BMP – Marine en profondeur


Une envie de couleur : retrouver ce bleu océan, cette eau limpide qui ne cache rien. Ou encore le bleu égyptien, le bleu de cobalt, le bleu de smalt, le bleu outremer ou encore bleu d’anthraquinone, ce bleu qui se décline sous différentes nuances, toutes aussi surprenantes les unes que les autres et qui nous font voyager dans des univers inconnus.
Une envie d’apaisement ?
Car c’est un peu cela que nous transmet cette couleur. J’avais envie de bleu avec une touche de blanc, blanc comme les nuages de ce matin qui font la course dans le ciel, blanc comme la douceur de ce coton qui m’aide à me démaquiller le soir, blanc comme la feuille blanche qui par moment vient frôler mon cerveau. J’avais envie de provoquer un mouvement avec mon pinceau et ces couleurs. Juste envie de faire apparaître une forme qui se devinerait, jouer à cache cache avec le présent.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Installée devant ma feuille, les encres près de moi, je choisis ce bleu qui m’envoûte ce matin. Quelques gouttes tombent sur ma feuille, et voilà le pinceau et son mouvement qui prennent la relève, qui vont permettre le mélange avec couleur blanche aquarelle, qui était déjà en petits tas sur ma feuille.
C’est une harmonie qui apparaît, un duo de deux couleurs en train de danser. Plus j’avançais dans mon dessin, et plus j’avais l’impression qu’une grotte souterraine, aux couleurs marines, apparaissait. J’’étais là avec mon pinceau et je profitais de ce temps présent. J’avais envie que cette grotte fasse découvrir son secret. Je me sentais bien, je trouvais que ce dégradé, que ce duo de couleurs était apaisant ; je prenais mon temps pour en recouvrir toute ma feuille.
Puis là… subitement j’ai eu envie d’autre chose : je voulais y incorporer une autre couleur, mais laquelle ? Du jaune, du rouge, ou encore du bleu et encore du bleu ? Je ne voulais pas que celui-ci s’arrête. Alors dans mon rajout je suis restée toujours dans cette douceur. Je ne voulais pas que ces nouvelles couleurs viennent interrompre cette danse de toutes ces couleurs bleues et pourtant je souhaitais rajouter ce rouge. Comme pour jouer encore plus à cache cache avec ce temps présent mais sans rien cacher avec ce qui se passait dans ma tête là à ce moment-là. J’ai donc rajouté mes couleurs et je les ai noyées dans ce bleu avec mon pinceau, je ne perdais pas de vue que c’était lui qui donnait un sens et une vie à mon dessin et à mon envie de vouloir mettre peut être plus de couleurs. Les nouvelles couleurs mises, légèrement tamponnées avec un coton, j’avais cette sensation en regardant mon dessin d’avoir provoqué une fissure comme pour laisser continuer ce mouvement de cette couleur bleue, la laisser continuer à danser ou elle le voulait.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm, couleurs liquides aquarelles, peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

En regardant mon aquarelle sur le chevalet, je pense vraiment à la mer. Mon angoisse du départ est moins forte.

BMP – Figurine


En plus de peindre, j’apprécie aussi les masques. Je trouve qu’ils nous parlent à travers leurs histoires.
Mais je n’avais pas ce qu’il fallait pour faire un masque, alors je me suis tournée vers la création d’une « petite figurine ». Je n’avais jamais essayé, mais je me suis dit que je découvrirais au fur et à mesure 🙂
Je devais réfléchir sur la manière de procéder et quand mes idées fusent elles fusent ! 🙂 Hum il faut juste qu’elles s’arrêtent dans ma tête ! et ça, par moment, c’est la course dans ma tête 🙂 !

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre figurine ?

Avant tout; je devais monter la base de mon travail, c’est-à-dire construire la forme, l’armature de ce qui serait le corps de ma figurine. Je me suis servie de fil de fer, de couleur rouge, ce qui rappelle un peu le sang dans notre corps. Quand j’ai commencé cette morphologie, j’avais comme l’impression d’y faire naître les premiers os. Je n’y suis pas arrivée tout de suite : j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois. Un problème de longueur des pieds, jambes etc.
Puis j’ai continué en faisant apparaître ce qui remplirait ce corps, mais également ce qui pourrait être une peau. Je me suis donc servie, de papier mâché et de plâtre. J’ai fait une petite mixture en utilisant une petite goutte de colle blanche pour mosaïque. Une fois mon mélange bien homogène, j’ai commencé par faire apparaître la tête de ma figurine en la modelant. Je voulais voir un peu ce que cela donnerait. Là, c’était du tâtonnement, mais ce n’était pas mal. Puis j’ai continué pour faire le reste du corps, le ventre, et une légère forme de poitrine.
J’ai laissé séché deux jours dehors au soleil.
L’étape suivante a été de faire les bras, les rembourrer, les rendre plus « fort » et d’essayer de faire également les formes des mains. Pour cette étape, je me suis servie de grosse laine, que j’ai entourée autour des bras. Pour la forme des mains j’ai pris du gros fils. J’ai eu un peu de mal, mais bon la forme est présente.
Une fois finie, ma forme était plus vivante, plus humaine. Je ne voulais pas que les articulations soient bloquées, je souhaitais pouvoir plier les jambes et les bras.
La suite de mon travail a été de trouver une petite solution pour pouvoir habiller ma figurine, ne pas la laisser toute nue. J’ai donc fouillé dans mes restes et j’ai trouvé une espèce de tissu que j’ai mouillé et collé sur le corps. J’ai également dessiné les yeux et la bouche, le nez.
Ma dernière étape a été de faire apparaître les cheveux. J’ai donc récupéré les épluchures de mes crayons de couleurs quand je les taille, et je les ai collés sur la tête de ma figurine. Pour moi, c’était vraiment original. Une petite touche qui rappellerait le côté couleur, le côté dessin.
Je voulais rester sur la note de l’art-thérapie et petit peintre et ça a été ma touche finale, pour prendre les photos.
Voilà comment est née ma figurine.
Maintenant, je sais comment faire si je refais cela une prochaine fois. Je pourrais donc la faire un peu autre.
Une nouvelle découverte, avec laquelle, même en tâtonnant, j’y ai pris du plaisir à la faire naître.

Matériaux utilisés :

Fil de fer, papier mâché, plâtre, laine, gros fil rouge souple
Récupération d’épluchure de taille des crayons de couleurs.
Colle, feutre noir, tissus mouillés au préalable.