BMP – Une envie de faire du dessin dans un cerveau

Je ne saurais expliquer pourquoi cette envie subite ! Je voulais remplir mon cerveau mais de quoi ? C’est une situation qui reste mystérieuse.
Entre les dissociations et mes envies diverses comme par exemple, de lait, de chocolat, de froid, de salade, de sucrer, de goût amer, de voler, de me cacher, de hurler etc.
Alors maintenant j’essaie de réaliser mes envies dans les limites accordées dans mon espace, là où je sais que la sécurité est présente pour moi et envers les autres personnes.
Après pour les comprendre ce n’est pas toujours simple je dirais. Le docteur me dit tout comme Emmanuelle, rien n’est ridicule. Ce qui n’est pas vraiment mon avis toujours, mais moi je ne suis pas une professionnelle.
Ma base importante pour mon dessin était de réaliser la forme du visage, après j’étais rassurée car ma réflexion du moment a été : et si cette base n’existait pas, je n’aurais pas pu faire naître ces formes, pas de support = rien, le néant.
Après pour dessiner les formes dans ma tête je n’en avais aucune idée, celles-ci ont été faites sur le moment, je ne saurais dire si Béatrice a réfléchi en les dessinant, je n’en ai pas de souvenir.
Aucune couleur, de même en tête et je ne me rappelle pas de mettre posée la question non plus.

Qu’avez-vous ressenti ?

• J’avais l’impression de me sentir comme un robot
• Je ne me souviens pas de me voir réfléchir à quoi ce soit.
• Je ne me souviens pas non plus de me sentir présente dans le temps présent. Mais je sais que j’y étais un peu car ce dessin est là sur feuille.
• Je ne me rappelle pas d’avoir eu une sensation qui pourrait me dire qu’une partie émotionnelle est présente, fait en sorte de l’accueillir.
• J’ai ressenti par contre des moments où j’avais cette impression que le sol était petit sous mes pieds.
• J’ai ressenti que mon corps était en morceau, et une odeur de terre humide.
• J’ai ressenti du froid mais je ne saurais dire où.

Matériaux utilisés

Dessin conçu sur feuille de format de 36×48 cm
Crayon HB, 2B, 3B, 9B.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

J’ai souri et je me disais franchement Béatrice tu es un sacré phénomène ! De quoi faire avec mon cerveau pour en comprendre le bon fonctionnement !
Je ne ressentais plus cette envie de dessiner l’intérieur d’un cerveau.
Il y a aussi le fait que je voulais savoir où j’étais vraiment, je ressentais cette envie de me rassurer. Cette envie était très forte en moi, à la limite importante pour le mot survie.
Il est 13h30 tout est compliqué à produire, comprendre m’est difficile. Je ne sais pas expliquer, je ne sais pas.

BMP – Un dessin fait sur le moment

Un dessin fait sur le moment. C’est ce que j’appelle moi, dessiner dans l’immédiat, ne pas attendre, être dans le temps présent, être dans le « tout de suite ». Ne pas attendre l’heure qui suit, car je pense que mon idée peut s’envoler, elle peut être mangée (dévorée) par mes dissociations.
Cette situation se met en place quand j’y pense, quand mon cerveau se met en mode « réfléchir » au lieu de partir un peu dans tous les sens, au lieu de délirer.
J’ai écrit « y penser » car quand j’ai trop de dissociations ça ne me vient pas en tête de dessiner.
Mon cerveau n’a pas intégré totalement encore que dessiner c’est comme « roue de secours ». Mais, peu à peu, mon cerveau commence à l’assimiler.

Pour en revenir à ce dessin je l’ai donc fait naître de ce que je ressentais dans ma tête, ce manque de place. Parfois je me dis aussi que ce sont les questions que je me pose sans cesse, qui parfois envahissent mon cerveau et prennent la place pour le côté plus réfléchi, plus posé qui existe quand même chez moi.

