BMP – Quatre visages pour retranscrire la dissociation

BMP – Quatre visages pour retranscrire la dissociation
Quatre visages noyés dans des courbes, des couleurs, des formes pour retranscrire la dissociation. Je voulais m’amuser avec les courbes, les formes, les cercles, les traits. Un petit clin d’œil 🙂

BMP – Atelier dimanche 2 mai 2021 « Se retracer, exploration de la ligne »

Mon idée du premier temps, était de noyer dans le mouvement et dans les formes circulaires cette dissociation. La retranscrire. Mais entre-temps cette idée a pris une autre dimension.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

J’aimais bien cette idée : noyer le mouvement de dissociation à travers les couleurs comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé.
Mon envie, que cette dissociation ne soit visible et comprise que par moi et non par les autres.
De plus, je me suis rendue compte que je devais remplir la feuille entièrement, comme pour contenir ce mouvement de dissociation qui peut m’entraîner au loin. Il fallait donc ne laisser aucun blanc où il pourrait m’entraîner. Une envie de couleur était bien implantée.
Me concernant, qui dit mouvement de dissociation dit visage, visage uniquement car le reste du corps n’existe plus pour moi. Visage aussi, car c’est l’emplacement du cerveau, et comme c’est le cerveau de la personne qui disjoncte et qui provoque ce phénomène de dissociation dû à un souvenir, à une violence traumatisante par exemple. Je me suis dit donc faire apparaître ces visages qui retranscriront les parties émotionnelles de la personne.
C’est donc quatre visages qui ont pris forme sur ma feuille. J’ai trouvé très agréable, ce mouvement qui les faisait apparaître avec mon crayon à papier. J’observais mon poignet bouger sans aucun problème. Au bout de ce poignet, il y avait ma main et au bout : les doigts.
À ce moment-là, je ne voyais pas mes doigts bouger. Simplement ce poignet qui attirait mon attention. C’était comme si je faisais une nouvelle découverte. Il y avait cette légèreté dans le déplacement de mon crayon sur ma feuille. Il y avait toujours cette continuité, un peu comme une infinie. Une liberté dans mon mouvement tout comme pour faire naître la forme de mon esquisse. Aucune limite, du moins je ne la sentais pas, je ne la voyais pas non plus. Une fois mon esquisse terminée, je suis passée à l’étape de mettre les premières couleurs. J’étais très attirée par l’orange, le jaune, le bleu, le violet, un léger marron. Passant légèrement du plus clair au plus foncé, donc des dégradés. Cela m’amusait. L’envie de mettre plein de tons résonnaient de plus en plus dans mon cerveau et ça suivait par la suite dans ma tête. Et subitement, la situation de dissociation n’était plus dans ma tête. Une fois ma production terminée je l’ai posée sur mon chevalet, et là subitement, j’avais envie d’agrandir ma production et de faire apparaître encore plus de formes.
C’est ainsi que j’ai rajouté des cercles et encore des courbes.
En fait, je crois que mon cerveau n’était pas rassasié, et l’envie d’agrandir encore et encore était là, mais tout en restant sur le chemin des couleurs gaies et douces. Mon idée de départ: mélanger le mouvement des dissociations dans des courbes avait disparu.
Une fois ce rajout terminé, j’ai mis d’autres couleurs aquarelles. Je ne me posais même pas de question, je prenais plaisir à agrandir la production du départ.
Pour les finitions, quelques coups de crayon de couleur aquarelle.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

C’est production a été conçue sur une feuille blanche 38X48 cm J’ai utilisé également un crayon à papier HB, peinture aquarelle et crayons de couleur aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production et je revois encore ce mouvement que je faisais avec mon poignet. Et avec mon crayon à papier. J’ai l’impression que celui-ci a apportée un apaisement dans ma tête. Mon cerveau ne me semble pas par contre plus lourd. J’aperçois un 5ème visage. J’apprécie cette légèreté qui est apaisante dans ma tête de dessiner.

BMP – Esquisse née en pleine nuit

BMP – Esquisse née en pleine nuit
Je n’arrivais pas à dormir, alors, comme dans ma tête, ça tournait, j’ai pris mes crayons et je me suis lancée.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Je n’avais pas d’idées, mais comme je venais de boire un peu d’eau et que j’avais fait couler un peu d’eau sur ma main, je me suis dit que je pourrais dessiner des gouttes d’eau. Et ouiiiii !
J’ai donc commencé à dessiner ces gouttes d’eau, gouttes qui pouvaient faire penser à des larmes. C’est ce qui m’est apparu, à vrai dire, une fois mon esquisse terminée.
Même la nuit, je reste attentive à ce qui se passe en moi et autour de moi, et cela m’a donné l’idée de dessiner un visage de profil et surtout de faire apparaître une oreille pour exprimer le fait que je reste toujours sur le qui-vive.
Je voulais aussi quelque chose de différent, c’est ce que je nomme mon petit plus. Ce soir, ce sera de retranscrire la bouche, avec un emplacement et une forme particulière.
Me voilà donc partie à faire mon esquisse sur ma feuille et dans mon lit.
J’ai commencé par dessiner ces gouttes d’eau ou alors ce qu’on pourrait voir apparaître des larmes. Puis j’ai continué mon esquisse en faisant apparaître le visage de profil ensuite l’oreille, oreille qui fera en même temps une bouche.
Mon esquisse terminée, j’ai mis mon esquisse de côté. Ce n’est que le lendemain matin que j’ai commencé à mettre les premières couleurs avec un pinceau : des mélanges les uns dans les autres, des rajouts de tons au dernier moment. Car je trouvais qu’il n’y avait pas assez de pétant dans mes couleurs. Il fallait que cela puisse me parler dans mon cerveau, sinon ma production restait muette ! Et je n’aime pas !
De toute façon, dès le départ, dans ma tête, c’était, mélange, mélange, mélange… Je me suis amusée comme une folle. Je n’ai pas cherché non plus à faire quelque chose de carré, de très droit, et de très strict !
Ce qui m’intéressait à ce moment-là, c’était m’amuser et m’amuser avec les couleurs en les mélangeant les unes dans les autres. Je percevais bien la forme de la bouche grâce à la forme  de l’oreille. Je trouvais ça cool.
Quelques finitions ont été faites aux feutres aux pointes fines.
Je souhaitais que les finitions soient bien faites et pourtant, je ne voulais rien de carré quand on  regarderai cette création. Mais les finitions parfois me rassurent car dans ma tête c’était comme si on mettait une jupe dont l’ourlet n’était pas fini.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 48 cm avec de la peinture aquarelle et pour faire mon esquisse c’était avec un crayon HB.

Que ressentez-vous en regardant notre production ?

Les mélanges de couleurs sont là, je me sens par moments dans le doute sur cet instant précis ! J’ai pu aussi y mettre du rouge, mais celui-ci est caché dans l’harmonie des couleurs. Ce qui est beaucoup plus apaisant.