BMP – Une moitié double visage


Une moitié double visage.
Une petite pause, car par moment j’ai un peu l’impression de flotter, de ne pas être vraiment dans le présent. Je me dis que l’on ne doit pas avoir confiance en moi. Oui, je sais que c’est ridicule, que c’est une rumination négative, mais c’est comme ça.
Dès qu’on m’octroie des responsabilités, ça me fait trembler. Moi j’aime rester dans l’ombre, aller doucement, mais aller jusqu’au bout pour faire quelque chose de beau. Les deux sont nécessaires me concernant pour terminer, ne pas laisser en plan et faire correctement. L’ennui, c’est que dès que ma concentration ne suit plus, je suis obligée de vérifier à chaque fois tout ce que je fais. Cela peut aller jusqu’à une trentaine de fois, jusqu’à ce que je sente la pression diminuer et que je sois donc rassurée. Mais je ne m’en rends compte que plus tard, car je suis tellement dans ce que je fais, que je suis incapable de me mettre des barrières. Après bien souvent, s’ensuivent les dissociations et une trouille d’enfer.

Et c’est ce qui ce passe depuis ce début d’après-midi, le doute est là et cela me dit on ne peut pas me faire confiance ! J’ai pris les exercices du livre “Gérer la dissociation d’origine traumatique », puis j’ai pris mes pinceaux  🖌 et me voilà partie 🖌🎨 !
Pour l’instant je mets de côté ce que je vais faire plus tard, pour les associations. Je reprendrai quand je serai moins bousculée dans ma tête. Alors je me suis installée dans mon salon, j’ai ouvert la fenêtre et je n’avais plus qu’à me lancer.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai commencé par mettre une grosse marque rouge sur ma feuille avec une touche de violet et j’ai étalé. Je voulais faire apparaître quelque chose d’énorme, comme pour déposer sur ma feuille ce qui me travaille dans ma tête, comme par exemple le fait que l’on ne peut pas avoir confiance en moi, parce que j’ai la trouille !
Je pense que j’ai déposé un peu de rouge de colère. Pour le violet c’est ce qui est apparu dans ma tête. Puis j’ai rajouté un peu de jaune ocre à la limite de mon premier mélange, je voulais que tout ce mélange et que cela fasse quelque chose de moche, pour montrer que je voulais fuir les regards. Une fois mon mélange de « petite sorcière mal lunée” posé, j’ai commencé par rajouter doucement un peu de bleu foncé mélangé avec de la couleur blanche et j’ai mélangé tout dans un geste détendu. Je voulais toujours que le “moche »apparaisse sur ma feuille, mais encore plus voyant.
J’avais l’impression qu’il y avait en moi une énorme envie de vous faire fuir, de vous mettre dehors, de vous pousser très loin. Je voulais vous flanquer la trouille avec ce tableau, je voulais vous effrayer.
Du coup, cela me fait un peu rire, parce que moi qui dis toujours que je veux faire du beau, et bien là ce n’était pas le cas. Je ne suis pas toujours une gentille petite « sorcière » avec mes couleurs et mon pinceau ..:)
J’ai rajouté dans mon dessin une pointe de couleur jaune, tout en sachant que ça ne serait pas suffisant pour en faire une œuvre plus gaie. Pourtant je l’ai déposé ce jaune, car je le souhaitais, de même que je voulais dessiner ce visage de profil comme décalé, un peu comme je me sentais cet après-midi avant de commencer ce dessin.
Puis pour finir, j’ai rajouté plus de blanc devant le visage, comme pour épurer mon dessin, comme pour les couleurs violentes, le rouge, le bleu, et le violet. Pour faire comprendre que je ne veux pas vous “virer”. Je sais que vous êtes là, mais que se passe-t-il dans ma tête ?
Finalement, je sais que je ne vous ai pas fait peur, et cela m’a ravie 😉. Après je rajouterai qu’il ne faut pas toujours chercher ce qui se passe avec moi 😊
Merci Pour votre fidélité 🙃😉

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Peinture aquarelle.

BMP – Des pastels secs, de l’eau et de la peinture aquarelle

J’avais envie de pleurer. Une angoisse m’a submergée. Alors j’ai pris mon matériel et je me suis installée dehors et j’ai dessiné.
Sur le moment je ne savais pas ce que j’allais faire. Je savais juste que je devais m’occuper les mains. Béatrice l’adulte s’en veut terriblement par moment d’exister. Je le rumine. C’est une rumination négative. C’est pour cela aussi que j’ai pris mon matériel pour aller dessiner. Pour ne pas encore plus culpabiliser et de m’accuser de je ne sais quoi. Pour ne pas donner raison à ce passé.
Là je l’écris et c’est facile d’écrire. Mais je voudrais que cela soit plus clair dans ma tête. Pouvoir foutre un gros coup de pied à toutes ses ruminations négatives !  reconnaître tout de suite que… Après voilà, ça ne sert à rien que je m’éternise sur toutes les idées négatives qui viennent me plomber et qui viennent aussi envahir les autres personnes.

Comment avez-vous procédé pour concrétiser votre dessin ?

J’ai donc procédé ainsi pour faire naître mon dessin, que je pourrais peut-être appeler « imprévu » !
Ma feuille bien à plat devant moi, j’ai pris des pastels secs et j’ai fait apparaître un arc-en-ciel. Une fois ma feuille remplie de couleur, j’ai laissé la sciure du pastel dessus.
J’ai ensuite pris un pinceau humide et je l’ai passé délicatement sur les couleurs et sur la sciure. Je fais en sorte avec le mouvement de mon poignet et de ma main de faire apparaître un mélange de couleurs encore plus douces que celles qu’il y avaient au départ.
Je souhaitais juste faire ça. J’essayais de me concentrer également là-dessus. Par moment ça a été difficile car c’était comme si je voulais laisser quelques empreintes de larmes se confondre dans toutes ses couleurs.
Toute la sciure qui se trouvait au départ sur ma feuille avait disparu. Il ne restait que les traces d’humidité du passage de mon pinceau et tout ce dégradé de couleurs dans le mouvement.
Je trouvais qu’il n’y avait pas assez de couleurs. Alors j’ai repassé sur mon dessin une petite couche de pastel :  un peu plus de couleur rose, de la couleur bleue, du jaune et du orange.
Puis j’ai laissé doucement glisser mes doigts sur ma feuille et sur cet arc-en-ciel afin de pouvoir rendre plus discrète toute cette panoplie de couleurs. Puis j’ai rajouté quelques fleurs qui elles aussi se mélangent dans le fond de mon dessin.
C’était un peu comme si je voulais moi aussi me montrer plus discrète pour justement laisser place à ce dessin qui a été fait sur le moment présent, de l’ici et maintenant. Laisser parler ce mouvement et toutes ces couleurs du moment, accompagnée de ce soleil qui est avec nous en cet après-midi et de cette petite touche de vent. Juste cet instant présent en ignorant cette angoisse qui m’avait submergée. Juste partager avec vous cette empreinte et vous laisser bercer avec celle-ci.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 46 cm.
Pastel sec et peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand j’observe mon dessin sur le chevalet, je me disais qu’on pourrait l’appeler « mélancolie en couleurs »
Je ne voudrais plus être envahie par ces ruminations négatives et de toutes ses angoisses parce ce que cela me fait oublier que je suis une personne pas si mal. Parce que je ne veux plus que cela m’emmène dans les enfers et mes démons du passé. Je ne veux plus que cela fasse mal aux personnes que j’apprécie le plus. Je ne le veux plus !