BMP – Un cerveau qui vit, un cerveau bien vivant

BMP – Un cerveau qui vit, un cerveau bien vivant
Le cerveau avec son extraordinaire plasticité, car il capable de toujours nous surprendre et d’enregistrer l’écoulement du temps, de stocker les bons et mauvais souvenirs, de voyager dans le temps grâce aux cellules temporelles. Mais sans oxygène, il meurt. Le cerveau, c’est ce qui contrôle le corps humain, c’est l’élément moteur, c’est un chef d’orchestre qui perçoit, pense et dirige actions et comportements, émotions et motivations, rendant chaque être humain unique. En fait, il travaille en permanence à traiter une foule d’informations, il n’est jamais en repos.
Voilà donc comment je perçois le cerveau, il est aussi important que le cœur et c’est pourquoi j’ai donné ce titre à ma création : un cerveau qui vit, un cerveau bien vivant. Il est fort, mais aussi à la fois fragile. Mais il y a ce fait, que l’on ne doit pas oublier. Me concernant cela reste présent en moi, dans un « coin » de mon cerveau. Le cerveau est délicat, mais aussi très maniable, très facile à manipuler comme par exemple dans l’enfance. Quand j’écris cela, je pense à mon passé. Quand la manipulation etc est faite, c’est difficile de lui apprendre à fonctionner différemment. Mais c’est possible et cela demande beaucoup de travail personnel. Parfois nous avons besoin de l’aide d’un professionnel.
Le mot cerveau lui-même me fait m’angoisser, parfois même, il me conduit dans la frayeur et curieusement cet état me renvoie à un autre, qui est une des parties de notre cerveau, je veux écrire l’hypothalamus. La première fois que l’on m’avait sorti ce mot dans une phrase, ma première réaction avait été de me dire : « Mais c’est quoi cette chose ! » on m’avait même parlé du thalamus pour compliquer les choses et me donner l’impression de ne rien savoir. En fait oui je n’y connais pas grand-chose ! C’est un Pr de neurologie qui m’avait expliqué son rôle. Quand je l’écoutais parler, j’avais l’impression de découvrir un monde inconnu, mais infiniment grand, grand comme une ville avec diverses fonctions. Je trouvais ce monde intéressent à découvrir malgré cette angoisse.
En fait, cet hypothalamus est essentiel pour notre survie. Il est chargé de gérer la faim et la satiété, de maintenir la température corporelle, la soif, de réguler le sommeil, l’agressivité et participe également à la gestion des émotions. Il parait également que le cerveau nous permet d’avoir conscience de nous-mêmes.  Ah ah tout cet ensemble parfois, je me dis que chez moi ça doit se dérailler par moments. Je reste intriguée !
En attendant, je vais faire naître une production concernant ce cerveau que je trouve vivant. Par ailleurs, avec tous les médicaments qui me rendent malade et avec la douleur, parfois, je me dis qu’il va s’arrêter de fonctionner, hum alors le dessiner, c’est un moyen de me rassurer et de me dire que mon cerveau est fort. Cela me permettra peut-être d’enlever l’image de la fragilité qui pour moi est négative en ce moment.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Mon idée était à la fois de retranscrire ce cerveau comme vivant, mais aussi de montrer que lorsqu’il est malade, il faut le réparer pour qu’il continue à être le plus fort. Un peu comme un moteur de voiture qui parfois a besoin de réparation.
Pour la naissance de mon ébauche, je me suis amusée à faire apparaître toute une tuyauterie à l’intérieur de ce cerveau, ce qui montre qu’il est vivant, que ça bouge, et que ça fonctionne. C’est l’originalité de l’idée de cette esquisse qui m’a permis d’aller jusqu’au bout. Par moment les détails m’ont angoissée, mais je voulais surmonter ceci. De plus, l’ensemble, me permettait de travailler ma minutie et mon sens de l’observation, car l’emplacement des différents éléments que je  dessinais devait nous renvoyer dans un bon fonctionnement du cerveau. Pour terminer mon esquisse, j’ai rajouté cette personne qui répare celui-ci, car pour moi, cela fait également partie du bon fonctionnement. Il faut le réparer dès qu’il se met à dérailler. Dans ma tête, je me faisais ces liens : fonctionnement = vie = respirer = bouger = réagir = mouvement
Pour les couleurs, je suis passée par le rose – rouge, mais aussi par le jaune, le vert, l’orange, le bleu, le marron et le jaune. Toutes les finitions ont été faites avec des feutres à pointes fines.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium, j’ai utilisé de la peinture aquarelle, des crayons de couleur gris et noir, et un crayon HB.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma production, ma frayeur est encore présente, mais je la sens différente, moins envahissante, elle me rend moins dingue, elle me ferait moins fuir. Mais le côté anxiogène est même moins intense. Je me suis amusée avec les couleurs. Et ce cerveau fonctionne !

