BMP – Un gentil fouillis au travers d’un visage

BMP – Un gentil fouillis au travers d’un visage

Les locutions prépositionnelles à travers et au travers (de) confrontent la recherche linguistique à un défi qui nous paraît exemplaire à plus d’un titre. Certains synonymistes (par exemple, Bénac 1956 : 964 ; cf. aussi le TLF) soutiennent que si à travers « suppose un passage vide, libre, ou un jour », au travers (de) suppose, au contraire, « un passage qu’on se fait entre des obstacles ou en traversant, en pénétrant un obstacle ». D’autres auteurs, comme Dupré (1972 : 2579-2580), Grevisse (1986 : § 924), Hanse (1983 : 943-944) ou Spang-Hanssen (1963 : 231-233), plaident, à l’inverse, pour une « synonymie grammaticale » entre les deux expressions.

Là encore, j’ai laissé venir des morceaux, encore des morceaux, car ces morceaux on peut les placer comme on veut tout en leur donnant la forme que l’on souhaite. Donc, pour cette fois-ci, je désirais prendre plaisir à faire apparaître comme une espèce de fouillis. Mais le coloré sera de mise.
L’idée était de donner vie à une production en forme cubiste qui arrive en général quand je me sens un peu en fouillis dans ma tête.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée était là, mais je devais rajouter un petit truc en plus, ce visage sera dessiné avec une bouche de travers, elle sera positionnée sur le côté. Les yeux seront dessinés de face mais l’un d’entre eux sera légèrement en train de loucher. Quant au nez il sera mélangé dans les autres formes que je rajouterais au fur et à mesure.
Voilà l’idée, seulement l’idée chez moi peut varier au cours du temps. Mais l’important est que ce gentil fouillis apparaisse. C’est important car c’est le titre de ma composition.
Je commence donc par dessiner la position des deux yeux, puis cette bouche de côté. Puis je continue en rajoutant un nez qui sera mélangé dans toutes les autres formes diverses. Le nez n’était pas l’organe le plus important à ce moment précis.
Une fois le visage terminé, je continue mon esquisse en rajoutant un semblant de cou, toujours avec des morceaux, puis un début d’épaule, mais là sans morceaux. Le fouillis était là, et je devais le faire apparaître également à travers les différentes couleurs que je déposerais sur mon ébauche. Celles-ci je les ai choisies au hasard, car le fouillis, c’est un peu ça, un peu de tout, mais rien de bien précis.
A ce moment là, je n’arrivais plus à bien réfléchir puisque qu’en moi il y avait comme un léger brouillard, semblable au fouillis de mon esquisse. Mais cela n’avait pas d’importance, parce que ce mouvement que j’apprécie tant et qui retranscrit la vie, était présent ! De même que le plaisir de mettre en avant le cubisme.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 X 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour faire naître mon esquisse, de la peinture aquarelle, et pour terminer des feutres de couleurs. Toutes les finitions ont été faites aux feutres de couleurs à pointes fines.

Que ressentez-vous face à votre création ?

J’observe ma création, je me sens penchée et loin de mes pieds, ça me faire rire. Mais je ne sais pas pourquoi, du moins je n’en ai pas de souvenir. Le plaisir est présent quand je regarde ma production.

BMP – Deux visages, dont un aux collages en paille

BMP – Deux visages, dont un aux collages en paille
Je suis toujours sur la création de visages. Je souhaitais rajouter du relief avec des pailles de couleurs et des  pailles biodégradables de blé et pailles de foin naturelles. Comme support j’ai choisi du carton gris.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Que j’aime les courbes ! et quand elles me tiennent, elles me possèdent en quelque sorte. Me voilà donc repartie dans les traits des courbes. Dès que l’une d’entre elles est née au bout de mon crayon à papier, elle se met ensuite à danser sur ma feuille. Ici ce sera sur le carton, et ce,  grâce aux divers mouvements et de la couleur.
J’ai pensé à deux visages. Celui d’un homme et celui d’une femme, avec un seul corps. Peut-être pourra t-on dire un corps à deux têtes ? Cela me fait rire, car me revoilà partie dans un autre monde, mais tout en restant quand même bien dans le présent. En fait, cette nouvelle production pourrait finalement exprimer un visage qui reste dans le présent et un visage qui part dans cet autre monde des courbes, couleurs. Et là, moi, je me sens bien, je vais bien.
Me voilà, de ce fait, partie à faire naitre mes deux visages. Quand ils seront terminés, on ne se rendra pas copte que derrière il y a eu des courbes. Je suis donc le mouvement de mon crayon, j’apprécie cette ébauche qui prend forme, et je ne pense pas à la minute suivante, c’est la première fois que j’observe ceci. En fait, celle-ci n’existe pas à cet instant, je suis dans le présent de chaque trait.
le mouvement sur mon carton était présent et celui-ci ne demande qu’à bouger et grandir. C’est à partir de là que je commence mon collage avec de la paille que j’ai placées sur la tête pour faire apparaitre des cheveux. La femme aura donc des cheveux blonds et le monsieur une chevelure marron.
Puis je continue en rajoutant un peu de ficelle de couleur grise. Elle était sur mon bureau cette ficelle, alors pourquoi ne pas l’intégrer dans ma production. La petite note d’imprévu la voilà.
Une fois mon collage terminé, je rajoute une dose de couleur avec comme médium, la peinture aquarelle. Mais au dernier moment, je change de médium, je passe avec du pastel sec que je m’amuse à bien mélanger avec mes doigts. Les finitions ont été faites au feutre noir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur un carton de format 36 x 46 cm. Comme médium : crayon HB pour mon esquisse, de la colle, des pailles, de la peinture aquarelle et du pastel sec.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je me sens triste, car je me suis aperçue que je perdais ma motricité aux niveaux des mouvements. Mais je me dis que ça doit pouvoir se travailler et cela me permet de rebondir. Il me semble entendre ma tête craquer, ça me fait un drôle d’effet. Comme si elle se démontait, c’est ce que je ressens mais je sais que c’est juste une impression, je suis bien dans le présent.