Comment avez -vous concrétiser votre expérimentation ?
Dans ma corbeille de fruits, il y avait un citron qui commençait à moisir, mais je n’avais aucune envie de le mettre à la poubelle.
Je trouvais que cette moisissure était très belle il y avait un dégradé de blanc, avec un léger vert et un peu de jaune. Par ailleurs le citron avait perdu un peu de son volume. Dehors il y avait un beau soleil, je percevais un jeu d’ombres dans le jardinet. Dans ma tête il y avait citron, ombres et soleil.
Après un petit temps de réflexion je me suis dit : « pourquoi ne pas faire naître comme une espèce de tableau vivant » avec ce que je voyais : le soleil, l’ombre, et le citron ? Mais il manquait un petit quelque chose. Ce petit quelque chose je l’ai trouvé, c’était de rajouter un peu de couleur aquarelle sur ce citron, mais tout en gardant son côté moisi, abîmé.
Je m’installe donc dans mon coin dessin pour commencer à déposer des couleurs. Mais dès que je pose ma première couleur avec un pinceau fin, sur un coin abîmé du citron, un petit dépôt vert de moisi, tombe dans mon assiette. Et là je me suis dit, que cela je devais le garder et l’intégrer dans le tableau vivant que je voulais faire apparaître. J’observai également que les couleurs que je déposais changeaient avec le mélange de la partie abîmée du citron. A cela non plus, je ne pouvais pas m’y attendre. Finalement de belles surprises que je pouvais rajouter au fur et à mesure. Mais je ne voulais pas mettre trop de couleurs sur le citron ; il devait rester une trace de son état naturel.
Une fois recouvert de ses nouvelles couleurs, je le pose dans l’assiette et j’y rajoute un arc-en-ciel de tons divers, juste pour rappeler les couleurs qui se trouvent sur le citron, et tout en gardant ce dépôt qui était tombé lorsque j’avais commencé à peindre ce citron. Cette « nature vivante » commençait vraiment à prendre forme dans mon assiette.
Je prends alors l’assiette et je vais dehors pour y incorporer mes dernières touches, c’est-à-dire la trace du soleil et son jeu l’ombre sur le citron Pour cela je devais trouver le bon endroit pour poser mon assiette dans le jardin, j’ai du essayer plusieurs endroits. Je dois reconnaître que je m’amusais. Je prenais goût à faire naître cette nature morte, qui en fin de compte, avait retrouvé de nouvelles couleurs. C’est vraiment cette idée que me plaisait : idée venue grâce à ce citron. Sans lui cette « nature morte » n’aurait pas pu exister.
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Un citron jaune abîmé. De la peinture aquarelle. La couleur du dépôt vert foncé du citron. Une assiette. Le soleil, les ombres de l’extérieur.
Que ressentez-vous en observant votre expérimentation ?
Dans ma tête je souris… Je souris parce que j’adore les citrons. J’aime les presser, j’apprécie leur goût acide dans ma bouche. Mais celui qui vient de renaître il a le goût coloré. J’ai su transformer quelque chose qui s’abîmait en quelque chose d’apaisant. C’est la première fois que je fais une telle création, j’ai passé un bon moment. Une nouvelle découverte.