BMP – Quand deux visages de dissociation se rencontrent

BMP – Quand deux visages de dissociation se rencontrent
J’apprécie de dessiner des visages déformés les uns dans les autres, mais c’est par période. Il y a quelque temps, j’avais commencé à mélanger le visage d’une femme et d’un homme dans ce mouvement de la dissociation, mais pour l’instant, il doit être encore travaillé. Par moments, je me dis qu’il est alors possible de faire vivre et apparaître des émotions plus importantes.
Parfois, quand je me regarde dans la glace, il m’arrive de percevoir un visage déformé, mais celui-ci est comme au loin. Je dois dire que lorsque cela m’arrive, je suis remplie de frayeur. Après, il y a comme un trou dans ma tête, quant à mon cerveau, il a disparu, je n’en n’ai plus.
Aujourd’hui, je voulais prendre mes crayons graphiques et noyer ce qui me provoque ce trou quand la dissociation est là. Mais il y a aussi Béatrice qui s’amuse avec les crayons et qui prend du plaisir, et ce matin elle est là, elle va justement prendre plaisir à faire naître deux visages et les faire vivre sur ma feuille.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Ces deux visages, seront ceux d’un homme et d’une femme, mais il ne faudra pas essayer de chercher et de trouver si c’est l’homme ou la femme qui se dissocient le plus, par le biais du mouvement de mon crayon. De même, il ne faudra pas non plus essayer de reconnaître le visage de la femme ou de l’homme.
Parce que ce n’est pas ça l’important me concernant. L’important, c’est surtout de noyer quelque chose qui bouge et qui est pris dans le mouvement de la dissociation. Alors je vais commencer par m’amuser à faire bouger les yeux et les bouches dans ces deux visages que je vais dessiner de profil. En premier, j’ai positionné les 4 yeux, puis les deux nez et les bouches. Cela m’a permis, par la suite, de dessiner le premier visage de profil celui de la femme. Ensuite, j’ai continué en faisant apparaître la première oreille, à droite de ma production. C’est ce qui m’a aidée à élaborer le visage de l’homme ainsi que son cou. La plus grande partie de mon esquisse étant née, il ne me restait plus qu’à terminer en ajoutant les chevelures pour l’homme et pour la femme.
Pour les couleurs, je ne voulais pas de peinture aquarelle, mais je voulais m’amuser avec mes divers crayons graphiques. Ces crayons graphiques me salissant les doigts, mais ce n’était pas grave. La seule chose que je voulais, c’était de ne pas laisser les empreintes de mes doigts sur la feuille. J’ai essayé de jouer avec les ombres et les dégradés. J’essaie toujours d’évoluer là-dessus.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur une feuille blanche de format 36 x 48 cm à grain. J’ai utilisé un crayon papier HB pour faire naître mon esquisse puis des crayons graphiques.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

Je dépose donc ma production sur le grand chevalet et je l’observe de loin. Ce qui m’attire le plus c’est le centre de ma création. Dans mon cerveau, je me sens un peu enfermée. Je sens un trou entre mon cerveau et ma tête. Ma feuille bouge, il me semble, je ne sens rien de certain dans mon cerveau, ma tête, elle craque.