BMP – Des feuilles, leurs empreintes et des couleurs

BMP – Des feuilles, leurs empreintes et des couleurs
Je pense qu’on peut jouer avec les couleurs, mais pas n’importe comment. J’aime avoir, quand je me lance dans une production, une idée de base puis laisser l’imprévu s’y incorporer. Sans idée, je suis devant une page blanche !
J’ai, par moment, l’impression que les couleurs font voyager. Et peu importe l’état dans lequel on est, que l’on soit triste ou gai, dans la clarté ou dans le brouillard, les couleurs sont là et permettent de voyager à sa guise, mais aussi de laisser une trace, une empreinte.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Parfois il ne faut pas grand-chose pour faire naître une production.
Un brin de feuilles, un peu de couleur, un peu de colle, deux trois coups de mouvement de rouleau et hop tout cela permet la création.
Il ne faut juste ne pas oublier de se laisser aller et se laisser emporter. Un peu comme on se laisse bercer par l’instant présent. Mais ça c’est plus en mode yoyo, ah ce lâcher prise effraie !
J’ai donc pris ma toile blanche, que j’ai mis à plat sur ma table de travail. Ensuite j’ai ramassé quelques feuilles vertes qui se trouvaient dans mon jardin, et je les ai collées sur ce châssis qui me paraissait bien trop blanc. Il fallait le « salir » légèrement.
C’est donc avec cette petite touche de verte de mes feuilles d’arbre que j’ai commencé à déposer mes premières couleurs pour créer.
Une fois les feuilles bien tenues par de la colle blanche, je les ai recouvertes avec du modeling  Past une pâte à relief acrylique, en me servant d’un rouleau. Après séchage, j’ai rajouté un autre produit du Gesso. On continuait à voir les feuilles à travers. Puis j’ai rajouté directement de la colle transparente, et j’ai laissé sécher.
L’étape suivante, j’ai déposé mes couleurs avec des encres aquarelles liquides, à l’aide d’une pipette. Pour chaque feuille recouverte de mes produits blancs, j’ai mis une couleur différente. Puis, j’ai pris mon châssis et je l’ai tourné un peu dans tous les sens pour laisser couler doucement les couleurs où elles le souhaitaient. Le mélange se faisait bien ! Mais, je ne devais pas mettre trop de couleurs, mais suffisamment pour pouvoir les travailler toutes ensembles et pour bien faire apparaitre les mélanger.
Pour terminer j’ai repris mon rouleau et je l’ai passé sur toute la surface de mon châssis. Là sont apparues de multiples couleurs. Je souhaitais les laisser telles qu’elles apparaissaient, sans reprise, rien, le naturel, comme nous fait la nature dehors quand elle nous offre des surprises et sa beauté. Me concernant c’était le mouvement de l’instant présent. Ce n’était pas le mouvement d’avant, ni le mouvement d’après ; c’était l’instant présent qui m’est si cher et ça de plus en plus.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Toile de châssis en coton blanc, encres aquarelles liquides, produit Gesso de couleur blanche, Modeling  Past une pâte à relief acrylique, pipette.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre production ?

Mon cerveau se sent apaisé quand je regarde les couleurs. J’ai l’impression que mes angoisses sont rentrées à l’intérieur de ce châssis qui est maintenant bien coloré. J’ai pris plaisir, en fait je m’amuse ! Au moins là, je ne pense pas trop et je me fais un peu moins de soucis ou autre.

BMP – Quatre visages pour retranscrire la dissociation

BMP – Quatre visages pour retranscrire la dissociation
Quatre visages noyés dans des courbes, des couleurs, des formes pour retranscrire la dissociation. Je voulais m’amuser avec les courbes, les formes, les cercles, les traits. Un petit clin d’œil 🙂

BMP – Atelier dimanche 2 mai 2021 « Se retracer, exploration de la ligne »

Mon idée du premier temps, était de noyer dans le mouvement et dans les formes circulaires cette dissociation. La retranscrire. Mais entre-temps cette idée a pris une autre dimension.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’aimais bien cette idée : noyer le mouvement de dissociation à travers les couleurs comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé.
Mon envie, que cette dissociation ne soit visible et comprise que par moi et non par les autres.
De plus, je me suis rendue compte que je devais remplir la feuille entièrement, comme pour contenir ce mouvement de dissociation qui peut m’entraîner au loin. Il fallait donc ne laisser aucun blanc où il pourrait m’entraîner. Une envie de couleur était bien implantée.
Me concernant, qui dit mouvement de dissociation dit visage, visage uniquement car le reste du corps n’existe plus pour moi. Visage aussi, car c’est l’emplacement du cerveau, et comme c’est le cerveau de la personne qui disjoncte et qui provoque ce phénomène de dissociation dû à un souvenir, à une violence traumatisante par exemple. Je me suis dit donc faire apparaître ces visages qui retranscriront les parties émotionnelles de la personne.
C’est donc quatre visages qui ont pris forme sur ma feuille. J’ai trouvé très agréable, ce mouvement qui les faisait apparaître avec mon crayon à papier. J’observais mon poignet bouger sans aucun problème. Au bout de ce poignet, il y avait ma main et au bout : les doigts.
À ce moment-là, je ne voyais pas mes doigts bouger. Simplement ce poignet qui attirait mon attention. C’était comme si je faisais une nouvelle découverte. Il y avait cette légèreté dans le déplacement de mon crayon sur ma feuille. Il y avait toujours cette continuité, un peu comme une infinie. Une liberté dans mon mouvement tout comme pour faire naître la forme de mon esquisse. Aucune limite, du moins je ne la sentais pas, je ne la voyais pas non plus. Une fois mon esquisse terminée, je suis passée à l’étape de mettre les premières couleurs. J’étais très attirée par l’orange, le jaune, le bleu, le violet, un léger marron. Passant légèrement du plus clair au plus foncé, donc des dégradés. Cela m’amusait. L’envie de mettre plein de tons résonnaient de plus en plus dans mon cerveau et ça suivait par la suite dans ma tête. Et subitement, la situation de dissociation n’était plus dans ma tête. Une fois ma production terminée je l’ai posée sur mon chevalet, et là subitement, j’avais envie d’agrandir ma production et de faire apparaître encore plus de formes.
C’est ainsi que j’ai rajouté des cercles et encore des courbes.
En fait, je crois que mon cerveau n’était pas rassasié, et l’envie d’agrandir encore et encore était là, mais tout en restant sur le chemin des couleurs gaies et douces. Mon idée de départ: mélanger le mouvement des dissociations dans des courbes avait disparu.
Une fois ce rajout terminé, j’ai mis d’autres couleurs aquarelles. Je ne me posais même pas de question, je prenais plaisir à agrandir la production du départ.
Pour les finitions, quelques coups de crayon de couleur aquarelle.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

C’est production a été conçue sur une feuille blanche 38X48 cm J’ai utilisé également un crayon à papier HB, peinture aquarelle et crayons de couleur aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production et je revois encore ce mouvement que je faisais avec mon poignet. Et avec mon crayon à papier. J’ai l’impression que celui-ci a apportée un apaisement dans ma tête. Mon cerveau ne me semble pas par contre plus lourd. J’aperçois un 5ème visage. J’apprécie cette légèreté qui est apaisante dans ma tête de dessiner.