Quand l’instant présent s’écrase sur moi avec brutalité, j’ai la sensation d’être collée contre un mur, presque écrabouillée. Je ne sais plus ce qui a provoqué ce phénomène, mais ensuite, c’est le poids de la tristesse qui a pris la suite qui m’avait comme envahie dans sa toile, dans son manteau. Je me suis alors retrouvée dans une folle angoisse. Cela peut paraître tout bête ce que j’écris, mais c’est quand même déstabilisant. Quand je vis cela, je me sens comme un cerveau à l’envers ! Ce que je souhaitais alors, c’était prendre mon pinceau et faire voler plein de couleurs sur ma feuille, les faire voler dans tous les sens et surtout bien les mélanger les unes dans les autres.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Le but était de prendre mon pinceau et de remplir cette tristesse, cette angoisse d’un mouvement de balayage et ceci par le biais des couleurs. Un grand balayage comme un grand vent, mais qui serait très positif, car il recouvrirait cet instant qui s’est écrasé sur moi.
J’ai donc commencé par dessiner un corps assis, avec un visage penché portant cette tristesse et cette angoisse ! L’expression du visage devait bien s’exprimer ainsi, si je voulais que tout soit balayé par le mouvement de mon pinceau et des couleurs. Sur le moment faire apparaître des bras n’était pas important. Non, c’était juste la position du corps et cette expression émotionnelle du visage qui devait apparaître. J’avais cette appréhension que si je rajoutais trop de détails, ceux-ci mangeraient ce que BMP souhaitait faire naître dans sa création. Je suis ensuite passée aux couleurs, et là, je me suis grandement éclatée avec mon pinceau et ça allait bien dans tous les sens comme je le souhaitais dans ma tête ; c’était la petite artiste qui était là et qui recouvrait avec ce mouvement coloré, le cerveau de Béatrice la femme. Je déposais le pansement, je balayais ce qu’elle avait sentie l’instant présent s’écrasait sur elle ! Pour terminer avec mon pinceau j’ai juste fait le tour de corps sans m’y attarder !
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour l’esquisse. Mais aussi de la peinture aquarelle pour recouvrir mon ébauche.
Que ressentez-vous face à votre création ?
Dans ma tête, j’ai cette impression d’avoir fait voler les couleurs sur ce corps. Je ressens de la légèreté entre mon cou ma tête et le corps ; j’ai cette impression que rien ne se tient. Ce corps sur ma feuille n’a plus mal, dans le mien je ne ressens rien de bien précis. BMP s’est sentie bien avec les couleurs.
2 réflexions au sujet de « BMP – Quand l’instant présent s’écrase sur moi »
Intéressant ce geste avec votre pinceau. Je l’appellerai le geste de la créatrice.
Je suis intrigué du fait que vous tournez votre malaise en positif.
J’aimerais en savoir plus BMP s’il vous plaît ?
Max-wars
Rester dans le négatif n’aide pas ! Par contre dessiner le négatif nous permet de le regarder plus positivement et dans l’apaisement ! Si cela ne fonctionne pas tout de suite et bien, on recommence. Le but est aussi de ne pas tourner en boucle dans notre cerveau ou de rester bloqué ! Il faut essayer d’avancer.
Béatrice Mémoire-Peinte