BMP – La méditation

BMP – La méditation
C’est un sujet qui m’intéresse, mais qui m’effraie, et devient vite anxiogène, car la médiation me renvoie au lâcher prise, à la relaxation où le corps ne doit pas bouger. Rester immobile, ne pas faire de mouvements, cela me renvoie à la mort. Pourtant j’ai en moi cette curiosité de découverte, curiosité qui ne demande qu’à en savoir plus pour essayer d’avoir un autre regard  plus doux et plus positif ! C’est un sujet que j’ai également évoqué avec mon psy.

D’abord la méditation qu’est-ce que c’est ?

La méditation est un exercice de la pensée destiné à habituer à notre esprit à se défaire des pensées répétitives, négatives ou inutiles qui finissent par nuire à notre bien-être. Elle aide également à se connecter à l’instant présent, dans l’ici et maintenant.

En fait quand on fait de la médiation, c’est un moment ou l’on s’assied et on se laisse tranquille pendant un petit nomment, un moment où il ne doit pas y avoir de jugement envers soi-même, un moment  où l’on doit être bon et juste envers soi-même. C’est aussi un moment où on est censé ne plus lutter, ne plus être en guerre envers soi. On apprivoise notre cerveau, son esprit pour aller d’avantage vers l’avant.
Ne plus lutter dans sa tête c’est intéressant. De même qu’être dans une sorte de symbiose positive entre le cerveau et le corps, c’est alléchant ! Me concernant cela m’attire, mais comment on fait ça ? Car si cette idée me fait sourire. Mon sourire est angoissé, parce que chez moi, il ne m’est pas souvent possible de faire « le vide » dans mon cerveau où est enfermé mon esprit, de laisser filer mes pensées sans m’y arrêter. À chaque fois, j’ai de la souffrance, des points d’interrogation, des flashs, des images arrivent et ressurgissent encore et encore. J’ai beau vouloir, soit les chasser, soit au contraire les accepter pour éviter mes ruminations, ces images, ces flashs reviennent s’imposer, me perturber, même si j’essaie de rester concentrée sur ma respiration sur les bruits, sur les odeurs qui m’entourent…
Si je peux faire le vide dans une pièce de ma maison, en retirant les meubles, dans ma tête et dans mon cerveau ce n’est pas aussi simple. Ma tête et mon cerveau sont vivants, et ça ressemble, par moment, à un océan qui peut être agité ou calme, sans parler de mes parties émotionnelles qui font un peu les quatre cent coups. J’écrirais que vouloir se vider la tête, c’est une idée étrange que de vouloir vider l’océan de ses vagues !
Seulement, je ne baisse pas aussi facilement les bras. J’ai donc voulu réessayer cette méditation, mais pas aussi brutalement que je l’avais fait au départ. C’est avec quelques conseils d’une personne qui est proche de mon psychiatre que je me suis relancée, en commençant par écouter de la musique, tout en essayant de me laisser emporter par les sons, mais aussi par le mouvement des notes. La musique me donne moins l’impression de me sentir dans une atmosphère anxiogène de la mort, j’ai moins l’impression que mon corps est là sans bouger, car mon cerveau suit la musique. Mon cerveau est moins en mode de stupeur ou en arrêt. Je laisse la musique se faire entendre en moi, m’envahir doucement, sans trop vagabonder ailleurs, sur un chemin trop loin du négatif par exemple. Voilà, comment je commence ce chemin de la méditation.
Mis dès que je me sens embrouillée et partir loin, je m’arrête et je fais un des exercice du livre « Gérer la dissociation d’origine traumatique » et je reprends le lendemain si je me sens bien dans le présent. J’y vais à petit pas. Mais ça ne se fait pas en claquant des doigts, il faut être patient et surtout ne pas baisser les bras. Pour conclure le but de la méditation n’est pas de ne penser à rien ni de faire le vide, mais simplement laisser venir ce qui se passe en soi, sans jugement et sans contrôle. Comme moi avec la musique pour commencer. Il y a aussi cette belle image que je me fais qui permet de mieux comprendre la méditation. C’est l’exemple de ces boules de verre remplies de neige. Si on cesse de les secouer, les flocons ne cesseront de bouger à l’intérieur et se déposeront lentement. C’est un peu la même chose avec notre cerveau et les ruminations etc.
Ma production sera donc de faire une production sur la méditation.

Comment allez-vous concrétiser votre esquisse ?

L’idée de mon esquisse était de dessiner un visage aux traits légèrement crispés. Dans la haut de cette tête, à la place du cerveau, il y aura un trou. Dans le trou, je dessinerai un personnage assis, qui sera en pleine méditation. Si je le fais apparaître, à cet endroit précis, c’est que le bien-être doit commencer dans notre cerveau pour pouvoir se propager dans tout notre corps.
Une fois mon esquisse terminée, je suis passée à déposer son manteau de couleur. Pour les divers tons, je n’avais pas d’idées préconçues. J’ai déposé sur ma feuille les couleurs qui venaient, je ne voulais pas trop réfléchir, car j’avais la peur, si je pensais trop de partir trop loin dans mes questionnements et cela je ne le voulais pas. Il fallait que l’instant présent puisse s’incruster dans ma production, avec ce mouvement de plaisir et non le négatif. Les finitions ont été faites avec un feutre noir et du pastel sec pour le fond de ma production.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 x 40 cm. Comme médium : crayon HB, de la peinture aquarelle et du pastel.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, et dans ma tête, je ne me sens pas dans le brouillard. Je suis un peu moins angoissée, l’angoisse est un peu éloignée. Cela fait du bien de partager du positif. Le « nouveau » chez moi devient de plus en plus une source anxiogène, mais je dois aussi essayer de ne pas me laisser embarquer par cette angoisse.

