Béatrice comme je pourrais dire : Béatrice la grenouille pour faire référence au livre :
Gérer la dissociation d’origine traumatique.
A la page 27 (avant- propos à l’attention des patients).
Concernant la brouette et mes grenouilles..
Donc mon tableau représente le fait que Béatrice soit dans ses petits souliers. La grenouille représente cette situation et les chaussures.
Je suis fière d’aller à Clichy. C’est énorme cet événement pour moi. Car c’est un combat pour une belle cause. C’est rajouter un maillon d’espoir, c’est montrer le positif etc. Mais une partie de moi est angoissée. Mais je regarde le positif. Et je me dis tu es forte ! 🙂 capable !
Ce dessin représente mes absences aussi, les visages en fait la représentation.
Je voulais rajouter une touche de légèreté d’où les rubans.
Réalisé à l’aquarelle.
J’ai voulu mettre aussi les couleurs que je travaille.
La dissociation vue par une non-dissociée (quoi que ?!)
Afin de mieux comprendre et participer aux échanges de ce blog, je me suis procuré le livre sur la gestion de la dissociation traumatique. Je viens de lire la première partie et je trouve qu’il est d’une grande clarté, même s’il reste sans doute un peu compliqué pour les personnes qui ne sont pas familières avec les théories et terminologies psy ? Pour dissiper ce doute, je me suis dit que ce pourrait être intéressant de participer au blog en essayant de résumer le plus simplement ce livre et que cela me permettrait aussi de faire passer ce message à ceux et celles qui souffrent de dissociation : fédérer différentes tendances de sa personnalité pour construire son identité c’est notre lot à tous, et même si la dissociation vous handicape, vous pouvez arriver à la même stabilité que nous. Ok, le voyage est certainement plus long, ou bien vous vous perdez plus facilement ou plus souvent que nous en route, mais l’essentiel n’est-il pas d’arriver ?
Cela va peut-être vous choquer, mais ce n’est pas tant le type d’événement qui créé le traumatisme (même si certains événements sont objectivement durs à vivre) mais notre capacité à les intégrer dans notre parcours : pourquoi cela m’est-il arrivé ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un tel sort ? Est-ce que je suis condamné(e) à traîner ce poids toute ma vie ?… etc. Quand une tuile nous tombe dessus (deuil ou rupture, accident, agression…), notre corps et notre esprit se mettent en mode défensif en réagissant instinctivement par la fuite ou l’affrontement. Quand on n’a pas le dessus physiquement ou émotionnellement parce qu’on est trop jeune ou moins fort que ce/celui qui nous attaque par surprise, mieux vaut pouvoir fuir, mais là encore ce n’est pas toujours possible… Dans ce cas le corps et l’esprit ont deux options complémentaires :
- être hyper vigilants pour anticiper les dangers et trouver la brèche dans laquelle s’engouffrer pour fuir dès que possible
- se couper du moment présent en faisant le mort comme certains animaux : on ne ressent plus rien, ni sensations ni émotions, dans l’espoir que ça détourne l’attention de ce qui nous agresse
Plus on a reçu de tuiles sur la tête – et plus encore si cela a commencé très tôt dans notre vie – plus notre corps et notre esprit développent une vision « parano » de la vie. A force de ruminer ou subir la hantise des mauvaises expériences, ils finissent par croire que le monde leur est particulièrement hostile et que personne ne peut rien pour nous. En effet, dans ce scénario catastrophe auquel on croit dur comme fer, les autres sont soit des agresseurs potentiels (parfois déguisés en amis), soit d’autres victimes potentielles (nous aimer les met en danger). A la question : « alors qu’est-ce qu’on fait ? », le corps et l’esprit trouvent une réponse apparemment géniale : on se dissocie ! C’est-à-dire que désormais, les différentes parties de la personnalité vont se répartir les tâches du quotidien (elles deviennent des PAN (1)) ou garder les souvenirs traumatisants (elles deviennent des PE(2)). Le hic, c’est qu’en faisant cela les parties de la personnalité ne communiquent plus entre elles, et du coup chacune vit sa petite vie comme si elle était seule, ce qui perturbe les copines !
C’est ce que représente le défi suivant, proposé par Béatrice sur la brouette de grenouilles (3) :
Comme vous pouvez le voir, j’ai fait de la brouette aux grenouilles une « brouille-tête de grenouilles ». A l’intérieur de la tête se trouvent des parties de personnalités particulièrement indisciplinées. Chacune se fait son petit cinéma dans son coin, sans réaliser que d’autres ont aussi des besoins d’expression, des difficultés, et que si elles partageaient leurs expériences elles pourraient chanter ensemble plutôt que de se gêner au quotidien. La grenouille de dos c’est le chef d’orchestre dont la fonction est de transformer la cacophonie en chorale.
Quand le chef d’orchestre parvient à faire chanter tout le monde ensemble avec une telle fluidité qu’on ne sait plus qui fait quoi à quel moment, la personnalité est harmonisée.
Quand les grenouilles sont invisibles les unes pour les autres ou se bagarrent jusqu’à prendre le pouvoir à tour de rôle, la personnalité souffre de troubles dissociatifs.
Comment procéder pour discipliner les grenouilles ? C’est ce dont nous discuterons dans les prochains textes, au fur et à mesure de la lecture du livre sur la gestion de la dissociation traumatique.
(1) PAN : parties apparemment normales
(2) PE : parties émotionnelles
(3) Voir le lien vers le texte et dessin de Béatrice : http://artherapievirtus.org/RAIVVI/bd-la-brouette-a-grenouilles-mes-personnalites-de-moi/