où il manquerait des morceaux, ainsi que le début du corps qui devrait être là. Qui dit dissociations, dit trous.
En fait, je dessinerais une forme où l’on pourrait bien apercevoir la forme d’un visage, avec la place du cou et des épaules.
Dans ce « travail », je représenterai trois éléments qui prendront place sur ma feuille, mais aussi à l’intérieur de ma composition. Il y aura donc : « le blanc des dissociations, un portrait et surtout le mouvement des mains qui, par leur emplacement, position, apporteront un sens et une forme à ma production, sans oublier le manteau de couleur.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour m’aider, je commence par dessiner le début du visage de profil, le nez, la bouche, les yeux, en utilisant la partie de la main qui se rattache au poignet.
Ensuite, c’est à partir de là que le « jeu de mains » va prendre de plus en plus de place. Pour exprimer ceci dans l’image que j’avais en tête, je devais faire naître au total deux fois deux mains, avec des doigts qui bougent. Ceci devant m’aider à tracer la forme du visage.
Après avoir fait apparaître le début de celui-ci, je continue en dessinant les cheveux qui seront intégrés dans le mouvement des doigts, mais dans une deuxième main. Pour finir mon ébauche, je donne vie à un cou et à un haut d’épaules, avec d’autres mouvements de « jeux de mains ».
Ma forme créée au crayon à papier est donc bien là sur ma feuille. Il ne me reste plus qu’à trouver les couleurs avec comme médium la peinture aquarelle. Je me suis alors promenée dans les tons marron-clair et marron plus foncé. Un peu de couleur noire mélangée dans du gris et du marron plus clair.
Les finitions ont été faites soit au pinceau, soit au feutre marron. Je voudrais apprendre à faire toutes les finitions avec mon pinceau, mais ma concentration se fragilise bien vite !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille 36 X 46 cm. J’ai utilisé de la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire naître mon esquisse. Pour terminer des feutres marron clair et foncé.

Que ressentez-vous face à votre peinture ?

Je regarde ma production de loin, je souris, car personne ne pourrait penser que j’aborde le mouvement et la situation des dissociations. En fait, c’est cela qui est agréable. Je dépose sur ma feuille ce que moi je désire, et les personnes observent voient ce qu’elles veulent : liberté de voir, d’imaginer, de penser et de voyager.