BMP – Un tableau de pétales de roses séchées


Un tableau de pétales de roses séchées, rehaussé par des couleurs aquarelles.
Cela faisait un petit moment que j’avais mis de côté ces pétales de roses que j’avais installés à sécher, car tout ce que je peux récupérer, je le garde, en me disant que cela pourra servir un jour pour créer un nouveau tableau.
Ça me permet aussi de croire que ces matériaux qui pourraient être jetés ont droit à une nouvelle vie et que c’est ce que j’aime faire.
Mais ce qui m’ennuyait c’est que ces pétales étaient un peu trop de la même couleur, que cela ne serait pas assez gai.
Donc c’était à moi la « petite sorcière“ de trouver comment faire pour apporter du pétant. Donc j’ai cogité.
J’avais une première petite idée : faire un arc-en-ciel en peinture aquarelle, mais je ne l’ai pas gardée parce que j’ai pensé que cela ne se verrait pas assez sur mon tableau.
Je voulais faire naître quelque chose de haut en couleur mais tout en gardant une certaine limite à ne pas dépasser.
Je ne sais pas, mais j’avais aussi une autre idée : m’arrêter sur des couleurs boisées, je dirais même fruitées, j’avais en tête les couleurs du bois de la forêt, des senteurs de l’été.
Là, j’avais de quoi faire apparaître une production agréable aux yeux.
Je devais juste peaufiner mes idées et mettre à plat sur mon châssis.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation votre œuvre ?

Je me suis installée dehors. J’avais emmené tout mon matériel que j’ai déposé sur la table. Un fond de musique et hop c’était parti.
• Mon châssis était à plat devant moi : il fallait qu’il soit bien droit et à plat, pour ne pas faire couler les couleurs sur les côtés.
• J’ai ensuite pris une spatule de gabarit moyen et j’ai commencé à étendre le produit Modoling Paste de couleur blanche. Je souhaitais que le fond soit neutre, comme vierge, qu’il n’ait aucune empreinte, aucune tache.
• Une fois après avoir bien étalé mon produit sur le châssis, j’ai laissé sécher en hauteur.
• Je l’ai récupéré environ deux heures après. Toujours bien à plat devant moi. J’ai commencé à mettre mes premières couleurs. Pour ça j’ai donc choisi d’utiliser les couleurs liquides aquarelles.
• Comme par moment je me transforme en « petite sorcière », mon idée était donc de faire des petits mélanges, mais sans utiliser un pinceau, rien. Juste laisser faire ce qui se passait dans le temps présent quand je verserais mes couleurs les unes sur les autres.
J’ai commencé par mettre une goutte de jaune et par dessus ce jaune, j’ai laissé tomber une autre goutte de couleur rouge, ainsi de suite en espaçant mes petits tas de couleurs différents entre eux.
Le résultat était étonnant, car je suis restée sur la surprise de découvrir finalement les différentes tons imprévues de mes petits « tas ». Je voulais impérativement laisser faire ce qui se passait à chaque instant sans intervenir. Laisser ma spontanéité être totale.
• Puis l’étape suivante a été d’émietter mes pétales de roses sur les différents tas de couleurs, sans trop les étouffer, mais sans trop laisser de blanc. Je devais modérer mon geste.
À ce moment de ma création, je trouvais le rendu agréable, mais il manquait des couleurs, quelque chose n’était pas rassasié en moi.
• La dernière étape a donc été de rajouter un léger zeste de couleur aquarelles liquides, en faisant attention à bien doser.
• Et j’ai laissé sécher le tout, toute la nuit, dehors à l’abri.
Voilà donc comment est né mon tableau 🙂

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Pétales de roses séchées
Modoling Paste de couleur blanc
Encres de couleurs aquarelles
Châssis en coton blanc 46 x 38 cm. Spatule, colle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En observant ma production, je me disais que par moment, laisser faire, sans intervenir, peut donner un résultat très agréable pour les yeux.
J’ai apprécié de provoquer le début mes petits mélanges, même si par la suite je devais aller jusqu’au bout de mon idée, m’y tenir, c’est-à-dire laisser les mélanges se faire d’eux-mêmes sans intervenir avec mon  pinceau.
Après il y a bien sûr, cette petite angoisse de louper. Mais malgré tout, Béatrice l’adulte qui était là à observer sa production et elle se disait que ce n’était pas grave, qu’il n’y avait pas “mort d’homme“. Mais je sentais bien aussi que je ne devais pas me poser trop de questions.
Entendre le bruit que l’émiétage les pétales était aussi agréable ainsi que l’odeur. Cette odeur qui me rappelait le côté chaud de l’été, une senteur qui évoquait des odeurs de bois. Juste à la limite apaisant.