BMP – Dans les bras de l’un dans l’autre

BMP – Dans les bras de l'un dans l’autre
Toujours sur le chemin du mouvement, de la dissociation, tout en restant sur la douceur. Mais là, ma production sera différente, elle partira d’avantage dans des morceaux, elle n’aura rien à voir avec la création précédente dont le titre était : un visage dans l’autre.
Les dissociations chez moi provoquent de gros blancs, une absence totale de souvenirs. Je souhaitais donc incorporer ce « blanc » sous la forme de petits morceaux par-ci, par-là à l’intérieur de cette nouvelle composition, mais tout en restant sur l’idée d’un couple. Je trouvais que cela donnerait encore plus de vie, plus de variations et plus d’élan à ma production.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’apprécie beaucoup l’effet de deux visages mélangés. On a l’impression de s’y perdre, on essaye d’y retrouver le bon emplacement de la bouche, du nez, ou bien même repérer la forme en entière. C’est un peu ça les dissociations, on est perdu dans son cerveau, on ne sent plus son propre corps et le temps présent on n’en parle pas, car il est mélangé dans celui du passé. Mais cela ne m’empêche pas d’insérer de l’émotion quand je dessine sur ce sujet. Et c’est ce que je comptais refaire pour cette nouvelle œuvre qui traite les dissociations.

Pour commencer mon ébauche, j’ai positionné au centre de ma feuille, les premiers traits des deux visages, sans les terminer, le but était de me repérer dans le début de leur forme,  un peu comme le point central pour faire tenir debout, tout l’ensemble de mon esquisse, avec un sens et un mouvement. Ensuite, j’ai déposé cette ébauche sur mon chevalet pour pouvoir bien repérer où je déposerais mon idée des « morceaux » qui retranscrirait la dissociation mais aussi ce blanc donc l’oubli qui suit. Toutes les idées devaient rester en harmonie avec le reste de tous mes traits, il devait se provoquer une symbiose, une cohérence avec une petite touche de raisonnable, j’écris « raisonnable », car je ne devais pas rajouter plus de mal-être dans ce mouvement de dissociation. Je voulais rester dans le regard de la douceur. Parfois je me dis que de ne plus se rappeler évite de ne pas trop souffrir de ces blancs. Mais ce côté de vouloir se rappeler prend vite le dessus !
C’est ainsi que j’ai fini mon ébauche qui contient toutes mes idées, mais aussi cette manière de percevoir les faits. Je voulais écrire « choses » à la place de « faits » mais cela me ramène à la manipulation ! Et le fait de n’être plus rien et donc rien de positif !
Une fois mon esquisse finie, je suis passée aux couleurs. J’avais envie de bleu, et sans réfléchir de marron et de gris. Je me suis donc amusée à mettre cela en place, accompagné de petits mélanges. Je prenais plaisir à observer ma création prendre forme, mais aussi vivre sur ma feuille. C’est tellement extraordinaire de pouvoir apporter ce mouvement. Tout en mettant de côté ce qui peut se montrer perturbant envers les dissociations. Pour ma part, je voulais prendre plaisir. Quelques finitions ont été faites avec des crayons de couleurs aquarelles.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai utilisé la peinture aquarelle, un crayon HB, et pour terminer des crayons de couleurs aquarelles.

Que ressentez-vous face à votre production ?

Je pose ma composition sur le chevalet. La première chose que je voulais percevoir est l’harmonie présente, comme pour me rassurer. Par moment je me perdais dans ma tête, pour bien repérer tous les morceaux. Je me sens trembler dans mon corps. J’ai pris du plaisir.

BMP – Quand deux visages de dissociation se rencontrent

BMP – Quand deux visages de dissociation se rencontrent
J’apprécie de dessiner des visages déformés les uns dans les autres, mais c’est par période. Il y a quelque temps, j’avais commencé à mélanger le visage d’une femme et d’un homme dans ce mouvement de la dissociation, mais pour l’instant, il doit être encore travaillé. Par moments, je me dis qu’il est alors possible de faire vivre et apparaître des émotions plus importantes.
Parfois, quand je me regarde dans la glace, il m’arrive de percevoir un visage déformé, mais celui-ci est comme au loin. Je dois dire que lorsque cela m’arrive, je suis remplie de frayeur. Après, il y a comme un trou dans ma tête, quant à mon cerveau, il a disparu, je n’en n’ai plus.
Aujourd’hui, je voulais prendre mes crayons graphiques et noyer ce qui me provoque ce trou quand la dissociation est là. Mais il y a aussi Béatrice qui s’amuse avec les crayons et qui prend du plaisir, et ce matin elle est là, elle va justement prendre plaisir à faire naître deux visages et les faire vivre sur ma feuille.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Ces deux visages, seront ceux d’un homme et d’une femme, mais il ne faudra pas essayer de chercher et de trouver si c’est l’homme ou la femme qui se dissocient le plus, par le biais du mouvement de mon crayon. De même, il ne faudra pas non plus essayer de reconnaître le visage de la femme ou de l’homme.
Parce que ce n’est pas ça l’important me concernant. L’important, c’est surtout de noyer quelque chose qui bouge et qui est pris dans le mouvement de la dissociation. Alors je vais commencer par m’amuser à faire bouger les yeux et les bouches dans ces deux visages que je vais dessiner de profil. En premier, j’ai positionné les 4 yeux, puis les deux nez et les bouches. Cela m’a permis, par la suite, de dessiner le premier visage de profil celui de la femme. Ensuite, j’ai continué en faisant apparaître la première oreille, à droite de ma production. C’est ce qui m’a aidée à élaborer le visage de l’homme ainsi que son cou. La plus grande partie de mon esquisse étant née, il ne me restait plus qu’à terminer en ajoutant les chevelures pour l’homme et pour la femme.
Pour les couleurs, je ne voulais pas de peinture aquarelle, mais je voulais m’amuser avec mes divers crayons graphiques. Ces crayons graphiques me salissant les doigts, mais ce n’était pas grave. La seule chose que je voulais, c’était de ne pas laisser les empreintes de mes doigts sur la feuille. J’ai essayé de jouer avec les ombres et les dégradés. J’essaie toujours d’évoluer là-dessus.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur une feuille blanche de format 36 x 48 cm à grain. J’ai utilisé un crayon papier HB pour faire naître mon esquisse puis des crayons graphiques.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

Je dépose donc ma production sur le grand chevalet et je l’observe de loin. Ce qui m’attire le plus c’est le centre de ma création. Dans mon cerveau, je me sens un peu enfermée. Je sens un trou entre mon cerveau et ma tête. Ma feuille bouge, il me semble, je ne sens rien de certain dans mon cerveau, ma tête, elle craque.