Pour pour la concrétisation de cette esquisse, mon idée « à moitié finie »  persistait.
Ce que je veux expliquer, c’est qu’il m’est impossible d’avoir un regard sur un corps fini là où aucune pièce ne manquerait, où celles-ci seraient rassemblées d’une façon normale, d’un  seul morceau et attachées avec tous les membres.
Pour moi cela n’existe pas vraiment. Mon cerveau a du mal avec cette situation. Je pense aussi que non seulement j’ai du mal à me dire qu’un corps doit être en entier ; mais il y a aussi le côté « routine ». Pour moi, créer un corps, avec une tête, des pieds, des oreilles, un corps qui  doit rentrer dans la  fameuse case, quand on  arrive à ce dire « il est normal » et bien pour moi ça m’apporte un côté « bourdon ». Aucune originalité.  mais aussi, que veut dire ce mot normal pour un corps ?
Pour ma part, j’apprécie le côté disjoncté. Et puis c’est sortir des limites. car on a tous un peu ce côté là en  nous.
Et puis je me dis aussi que sortir de cette banalité, être originale cela apporte un côté mystérieux et peut-être casse-tête, et ça par contre j’aime.

Comment avez-vous procédé pour  la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc commencé par dessiner ce corps de dos, avec son visage de profil, un visage où aucune émotion n’apparait, mais aussi où il n’y a ni bouche ni yeux. Ils sont absents, ce qui me ramène au mot dissociation. Juste une forme.
Ensuite j’ai continué en faisant apparaître ce visage qui se trouve à côté, c’est la même personne mais de profil car ça me disait, dans ma tête, au moment de la création de cette esquisse, qu’il fallait se cacher, ne pas se montrer. « Je ne veux pas qu’on me regarde ».  Ce n’est pas forcément négatif non plus mais je ne sais pas finalement.
Là pour mon dessin, je suis incapable de dire dans quel sens je le perçois, je voulais juste exprimer ce moment avec un coté bizarre.
Puis j’ai terminé en dessinant cette jambe et ce pied à part du corps, comme blessé à jamais, comme ci cette partie n’existait plus. Je voulais juste qu’une petite courbe, un côté cambré de ce corps comme pour exprimer de la douleur.
Pour la finalisation de mon dessin, je suis passée au manteau de mon esquisse, je ne voulais aucune couleur hormis cette pointe de rouge au niveau de la bouche, juste pour dire que cette bouche est là pour exprimer quelque chose, pour éviter que le silence ne prenne la main sur mon dessin. Après le reste de mon esquisse devait rester dans la discrétion, donc pas de couleur pour se faire remarquer.

Matériaux utilisés

Dessin conçu sur une feuille de format de 36×48 cm à grain fin.
Je me suis servie aussi du crayon grafic 6B et HB, crayon Derwend Charcoal médium de couleur noir.

Qu’avez-vous ressenti ?

J’ai ressenti l’impression d’être serrée, avec un manque d’air, j’avais l’impression d’étouffer dans ma tête.
Je voulais aussi de la couleur noire, car le noir c’est aussi cette sensation de rien laisser paraître. Rester dans les limites ou pas, le noir cache les dérapages. Le mot incognito pointe son nez, tout comme le mot discrétion.
J’ai eu des dissociations. Et cette douleur dans le côté droit, qui m’énerve « drôlement » !
Mais j’ai aimé effectuer ce dessin, parfois je ne veux que travailler au crayon de papier. Comme une plénitude qui émerge.

Que ressentez-vous ?

En regardant mon dessin, je  dirais qu’il y a de la tristesse, mais je ne sais pas trop si c’est bien cela, je pourrais dire aussi c’est un corps dont le temps passé et présent joue avec lui.
A part cette douleur qui est bien réelle, je dirais que je n’ai pas la guerre dans ma tête.
Je n’arrive pas à ressentir d’autres choses finalement.
Cela donne une impression aérée à l’intérieur de ce corps, qui n’est  pas fini, enfin je crois, mais je ne sais pas, j’ai cette impression de ne pas être bien moi et je ne veux pas me tromper.