BD – Production à partir de l’empreinte d’une forme loupée

BD – Production à partir de l’empreinte d’une forme loupée
Je souhaitais faire apparaître une composition à partir d’une empreinte d’une forme d’une production que j’avais “loupée »
Comme il m’arrive, par moment, de rien ne jeter, je me suis donc dit, mais pourquoi ne pas essayer de faire revivre ce début de forme “loupée » en l’intégrant dans une autre production, comme pour donner une suite à cette empreinte qui sur le moment ne me parlait plus du tout ?

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Ce début d’empreinte “loupée » est née à la suite de beaucoup d’eau, d’un peu de peinture aquarelle et le fait que j’ai déposé dessus une autre feuille blanche que j’ai bien aplatie et que j’ai retirée délicatement, ce qui a permis de faire apparaître cette forme “loupée”. Du moins quand je regardais cette ébauche, elle ne me disait rien, et c’est pour cela que j’ai voulu l’intégrer dans une autre forme.
J’ai donc commencé par tapoter sur toute ma feuille, avec un morceau d’essuie-tout imprégné de peinture aquarelle, d’abord du rouge, puis du vert, pour faire disparaître cette forme qui ne me parlait plus. À ce moment-là, je ne cherchais pas à faire apparaître une nouvelle forme, il s’agissait juste de faire disparaître l’ancienne. Une fois ma feuille bien recouverte par ce nouveau fond, j’ai commencé par faire apparaître ma nouvelle forme. Avoir fait disparaître la forme loupée, c’était comme un tour de magie. Plus de questions dans ma tête. Avec le morceau d’essuie-tout, j’ai rajouté un panaché de tons divers. J’ai aussi utilisé le pinceau, les couleurs devaient se mélanger, passer les unes sur les autres et s’étirer vers le haut de la feuille.
Je n’avais rien de précis concernant le choix de mes couleurs, c’est l’instant présent qui a décidé de ce qui devait se trouver sur ma feuille. Ma main était comme manœuvrée par mon cerveau. Ce n’est qu’à la fin que j’ai rajouté volontairement une touche personnelle, c’est-à-dire du jaune et de l’orange pour créer un peu de chaleur. Mais je n’ai pas trop insisté, car je voulais que ceux qui regarderaient cette composition puissent voyager dans leur imaginaire. J’aime laisser la liberté de créer, d’imaginer.
Alors je pourrais écrire : bon voyage !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur une feuille blanche de 36 x 48 cm. Comme médium de la peinture aquarelle, de l’essuie-tout, un pinceau.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

De mon côté, j’ai pris plaisir, et je n’ai cherché ni pourquoi ni comment, juste laisser vivre ce moment présent. Puis les couleurs réchauffent, car à l’extérieur il fait froid !

BMP – Quand l’instant présent s’écrase sur moi

BMP – Quand l'instant présent s'écrase sur moi
Quand l’instant présent s’écrase sur moi avec brutalité, j’ai la sensation d’être collée contre un mur, presque écrabouillée. Je ne sais plus ce qui a provoqué ce phénomène, mais ensuite, c’est le poids de la tristesse qui a pris la suite qui m’avait comme envahie dans sa toile, dans son manteau. Je me suis alors retrouvée dans une folle angoisse. Cela peut paraître tout bête ce que j’écris, mais c’est quand même déstabilisant. Quand je vis cela, je me sens comme un cerveau à l’envers ! Ce que je souhaitais alors, c’était prendre mon pinceau et faire voler plein de couleurs sur ma feuille, les faire voler dans tous les sens et surtout bien les mélanger les unes dans les autres.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Le but était de prendre mon pinceau et de remplir cette tristesse, cette angoisse d’un mouvement de balayage et ceci par le biais des couleurs. Un grand balayage comme un grand vent, mais qui serait très positif, car il recouvrirait cet instant qui s’est écrasé sur moi.
J’ai donc commencé par dessiner un corps assis, avec un visage penché portant cette tristesse et cette angoisse ! L’expression du visage devait bien s’exprimer ainsi, si je voulais que tout soit balayé par le mouvement de mon pinceau et des couleurs. Sur le moment faire apparaître des bras n’était pas important. Non, c’était juste la position du corps et cette expression émotionnelle du visage qui devait apparaître. J’avais cette appréhension que si je rajoutais trop de détails, ceux-ci mangeraient ce que BMP souhaitait faire naître dans sa création. Je suis ensuite passée aux couleurs, et là, je me suis grandement éclatée avec mon pinceau et ça allait bien dans tous les sens comme je le souhaitais dans ma tête ; c’était la petite artiste qui était là et qui recouvrait avec ce mouvement coloré, le cerveau de Béatrice la femme. Je déposais le pansement, je balayais ce qu’elle avait sentie l’instant présent s’écrasait sur elle ! Pour terminer avec mon pinceau j’ai juste fait le tour de corps sans m’y attarder !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour l’esquisse. Mais aussi de la peinture aquarelle pour recouvrir mon ébauche.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Dans ma tête, j’ai cette impression d’avoir fait voler les couleurs sur ce corps. Je ressens de la légèreté entre mon cou ma tête et le corps ; j’ai cette impression que rien ne se tient. Ce corps sur ma feuille n’a plus mal, dans le mien je ne ressens rien de bien précis. BMP s’est sentie bien avec les couleurs.