BMP – Une plante sauvage

Beaucoup de choses me turlupinent en ce moment dans ma tête.
Il y a des situations positives mais elles sont envahies par mes nombreuses dissociations. Et ça m’énerve, j’essaie de les accepter, de parler à mes différentes parties émotionnelles, mais quand elles se montrent aussi violentes, mes mauvaises pensées arrivent, je me demande si mes différentes parties m’écoutent un peu. Cette situation restera un mystère je pense, mais j’espère toujours qu’un jour dans ma tête et dans ce corps ça finisse par passer et que ça ne parte plus dans tous les sens.

Comment avez-vous dessiné ?

J’aime bien construire des formes diverses un peu dans le vent en ce moment.
Dans des moments comme celui-ci, je prends mon crayon et je dessine des traits, quand cela me tournicote de trop dans ma tête. Cette peinture au début n’avait pas de titre bien défini. Cela arrive parfois qu’il n’y en ai pas toujours, et que celui-ci vient à la fin du dessin. C’est peut-être le côté de ma concentration, et imaginaire qui se montrent plus fragiles dans ces moments-là, je n’en sais rien finalement.
Donc pour ce dessin cela s’est passé ainsi sans titre, juste des traits. Ce côté mystère par moment m’amuse car j’ai cette impression que parfois c’est lui qui finalement s’exprime, et prend les commandes et non Béatrice.

La peinture c’est cela aussi.

Donc pour mon esquisse, je me suis mise à construire plein de formes, je voulais du mouvement dans celles-ci, à l’image de mes dissociations en ce moment. Je souhaitais aussi qu’elles montent en hauteur comme une flamme de feu, voilà il n’y avait rien d’autre à part cela. Définir la place des formes, ça ne me parlait pas du tout. Le hasard !
Pour le manteau aquarelle, avant, j’ai observé mon esquisse de loin, pour quand même y chercher une forme, pour le final. Je ne voulais pas que le mot « fouillis » apparaisse dans ma caboche.
Le mot dissociation ne m’a pas quittée. Je voulais aussi y mettre des couleurs vives, gaies, ce qui n’allaient pas avec ce qui se présente quand mon cerveau est rempli de dissociations. Mais je pensais aux situations positives (le livre, le fait que j’avance doucement, le fait que je vais faire cette matinée de formation demain même si c’est l’angoisse qui m’envahit etc) d’où les couleurs.
le mot me surpasser était présent.

Matériaux utilisés :

Peinture réalisée sur feuille de format de 50 x70 cm à grain fin.
Pour les finitions crayons Art Grip Aquarelle.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : orange, rouge vermillon, vert jaunâtre, jaune Naples, noir d’ivoire, blanc de Chine, vert foncé, rouge cramoisi, bleu cobalt, jaune moyen, mauve, cramoisi d’Alizarine, violet.

Qu’avez-vous ressenti ?

Des moments de blanc, des moments d’angoisses, des questionnements, des moments d’incertitudes, oui certainement ridicules, de la souffrance, et je sentais ma gorge se serrer pour ne pas laisser mes larmes couler.
Une grande soif était présente, et cette espèce de lourdeur dans ma tête. Je voulais y mettre de la couleur pas de la tristesse dans ce tableau.
Je me suis sentie fautive et c’est aussi dû au fait qu’aucune forme travaillée ne ressorte de mon esquisse.
Le mot inachevé avait fait son apparition.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En regardant ce dessin, je me disais que cette peinture représentait le mouvement de mes dissociations. Finalement elle reste gaie. Mais un peu plus tard, je l’ai regardée une autre fois, de beaucoup plus loin, et là je la trouvais étouffante finalement. Et je voyais beaucoup beaucoup de rouge, alors qu’il n’y a pas que cela comme couleurs.
Pourtant je me sentais bien moi, le mot incompréhensible était présent.
Tout comme le fait que je ne me sentais pas à ma place dans ce corps aujourd’hui etc. et qu’on me regarde en tant que folle et j’en passe.

BMP – Un visage de profil, à la fois dans les nuages et dans l’eau

Un peu le bourdon ce matin, et mes nuits sont absentes alors parfois je prends mon bloc de papier et je m’amuse à faire des esquisses, et celle-ci en fait partie.

Comment avez-vous dessiné ?

Installée dans mon lit, j’ai commencé à dessiner le visage de profil. Je trouve que c’est toujours plus beau, car le profil est plus expressif. Pourtant les expressions de face sont parfois belles à observer, que cela soit chez un homme ou chez une femme. Mais je voulais un visage de profil.
Et puis pour la suite de la réalisation de mon esquisse je suis partie un peu dans le vague, je ne savais pas trop. Et là j’ai eu cette idée de faire un visage de profil dans les nuages, la nuit était là et je trouvais que mon idée allait bien dans tout cet ensemble.
Ensuite pour la réalisation de son manteau en aquarelle, parce que les dissociations qui sont très nombreuses depuis la veille, mon idée s’est perdue, elle a disparue et je me suis retrouvée devant ma feuille avec juste ce mot « nuage » que j’avais écrit dans le coin de celle-ci. Mais après rien. Ceci pour expliquer combien ces dissociations sont parfois compliquées à vivre.
J’ai donc observé mon esquisse de loin et j’avais ce mot nuage dans ma tête. En fait, je dois vous dire que pour les couleurs j’y suis allée un peu comme on dit au pif. Mais toujours en la mettant sur mon chevalet pour observer son avancée. Je ne voulais pas qu’il y ait un côté mal fini, un côté souillon, car ce mot est apparu de suite dans ma tête.

Matériaux utilisés :

Aquarelle réalisée sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : blanc de Chine, bleu de cobalt, rouge vermillon, bleu de Prusse, gris de Payne.

Qu’avez-vous ressenti ?

Je dirais que je me sentais légèrement perdue, mais il n’y avait pas cette angoisse qui parfois surgit subitement. Mais comme presque toujours des questionnements qui finissent par aller trop loin. J’essaie de dire stop dans ma tête mais en général c’est le mot blanc qui apparaît. Et ce blanc, cela veut dire que je ne me rappelle plus de ce qui a pu se passer avant, et ça maintenant ça me contrarie un peu plus qu’avant.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

Je ne sais pas je ressens de la douceur dans ma tête et ça me fait un drôle d’effet car une certaine peur pointe son nez et ça je ne le comprends pas.