BMP – Du virtuel à la réalité

BMP – Du virtuel à la réalité

Ne pas rentrer dans l’addiction, rester ouvert au monde qui nous entoure. Etant donné que nous sommes de plus en plus dans le virtuel.
C’est vrai que les téléphones portables, les ordinateurs etc, nous aident énormément pour ne pas rester isolé et puis avec le coronavirus ils ont pris des fonctions plus grandes, puisqu’ils permettent des ateliers virtuels, des télé-consultations, des réunions de famille et bien d’autres fonctions encore. Cela c’est très important. C’est que je j’appelle les avancées.
Mais restons ouverts au monde extérieur. Ne soyons pas 24h sur 24, le nez sur l’ordi ou sur le portable, quitte à oublier par moment le principal, comme par exemple les échanges face à face avec nos enfants, les moments en famille, les moments avec les amies, ou alors une sortie, une balade. Prendre un temps pour lire. Ou bien même un peu de temps pour nous. Juste histoire de se déconnecter.
Parfois également trop de téléphone, ou de webcam peut nous faire oublier l’espace de vie que l’on doit respecter entre deux personnes. Souvent j’entends autour de moi : “qu’est ce qu’elle me fatigue, elle m’appelle sans arrêt, je n’ai pas répondu parce que je veux être tranquille”. A chaque fois ça me fait tiquer et ça me gêne.
C’est la même chose quand je suis dans le bus : tout le monde ou presque est sur son portable à jouer à des jeux ou autre et parfois même en marchant. Je me dis que leur cerveau ne doit jamais se reposer.
Ça donne à réfléchir tout ça. Je me dis oui pour l’avancée de la technologie, car c’est nécessaire, mais non à l’addiction.
Je vais donc faire une production pour retranscrire tous ces événements.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Mon idée était de faire apparaître deux téléphones portables. Avec les écrans cassés en morceaux du fait que les appels sont trop nombreux et l’intimité des personnes n’est plus respectée. Pour cela je dessinerais des chiffres qui partiront dans tous les sens, puis des éclairs. Cela fera parler la colère. Je dessinerais aussi un œil qui traduit, exprime l’addiction : cet œil qui est toujours fixé sur ce portable. Pour terminer je ferais apparaître deux doigts qui représenteront les personnes qui se trouveront dernière les écrans.
J’ai commencé par faire apparaître les deux portables, les mains, puis j’ai fini par les détails, les éclairs, les chiffres, l’œil.
Pour les couleurs, j’ai choisi celles qui à ce moment-là, me parlaient. Mais je n’en voulais pas non plus beaucoup, je ne souhaitais pas barioler de criard, je voulais des couleurs douces.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, 3B. Peinture aquarelle, crayons de couleur.

Que ressentez-vous en regardant votre composition ?

Je regarde ma production et je me dis que c’est quand même un des problèmes important cette addiction. Il y aurait plein de chose à dire là-dessus.
Par moments, quand je regarde mon dessin, je me sens angoissée. C’est vrai que mon portable est important pour moi, mais c’est aussi mon outil de travail. Une excuse comme une autre ? Cependant par moment il m’effraie…
L’avancée virtuel est devenue une avancée importante et ça va continuer. A nous de faire attention. Ça c’est la réalité !

BMP – L’eau des glaçons

BMP – L’eau des glaçons
Ce que j’apprécie et cela je ne me lasserais jamais de le dire et de l’écrire, c’est l’inattendu des couleurs.
Quand le moral est en baisse, ou quand il est tout en haut, je prends ma feuille pour y mettre des couleurs, deux ou trois coups de pinceaux et voilà un mélange coloré qui apparaît. Il n’y a pas d’heure pour faire apparaître ce mouvement !
Par exemple, j’avais un petit moment. Alors, je me suis installée dans mon petit coin, ma feuille devant moi, mon matériel, sans oublier mes glaçons, qui par les temps qui courent sont les bienvenus.
J’attends qu’ils fondent un peu et je me sers de l’eau avec mon pinceau ou alors je prends un glaçon et je le fais glisser sur ma feuille doucement en le mélangeant avec un peu de peinture d’aquarelle ou alors comme ça sans rien, juste pour mouiller ma feuille en attendant quelle soit prête pour d’autres mélanges avec d’autres matières.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre production ?

Travailler avec les glaçons me permet de profiter du froid sous mes doigts, ce que je trouve agréable et rafraîchissant.
Pour en revenir à ma production, j’ai mis quelques pointes de couleurs aquarelles sur ma feuille, comme du jaune, du bleu, du vert et de la couleur rouge alizarine. Puis dessus j’ai rajouté trois petits glaçons que j’ai laissé fondre doucement.
En attendant, avec mon pinceau, j’ai commencé par étaler ma couleur au centre en faisant attention à ce que la fonte de l’eau de mes glaçons ne s’étale pas trop sur ma feuille. Tout un art !
Il y avait ces petits dégradés qui se faisaient tous seuls que je souhaitais garder au fur et à mesure, pour la naissance de ma production. Chaque petit détail était important. Ce : « tout seul » me ramenait à l’inattendu.
De temps en temps, je rajoutais une pointe de couleur aquarelle, comme le bleu clair qui avec le mélange finissait en un joli bleu turquoise. Tout comme il m’arrivait de rajouter une dose de blanc, quand il me semblait qu’une couleur était un peu trop foncée.
J’étais là et je faisais ma mixture. Plus j’avançais dans ma composition et plus l’eau de la fonte de mes glaçons disparaissait de ma feuille et les couleurs prenaient leur place.
Par moment celles-ci apparaissaient,  je ne savais même pas comment ! C’est ça que j’apprécie : ce côté inattendu qu’ensuite je pourrais faire grandir d’une autre façon. Comme lui donner une autre vie.
Par moment encore, j’observais dans le mélange de mes couleurs cette transparence qui m’attire tant, transparence que je cherche, que j’aimerais tant garder, mais qui, avec l’eau des glaçons qui se faufilait, s’enfuyait. Impossible de la retenir. Je n’avais pas cette maîtrise, et c’est ça aussi dans la peinture, savoir laisser aller et ça ce n’est pas toujours facile, ce lâcher-prise ! Mais quand je la vois passer, je souris et je la regarde disparaître dans d’autres couleurs, car je sais que je n’ai pas d’autre choix ! Alors j’observe cette beauté de ce mouvement être là mais aussi disparaître.
Arrivée à la fin de ma production, j’étais plus tentée à mettre de la couleur blanche, tout comme de la couleur jaune. Je ne souhaitais pas quitter ce bien-être.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, glaçons, pinceaux.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Me servir ainsi de mes glaçons c’était vraiment agréable, même si ça débordait un peu de ma feuille. Cela ne m’angoissait pas, car j’avais cette impression que les couleurs allaient tout “réparer”. J’étais dans mon coin tranquille. Je trouvais même que feuille n’était pas assez grande ! Mon écrit me semble du charabia, mais me concernant je sais que j’ai passé un bon moment avec le RDV avec les couleurs 🙂