BMP – Epluchures pour donner vie à un visage

BMP – Epluchures pour donner vie à un visage
« Utilisation d’épluchures un peu moisies de patates douces pour donner vie à un visage emporté par un tourbillon.”
J’avais gardé des épluchures de patates douces pour faire un collage. Je les avais laissées dehors dans un sac plastique mais je les ai oubliées et quand je les ai revues, il y avait du moisi dedans. Je me suis dit que j’allais faire ce collage, même avec le moisi.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

Avant tout il me fallait une forme. Dans ma tête j’avais une espèce de mouvement, comme une sorte de petite tornade. J’écris tornade parce que ce phénomène est très présent. Il m’est difficile de savoir si c’est positif ou négatif. Je pourrais aussi écrire un tourbillon, mais coloré. Dans ma tête à ce moment là présent c’était la même chose.
Par ailleurs, il me fallait à tout prix faire apparaître un visage ou alors un cerveau. C’était une question de logique, à ce moment-là. Quoique une logique c’est quoi finalement ?
Cette tornade ne pouvait pas sortir de mon corps, mais simplement du haut donc de la tête. J’ai donc opté pour le visage. Je dessine donc celui-ci sur ma feuille avec ce grand mouvement de tourbillon.
Une fois mon esquisse terminée, j’ai commencé à déposer ma peinture aquarelle avec l’aide d’un pinceau. Un mélange de tons les uns dans les autres.
Puis je suis passée au collage. J’avais trop hâte de voir ce que ça pouvait donner avec le mélange de la peinture aquarelle, du moisi et les différents tons de marron dégradés. J’ai donc sorti et mis à plat sur ma table des épluchures des patates douces.
On apercevait ce moisi. Tout comme les dégradés de couleur, c’était sympa. Cela m’a demandé un petit travail de minutie, car les épluchures étaient humides. Je devais donc faire attention de pas les abîmer avant de les coller.
Plus j’avançais et plus j’observais cette différence entre la peinture aquarelle et mon collage qui faisait bien apparaître un relief que je trouvais par moment épais à la limite trop voyant. Mais bon, je voulais essayer.
Dans ma tête je retenais cette idée originale qui était de faire un collage avec les épluchures de patates douces. Sans cette idée ma composition n’aurait pas pu exister. Finalement c’est cet oubli qui a pu donner une seconde vie. Et ça j’apprécie. Quelques finitions ont été faites au feutre à pointe fine.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production est apparue sur une feuille de 36 x 48 cm. J’ai utilisé un crayon HB. Pour le collage des épluchures de patates douces et pour les couleurs de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production?

Au début je trouvais mon idée de collage un peu bancale. Finalement elle a pris vie sur ma feuille. Je viens de découvrir que le moisi avait une odeur, chose que j’ignorais.

BMP – La femme arbre

BMP – La femme arbre
Cette idée m’est venue à la suite d’un échange sur des arbres sur Twitter :
Une personne demandait un avis suite à une production qu’elle venait de dessiner. Cette personne avait concocté des arbres superbes, mais comme elle voulait offrir une de ses productions à une amie, elle demandait donc notre avis. Je trouvais cela très beau et dans nos échanges je lui expliquais que j’aimais beaucoup les arbres, car comme les racines de certains sont très profondes, je les comparais à la force humaine.
On en a tous besoin de cette force et, par moments encore plus, quand certains évènements que l’on vit, sont plus difficiles. Je souhaitais donc faire apparaître une production, comme pour laisser une trace à cet échange.
Cette image de force avec les racines et les arbres, chez moi ça a toujours été une fascination.
Cette année, un bel arbre au jardin botanique, où je vais souvent ,est en concours pour devenir l’Arbre de l’Année. Il est magnifique. On peut percevoir la force qui l’anime à partir de ces racines qu’on ne voit pas.
Le résultat du concours est pour bientôt :
coup de pouce : le ginkgo biloba du jardin botanique en course pour devenir l’arbre de l’année.

ginkgo-biloba

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc commencé par dessiner un corps de femme, le visage de profil : la femme est en position assise, avec les jambes relevées sur le côté, celles-ci apparaissant comme des racines.
Le corps devient le tronc. Les branches commencent à ressortir à partir du visage, de l’épaule et légèrement dans le dos. Pour faire parler un peu plus la nature, j’ai rajouté un peu d’herbe.
Mon esquisse est terminée, j’avais hâte de passer aux couleurs, pour apporter une vie à cette force. Elles devaient êtres chaudes, ensoleillées. Les divers tons devaient aussi rappeler la nature et les odeurs. Je devais donc jouer avec les nuances de couleur. Les finitions ont été faites au pinceau, ce qui est assez rare.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB,  Peinture aquarelle, feutres pointes fines.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe ma production, de loin sur le chevalet, le jaune domine, j’aime bien. Dans ma tête, je ne  me sens pas trop mal. J’ai passé un bon moment lors de ce rendez-vous avec mes pinceaux !