BMP – Une posture de profil

BMP – Une posture de profil
Quand je commence une esquisse, il m’arrive de me demander si dessiner un corps sans tête pourrait faire naître une émotion esthétique. On dit que pour l’art-thérapie, il n’y a pas de beau ou de moche. Mais moi, subitement, j’avais besoin de trouver un juste milieu entre le beau et le moche. Un besoin d’y mettre un mot. Franchement par moment il se passe de drôles d’envies dans mon cerveau. Alors je me suis dit que si je dessinais un corps sans tête, du moins une forme qui ferait penser en le regardant, que la tête est cachée, donc présente, l’émotion apparaitrait.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

À ce moment-là, l’harmonie apparaîtrait dans la position du corps. Je ne souhaitais pas que les bras restent pendants, car il me fallait de la vie. Je devais donc trouver et faire apparaître un mouvement qui se mélangerait avec les bras et les jambes de la personne, comme un entrecroisés. Pour moi le juste milieu c’était de laisser faire le mouvement de mon crayon. Mon idée de dessiner un corps dont la tête est cachée elle était là.
J’ai donc fait apparaître ce corps sur la feuille. Celui-ci est de profil. Avec un pied sur la pointe, pour retranscrire la légèreté, mais je ne suis pas sûre de l’avoir bien fait apparaître. Un corps avec un dos bien arrondi, avec un jeu de mouvement qui se passe entre la jambe, le bras et cette main posée délicatement sur le dessus du pied. L’émotion serait telle là ?
Concernant les couleurs, je souhaitais y déposer du violet mélangé avec un dégradé qui irait vers le rose. L’ensemble des couleurs et de la forme du corps devait faire parler l’harmonie. Après avoir terminé de recouvrir ce corps de sa couleur violette, j’ai eu subitement envie de déposer du jaune. Avec une touche d’orange très diluée dans l’eau. Puis j’ai rajouté deux trois coups de crayon de feutre noir pour apporter une dernière petite touche.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB. Comme médium j’ai utilisé la peinture aquarelle. Feutre noir.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe ma production sur le grand chevalet. Cette harmonie que je cherche, je ne la ressens pas trop. Pourtant ce corps est sur ma feuille et je me sens plus légère dans ma tête. Je ne sais pas non plus s’il y a un lien mais j’avais l’impression que j’avais caché ma tête dans mon dessin. Dans celle-ci je me sens plus clairvoyante. Mais ça craque partout.

BMP – Le couteau suisse du peintre

BMP – Le couteau suisse du peintre
Je me suis dit que les bricoleurs ont bien des couteaux Suisse alors pourquoi ne pas en dessiner un pour les peintres. Ce « couteau » serait petit, de manière à pouvoir le mettre dans notre poche. Cela éviterait d’emmener tout notre barda quand on est à l’extérieur de chez soi. Je trouve que ça pourrait faire un beau duo avec les petites palettes aquarelles qui sont dépliables.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

À l’intérieur de ce couteau suisse du peintre je devais donc mettre pas mal de choses qui permettent le dessin et la peinture, comme un stylo, un crayon de papier, des pinceaux, une spatule, un porte-plume, et puis sans oublier ce qui peut servir de règle, à savoir l’étui lui-même. J’avais aussi l’idée, d’y incorporer un peu de collage, par exemple de rajouter des vrais poils sur les pinceaux dessinés.
Me voilà donc installée dehors, pour créer ce couteau suisse du peintre sur ma feuille. Le temps était très agréable. J’étais là, je prenais mon temps. Je profitais !
L’idée était que tous les « ustensiles devaient se replier et tenir dans le couteau. Je devais donc m’arranger pour dessiner par exemple un pinceau pas trop grand pas trop large. Je m’amuse et dans ma tête pendant que je dessine et je me disais : et bien une fois ce couteau Suisse du peintre terminé, il ne manquait plus qu’à déposer le brevet. Ah ah ! mes petits délires quand je dessine. J’ai cette impression d’apporter plus de vie à la future production qui prend sa forme petit à petit… Par moment je ressemble à ce médecin de cette série NCIS, qui parle aux morts dans sa morgue quand il les autopsie. Il me plait bien ce légiste. Et bien moi je parle à mes productions. Je leur donner une vie quand je les fais apparaître sur ma feuille et quand je les habille. Il se passe quelque chose là qui est inexplicable. Par moment ce phénomène est encore plus fort quand je dépose des couleurs imprévues ou quand quelque chose ne me plait pas dans un détail.
Une fois mon ébauche terminée. Je suis passée à la robe pour recouvrir celle-ci. Je souhaitais y déposer des tons doux, qui passent partout, rien de trop vif.
Cet objet devait aller avec les tenues des personnes. J’imagine bien aussi ce couteau Suisse du peintre accroché avec une chaîne sur un pantalon d’un homme.
Je suis passée par les couleurs : verte, marron, un petit peu de bleu léger, et par une touche de oranger, de rose… Une fois la peinture aquarelle bien déposée partout et séchée, je suis passée au collage des poils pour les pinceaux. J’ai donc découpé les poils de très vieux pinceaux. Ils ne devaient être ni trop grands, ni trop petits, ni trop touffus. Une fois tout cela terminé, j’ai fait quelques finitions aux crayons feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB pour l’esquisse. Comme médium de la peinture aquarelle. Et pour terminer des feutres.

Que ressentez-vous en observant votre création ?

Et bien voilà, voici donc mon couteau Suisse. Il est pas trop grand. Juste la taille qu’il faut. En plus je me suis amusée, le soleil était là.
Je me sens toujours très fatiguée. Mais d’avoir pris un peu mes pinceaux, m’a donné la sensation que cela apaisait un peu ma fatigue. Et c’est top !