Edith Lecourt – Rencontres virtuelles de personnes réelles aux cyberidentités…


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Pour poursuivre nos réflexions sur ces modalités nouvelles de relations plurielles au travers des technologies offertes à partir d’Internet…

Jamais le pluriel n’a repoussé aussi loin les limites du nombre en ce qui concerne les relations ! (Bien sûr, au-delà de notre planète…il y aurait encore les galaxies…) Dans ce cadre, que devient l’offre du « petit groupe » (jusqu’à une douzaine de personnes), rencontre physique, dans un espace commun et en face à face ? Un archaïsme ? Un luxe ? Un refuge ? Comment choisira-t-on de se rencontrer via Internet ou en petit groupe ? Quelles fonctions ce groupe aura-t-il ?

Comment ce pluriel à portée de clic transforme-t-il les relations ? Quels nouveaux processus observe-t-on ?

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Edith Lecourt – De l’homo sapiens à l’homo réseau, une métamorphose en cours ?

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2030 : Ces signes deviennent de plus en plus répandus… Des enfants développent un corps au tronc allongé sur de courtes jambes, des avant-bras et des mains surdimensionnés, le tout supportant un crâne volumineux aux orbites démesurées… Leur visage aussi s’est élargi. Bien sûr ils ne vont plus à l’école, ils apprennent tout devant des machines et, pourtant, sont en relation avec des centaines d’individus dans le monde, de tout âge, de toute nationalité… Ils sont d’ailleurs régulièrement évalués, par des experts, sur les volumes moyens journalier et mensuel de leurs connexions. Ces statistiques arrivent directement dans une centrale européenne qui régule, en conséquence, la suite des programmes éducatifs communiqués à la machine (bien sûr on ne parle plus d’ordinateur… et je n’ai pas encore d’information sur le nom de cette machine).

L’homo sapiens est en mutation vers un homo réseau…

C’est un article paru dans Le Monde du mercredi 11 février 2009, article consacré à l’historien d’art Jacques-Edouard Berger (1945-1993) (prénommé « René » sur l’article, il semble que ce soit une erreur ?) qui m’inspire cette projection dans le temps…

Cet article signé Madeleine Gobeil et Edgar Morin présente le musée virtuel de cet auteur (www.bergerfoundation.ch) au demeurant très agréable et intéressant. Les auteurs de l’article précisent : « …jusqu’à sa mort, René Berger s’est employé à déceler les indices susceptibles d’inventer l’avenir. Il appelait de ses voeux un changement radical, qui ferait de l’homme une espèce fondamentalement modifiée, un « homme réseau », non plus seul dans l’habitude des structures familiales et nationales, mais intégré dans les réseaux, et que les réseaux intègrent. »

Je n’ai pas trouvé de texte de J.E.Berger sur le sujet.

Mais cette réflexion trouve bien sa place dans notre recherche sur les spécificités de ces nouvelles relations, les cyber relations, sur ce qu’elles sont en train de modifier fondamentalement dans nos relations humaines. Quel rapport l’homme réseau a-t-il avec le groupe ? Est-ce que ce dernier concept a encore un sens pour lui ? Est-ce que le cybergroupe existe ?

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