BMP – La toute première danse de l’automne

BMP – La toute première danse de l’automne
Le jardin botanique commence à changer de couleurs, les arbres amorcent leur mise à nu et les tons se transforment en de multiples dégradés. J’apprécie ces moments où l’automne s’installe vraiment. Le manteau de la nature nous offre de belles surprises.
Quand j’ai observé ce mouvement dans le jardin, j’avais cette impression que celui-ci nous offrait une première danse de l’automne, les feuilles volaient, le mouvement était léger. Voilà comment est née cette nouvelle composition.

Comment avez-vous concrétisé votre ébauche ?

Dans ma tête, il y avait cette danse et il ne fallait pas que ce soit une danse solitaire, alors l’idée de la faire danser par un couple me plaisait bien.
Ma feuille blanche étant devant moi sur la table. Avec un crayon à papier, je commence à me faire quelques petits repaires pour positionner mes feuilles d’arbre, qui exprimeront les couleurs de l’automne et ces odeurs qui pointent leur nez. Le positionnement était important, car c’est cela qui donnera naissance à ces deux corps adultes. Une fois mes repères positionnés, je dessine donc petit à petit des formes des feuilles.
Le mouvement de la danse était là, au bout de mon crayon, mais aussi dans le geste de ma main, j’avais cette impression de faire danser ce couple. C’était agréable.
Mon petit couple était incrusté sur ma feuille, je devais l’habiller aux couleurs de l’automne. Pour cela, je sors le médium, la peinture aquarelle, et je commence à me promener dans les tons jaune-orangé, jaune-marron, jaune-rouge, jaune, marron, rouge-rose. Dans ma tête, il n’y avait pas de vert.
Le jaune fait parler la chaleur douce, le jaune orangé l’apaisement. Un ensemble de mouvement qui nous emmène dans le monde de la danse des saisons.
Pour faire apparaître un peu plus la forme de ma création, je fais le contour de mes feuilles aux crayons de couleurs: marron clair et rouge.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm.
Comme médium, de la peinture aquarelle, des crayons de couleurs. Un crayon HB pour mon esquisse.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

Je regarde ma production de loin et j’essaie d’y trouver une musique pour faire danser ce couple à l’odeur de l’automne. Dans ma tête, je me sens lourde. Les couleurs de l’automne, rien qu’à y penser, adoucissent l’intérieur de ma tête. Se laisser bercer par cette saison ça sonne bien dans mes oreilles.

BMP – Danseuse assise en tutu en collage

BMP – Danseuse assise en tutu en collage
La minutie dans le geste du collage.
En ce moment, travailler la minutie, en particulier dans le collage est indispensable, compte tenu des effets secondaires des traitements divers que je dois prendre. Je constate que je me mets à trembler aussi ! Mais je ne baisse pas les bras ! Ce geste de minutie est important pour moi, car il m’arrive d’avoir spontanément une idée qui arrive comme cela. Pour la faire naître, il me faut travailler avec minutie sur une composition qui prend naissance. Je dois donc concilier le mouvement de faire naître, le mouvement de l’art avec ma spontanéité et bien sûr, sur cette idée qui a surgi d’un coup dans ma tête.
A chaque fois, je me demande s’il n’y a pas un message qui veut se faire entendre. Mon idée était de travailler cette minutie grâce à un collage avec du papier d’argent très fin, mais en utilisant plusieurs couleurs de ce type de papier, ce qui nécessite d’utiliser une pince.

Comment avez-vous concrétisé votre ébauche ?

Je voulais dessiner une danseuse assise avec un tutu, et c’est à partir de cette forme, que je devais travailler avec minutie. Ce sera un collage qui recouvrira le tutu et qui accompagnera le mouvement. Par la suite, je rajouterais un autre médium qui sera la peinture aquarelle pour terminer le manteau de ma composition.
Je m’installe donc derrière ma table à dessiner et je me lance en constatant un certain apaisement ce qui du coup, me pousse à me poser des questions. Ceci m’étonne car ce n’est pas mon habitude, mais le fait de travailler ma minutie m’est très important. En effet, je trouve que depuis un certain temps mes finitions laissent à désirer. Je ne supporte pas cela car pour moi, l’art-thérapie est très importante pour respirer, donc pour me sentir vivante et si un mouvement commence à partir en vrille je me sens pas vraiment en vie, car ce morceau qui part en vrille me semble mort ou perdue à jamais. je ne sais pas.
Je continue donc à dessiner ma danseuse, qui commençait à prendre son mouvement sur ma feuille. C’est cela qui me plaît et qui m’importe : donner cette vie sans violence, souffrance et pleurs.
Mon esquisse terminée, je me lance à mon collage avec toutes ces feuilles colorées, très très fines et légères, aussi légères que quand la danseuse se met à nous faire virevolter grâce à sa légèreté de ses gestes et du mouvement de son corps.
Ces feuilles sont également friables, je devais donc faire encore plus attention, il ne fallait pas que ce tutu ait l’air d’être mal repassé. Une danseuse doit se montrer impeccable.
Je me sens émue, car le souvenir, quand j’étais danseuse à pointe, est là. L’équilibre était là, cet équilibre que je perds de plus en plus, mais j’essaie de retranscrire dans mes créations à travers les couleurs, les formes, mais surtout par ce mouvement de vie, de faire naître. Cela fait du bien.
Mon collage étant fini, j’en oublie mes difficultés, et je passe à déposer les divers tons avec mon pinceau et la peinture aquarelle. Je prends plaisir, le soleil est là, que demander de mieux ? Rien. J’en oublie même mon état de santé !
Pour terminer ma création j’y rajoute un peu de finitions, mais pas trop, car je souhaitais garder la spontanéité et cette minutie.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium : de la peinture aquarelle, des feuilles d’argent de diverses couleurs très fines. Un crayon HB pour mon esquisse.

Que ressentez-vous quand vous êtes devant votre création ?

Ma danseuse est prête à nous faire danser, il suffit juste de se laisser aller par la grâce de ses mouvements. Elle vit. Dans ma tête, je me sens bien dans cet instant présent.